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Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg

Publié le 22 octobre 2014 par Porky

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Cet opéra est vraiment une œuvre à part dans la carrière de Wagner, et ce pour deux raisons : d’abord, il ne s’agit pas d’un drame mais d’une comédie dont la truculence s’accorde bien avec l’esprit de cette époque médiévale que le compositeur fait revivre à travers les principaux personnages et le peuple de Nuremberg –sans que, pour autant, la tendresse et l’esprit de renoncement en soient absents ; ensuite, parce que sa composition intervient juste après celle de Tristan et Isolde et un drame personnel (sa séparation d’avec Mathilde Wesendonk) que venait de vivre Wagner.

Son univers semble à première vue n’être que celui des héros et des dieux. Si le Hollandais et Tannhäuser ne sont encore que de simples humains, Lohengrin se charge déjà d’une aura divine de par son rôle de gardien du Graal et ses pouvoirs ; L’Anneau du Nibelung nous fait entrer de plein pied dans l’univers des dieux, ces derniers s’affrontant aux héros que sont Siegmund et Siegfried. Les thèmes qui nourrissent son inspiration sont, pour ces œuvres, ceux de vieilles légendes épiques ou tragiques auxquelles il rajoute une signification symbolique. « Or, voici que soudain le monde surhumain qui semblait inhérent à son génie, fait place à une joyeuse fresque populaire, à des personnages simplement humains, dessinés avec un réalisme, une verve, un sens comique et parfois un intimisme que rien n’avait fait prévoir jusqu’alors. » (1)

Ce qui allait être la grande œuvre de sa vie, c’est L’Anneau du Nibelung : il en a déjà composé le prologue, L’Or du Rhin, et la première journée, La Walkyrie. La deuxième journée, Siegfried, est bien avancée ; mais, sur un caprice de son inspiration, il délaisse son jeune héros en train d’écouter les « murmures de la forêt » et se tourne vers la composition d’un opéra bien différent qui va conter les amours fatales de Tristan et Isolde. Cette œuvre achevée, il devrait revenir à Siegfried et en terminer la partition. Auparavant, il va cependant se consacrer à l’écriture des Maîtres Chanteurs, lumineuse parenthèse dans sa production dramatique.

On peut, à juste titre, se demander ce qui a motivé ce virage à 180 degrés : a-t-il simplement besoin de se détendre, de se divertir avec une œuvre moins sérieuse et moins tragique que Tristan ? Peut-être ; mais l’explication est par trop simpliste pour être convaincante.  De même, est-il vraiment judicieux de vouloir mettre en parallèle cet opéra avec ceux qui le précèdent et ceux qui vont suivre ? Non, car les partitions sont absolument incomparables, tant elles sont différentes dans leur essence. « Il n’en est pas moins certain que Les Maîtres Chanteurs sont la pièce de Wagner la plus familière au grand public germanique, et probablement la plus proche de sa sensibilité. Et c’est normal car on y retrouve une image de son passé qui lui est chère entre toutes. La vieille Allemagne de Hans Sachs, c’est aussi celle de Dürer, avec sa luxuriante floraison de gothique flamboyant qu’éclaire déjà l’aube de la Renaissance. Les séductions d’un tel passé n’étaient pas moins fortes pour l’Allemand qu’était Wagner. » (1)

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Les origines réelles de cette œuvre sont donc à chercher ailleurs, dans des mobiles qui sont très personnels.  

C’est en 1861 que Wagner écrit le livret de l’opéra, et la partition est achevée en 1867. La création a lieu à Munich en juin 1868. Mais il faut remonter à 1845 pour trouver la première idée de ce qui sera plus tard Les Maîtres Chanteurs.

En 1845, Wagner est à Dresde où il remplit les fonctions de chef d’orchestre. Il vient de faire représenter son Tannhäuser avec un succès incertain, car public et critique n’ont pas vraiment compris les intentions profondes de l’auteur. Si le public de Dresde a réagi plutôt favorablement, il faudra du temps pour que les autres théâtres lyriques transforment ce « coup d’essai » en « coup de maître ». Il faut dire, à leur décharge, que les conceptions de Richard Wagner en matière d’opéra sont radicalement révolutionnaires et ont de quoi heurter « les habitudes routinières du public d’opéra et de la critique traditionnelle ». (1) Cette rupture, perçue par le compositeur, va s’aggraver par la suite. C’est ce décalage qui sera à l’origine de la rédaction du livret de Lohengrin dont l’action légendaire ne masque cependant pas le thème de l’incompréhension à laquelle le génie est voué.

Mais une autre idée lui vient : écrire une pièce satirique qui mettra aux prises un jeune artiste épris d’originalité et de modernisme et des critiques routiniers. Les sources qu’il envisage d’utiliser sont nombreuses : d’abord, le conte de Hoffmann, Martin le Tonnelier, qui évoque les fameux « Meistersinger » et décrit la vie populaire à Nuremberg ; puis, les œuvres de Hans Sachs, le cordonnier-poète, que Goethe admirait profondément : il voyait en lui l’incarnation du génie populaire ; ensuite, le Livre des Maître Chanteurs de Wagenseil, publié en 1697 ; et enfin, il connaissait, sans l’avoir vu sur scène, l’opéra de Lortzing, Hans Sachs, joué à Dresde en 1840. On trouve déjà dans ce dernier des éléments que Wagner va reprendre dans ses Maîtres Chanteurs : le poème volé et chanté d’une façon ridicule par l’imposteur lors du concours et l’ébauche du personnage d’Eva qu’un prétendant odieux courtise alors que Sachs l’aime en secret.

La pièce ne verra jamais le jour ; par contre, Wagner pense écrire un opéra-comique « où l’un des personnages (le futur Walter) incarnerait le génie original et spontané, face à la routine et au pédantisme des soi-disant professionnels de l’art. Notons au passage que, dans un premier projet, il n’hésitait pas à donner à son futur Beckmesser le nom du plus célèbre critique de l’époque, Hanslick. » (1) Est-ce par prudence qu’il renonça finalement à cette petite vengeance ? Ou parce qu’il la trouvait un peu mesquine ? Impossible de le savoir...

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En 1845, Wagner se repose à Marienbad ; il en profite pour composer cette première esquisse dans laquelle tous les thèmes et les éléments essentiels des Maîtres Chanteurs se trouvent déjà. Il expliquera plus tard dans son autobiographie qu’il s’agissait d’une pièce comique qui contenait moult analogies avec le Tournoi des Chanteurs sur la Wartburg de Tannhäuser, mais vu cette fois sous l’angle satirique et non plus tragique.

Mais il est, pour l’instant, focalisé sur la composition de Lohengrin et le sujet reste dans ses tiroirs pour un bon moment. Peut-être au fond était-il encore trop tôt pour songer à écrire un opéra satirique : il ne répondait pas encore à sa nature profonde.  Vingt ans plus tard, tout a changé. Lorsque Wagner songe à exhumer cette ancienne œuvre et à lui donner une nouvelle vie, il a vieilli, il est plus mûr ; si le personnage de Walter correspond au Wagner de 1845, celui de Hans Sachs est le fidèle reflet sur le plan humain de ce qu’il est en 1861. Comme pour l’Anneau du Nibelung, Il y a donc un glissement qui se fait en ce qui concerne le héros : dans l’Anneau, Wotan a pris le pas sur Siegfried ; dans Les Maîtres Chanteurs, Sachs est devenu le personnage central, au détriment de Walter. Ce n’est pas anodin.

Wagner, comme son héros, approche de la cinquantaine. Ce n’est pas un vieillard (bien que la scène ait souvent tendance à faire de Sachs un vieux ayant presque un pied dans la tombe) mais sur le plan personnel, sa vie a connu de violentes turbulences. « Il vient de s’éloigner de Mathilde Wesendonk et le thème du renoncement, déjà exprimé par le roi Mark au troisième acte de Tristan, sera l’un des traits les plus émouvants de son héros. » (1) Au même moment a lieu la séparation d’avec Minna, sa femme, qui mourra en 1866. De brèves liaisons ont dans l’entre-temps contribué à le déstabiliser sur le plan affectif : Frédérique Meyer puis Mathilde Maier se succèdent sans pour autant lui apporter une véritable satisfaction, bien qu’il ait ressenti pour la seconde une « tendresse toute paternelle » et lui ai proposé en vain de l’épouser. Et puis, en 1863, c’est enfin la révélation : entre Cosima von Bülow, fille de Franz Liszt, et lui va naître un amour qui durera jusqu’à leur mort. En 1866, elle se sépare de son mari et vient le rejoindre définitivement près de Lucerne où ils s’installent. C’est là qu’il achèvera Les Maîtres Chanteurs. Enfin, c’est en 1864, à un moment de grande détresse financière, que se produit la première intervention quasi miraculeuse du jeune souverain Louis II de Bavière dont l’admiration et l’appui vont complètement modifier son existence.

A l’origine des Maîtres Chanteurs, peut-être faut-il rajouter l’échec scandaleux de Tannhäuser à Paris en 1861 : c’est cette même année, comme il a été dit plus haut, qu’il commence à en rédiger le livret. « On peut se demander si la cabale dont il avait été victime, n’avait pas réveillé en lui la même révolte que ses déceptions de Dresde en 1845. » (1)

Cet opéra, c’est pour Wagner l’occasion de s’éloigner de ses héros légendaires et surhumains pour se pencher sur le petit peuple de Nuremberg, et dessiner ainsi une galerie de portraits tous plus étonnants les uns que les autres dans leur réalisme et parfois leur comique. Il y a du Molière dans les Maîtres Chanteurs : Eva n’a plus rien de commun avec Senta, Elsa ou Elisabeth, mais elle a l’ingénuité espiègle et la ruse d’une Agnès et David pourrait être le frère de Valère. Il y a du Beaumarchais, aussi, notamment en Beckmesser, émule de Bartolo, aussi ridicule que lui avec ses « précautions inutiles ». Chaque personnage est doté d’une vie propre, d’une individualité qui le démarque des autres, même le plus insignifiant, et tous évoluent dans le cadre de cette Allemagne médiévale de Dürer. « Dans ce cadre évoquant l’un des grands moments de l’histoire germanique, fourmille, comme une sève vive, le mouvement incessant du personnage central : la vie tumultueuse de tout un peuple. Pour Wagner, ce peuple est celui qu’il voudrait voir revivre dans l’Allemagne de son temps. Aussi, pour rendre justice à ce qu’il considérait comme le vrai visage de sa race, pour glorifier une époque qu’il affectionnait entre toutes, Richard Wagner, en bon maître d’œuvre qu’il voulait être, a construit cette grandiose architecture de sons. » (1)

Plus important peut-être encore est le fait que Les Maîtres Chanteurs sont l’aboutissement de l’évolution spirituelle de Wagner, commencée avec la détresse du Hollandais dans Le Vaisseau fantôme. L’humanité de Hans Sachs est une sorte de conclusion à la quête de tous ses héros antérieurs. Avec lui, le renoncement devient signe de victoire. Si le roi Mark renonçait et continuait à vivre, c’était dans la désespérance, et avec le cœur brisé. Hans Sachs, lui, sort vainqueur de l’épreuve, de lui-même, de ses contradictions. Son renoncement n’est pas anéantissement mais au contraire élévation, joie sereine et plénitude.

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Le morceau le plus connu de cette étourdissante partition est bien évidemment l’ouverture ; le plus connu mais pas forcément le plus extraordinaire –je pense à la fugue, tant musicale que chorale, qui termine le second acte, éblouissante démonstration de virtuosité d’un génie musical. N’étant pas musicologue, je laisse le soin à Marcel Doisy de vous présenter cette ouverture :

« …[Ce] fastueux prélude débute par le rythme solennel des Maîtres  et va s’y insérer le motif tendre et délicat  de l’amour naissant. Après les accents martiaux, très caractéristiques, qui évoquent la bannière des Maîtres, ce premier élan de tendresse évolue en une phrase pénétrante, à la fois caressante et passionnée. Mais Wagner voulait aussi évoquer Beckmesser et tout ce qu’il y a en lui de négatif. Pour cela, il recourt au procédé que Liszt avait employé dans sa Faust-Symphonie pour dépeindre Méphisto. Comment exprimer la négation en musique, sinon en déformant, en défigurant ce qui est beau ? Liszt avait repris les thèmes de Faust en les désarticulant, en leur imposant un rythme sarcastique et mordant qui les vidait de leur substance. C’est ce que fait Wagner en un scherzo extrêmement savoureux. Enfin, après les alternances de ces divers motifs, le compositeur accomplit, lui  aussi, son travail de maîtrise et termine le prélude en un contrepoint magistral où les trois thèmes essentiels, superposés, se développent et s’allient somptueusement, comme une prémonition du dénouement heureux de l’œuvre. »

(1) Marcel Doisy, préface du livret des Maitres Chanteurs, collection Aubier-Flammarion.

ARGUMENT :   A Nuremberg, au milieu du 16ème siècle.

ACTE I : L’Eglise Sainte-Catherine à Nuremberg – Le dernier choral de la messe s’achève. Eva et Walther échangent des signes. A la fin du service, Eva et Walther restent en arrière. Désireuse d’échanger quelques mots avec le jeune homme, Eva envoie Magdalene chercher missel et mouchoir prétendument oubliés par elle dans l’église. Magdalene presse Eva de rentrer mais David apparaît et commence les préparatifs pour la réunion des Maîtres. Magdalene explique à Walther qu’Eva est déjà fiancée bien qu’elle ne sache pas à qui. Son père a l’intention de lui faire épouser le prochain lauréat du concours des Maîtres Chanteurs. Elle sera libre de le refuser mais elle devra quand même épouser un Maître. Mais Eva ne veut que Walther. David se joint au groupe et Magdalene lui ordonne, sous peine de lui déplaire, d’instruire Walther quant aux règles du concours. Puis Eva et elles s’en vont.

Les apprentis font leur entrée et David commence à expliquer les règles au jeune chevalier. Les Maîtres Chanteurs arrivent. Pogner (le père d’Eva) et Beckmesser ouvrent la marche. Ce dernier se pose aussitôt en prétendant d’Eva. Il apparait tout de suite comme quelqu’un de revêche et acariâtre. Pogner s’étonne que Walther veuille être reçu dans la Confrérie des Maîtres. Après l’appel, on désigne Beckmesser comme marqueur. Pogner offre la main de sa fille au vainqueur du prochain concours de chant. Hans Sachs propose un amendement : que l’opinion du peuple soit retenue avec celle d’Eva. Cela permettra de corriger et d’assouplir les règles du concours. Refus collectif. Puis, on passe à « l’audition » du jeune postulant. Beckmesser s’installe au banc du marqueur avec la ferme intention de faire échouer Walther.  On lit les règles établies par les Maîtres. Walther prend place au siège du candidat et commence son chant, interrompu par les crissements de la craie de Beckmesser qui inscrit sur l’ardoise les manquements aux règles. Interrompant le chant, Beckmesser montre aux autres une ardoise couverte de marques. Walther proteste mais les Maîtres, à l’exception de Pogner et Sachs, refusent de l’écouter. Sachs proteste : la méthode du chevalier est moderne mais cela ne veut pas dire qu’elle est sans intérêt et sans forme. Sachs insinue que le jugement de Beckmesser peut être soupçonné de partialité puisqu’il prétend obtenir la main d’Eva. Il demande à Walther d’achever son chant ; les Maîtres se moquent de lui tandis que les apprentis en profitent pour faire une ronde autour de l’estrade en chantant eux aussi. Tout s’achève par le verdict des Maîtres « rejeté » et tout le monde sort. Sachs, resté en arrière, jette un dernier regard à la chaise du candidat et esquisse un geste de regret.

ACTE II – Une rue à Nuremberg. A gauche la maison de Sachs, en face, à droite, celle de Pogner. Devant l’une, un tilleul, devant l’autre un lilas. C’est une belle soirée d’été – David et les apprentis ferment boutique. On taquine David au sujet de Magdalene qui justement apparaît avec un panier de friandises destiné à son soupirant. Apprenant que le chevalier a été rejeté, elle arrache le panier des mains de David et rentre. David perd patience et s’apprête à se battre quand Sachs apparaît, disperse les apprentis et le fait entrer dans son atelier. Eva et Pogner reviennent de leur promenade ; Pogner demande à sa fille ce qu’elle pense des devoirs qui l’attendent le lendemain.  Magdalene apparaît et fait signe à la jeune fille qui persuade son père qu’il commence à faire frais. Ils rentrent. Magdalene apprend à Eva que Walther a échoué devant les Maîtres et lui suggère de demander conseil à Sachs. Justement, le cordonnier sort de son échoppe avec David qu’il envoie se coucher. Il médite un long moment sur la beauté de cette nuit embaumée. Mais Eva s’avance et parle du concours. Sachs déclare que Beckmesser est le plus sérieux concurrent ; Eva répond malicieusement qu’elle préfèrerait épouser un veuf que ce vieux garçon déplaisant. Puis, elle essaie d’obtenir des détails sur l’expérience de Walther le matin même. Sachs lui révèle les critiques sévères que le jeune chevalier a entendues et Eva, furieuse, s’en va. Sachs sait désormais à quoi s’en tenir et se promet d’aider de toutes ses forces le jeune couple. En face, Magdalene apprend à Eva que Beckmesser va venir lui donner une sérénade ; la jeune fille supplie Magdalene de prendre sa place à la fenêtre.

Walther apparaît, Eva se jette dans ses bras. Tous deux décident de s’enfuir ; Ils se cachent  dans l’ombre du tilleul, entendant approcher le veilleur de nuit. Puis Eva rentre dans la maison pour y préparer sa fuite. Mais Sachs a tout entendu et est bien décidé à les empêcher de commettre cette folie. Il ouvre ses volets et sort son matériel de cordonnier. Arrive Beckmesser qui commence sa sérénade. Eva est revenue avec les vêtements de Magdalene et s’est blottie à l’ombre du tilleul avec Walther. Sachs frappe de nombreux coups de marteau, ce qui énerve Beckmesser. Puis il propose de marquer d’un coup de marteau chaque faute de Beckmesser. Ce dernier commence à peine que les coups se succèdent à une cadence infernale. Beckmesser chante de plus en plus fort, réveille les voisins ; David, fou de jalousie en voyant Magdalene à la fenêtre en train d’écouter la sérénade se rue sur lui. Mêlée générale, les apprentis en profitent pour aggraver le désordre. Finalement, la rue se vide. Sachs pousse Eva dans les bras de son père et entraîne Walther dans son échoppe. Quand il entre, le veilleur de nuit trouve une rue déserte et tout à fait paisible.

ACTE III – Premier tableau – L’échoppe de Sachs – David entre, joyeux, habillé pour le concours. La mauvaise humeur de Sachs le surprend. Ce dernier, plongé dans ses pensées, commence un monologue de méditation qui devient bientôt un chant de louange à la gloire de la vieille cité de Nuremberg. Walther descend dans l’échoppe. Sachs reproche au jeune homme de tourner les Maîtres en dérision : certes, ils ont des idées retardataires mais ils protègent ce qui est, en partie, la vérité et la beauté de l’art. Walther apprend à Sachs qu’il lui est venu en rêve un chant et lui en chante un extrait ; Sachs fait quelques remarques mais en note les paroles sur un papier. Puis tous deux se retirent. Arrivée de Beckmesser qui voit le papier sur lequel sont écrites les paroles du chant de concours de la main de Sachs.  Il s’en empare. Arrive Sachs à qui Beckmesser reproche de briguer la main d’Eva. Le cordonnier s’aperçoit que le manuscrit a disparu mais ne dit rien, sachant pertinemment que Beckmesser est incapable de trouver l’inspiration musicale satisfaisante pour soutenir les paroles du chant. Beckmesser s’en va, remplacé par Eva. Sachs doit lui essayer les nouvelles chaussures qu’elle doit porter au concours. Walther apparaît et elle reste à le contempler, immobile. C’est alors que Sachs, faisant allusion à son amour pour Eva, déclare qu’il n’est pas prêt à connaître la triste expérience du roi Mark et renonce sereinement à la main d’Eva. Cette dernière chante ses louanges dans un noble élan de gratitude et de tendresse.  Magdalene et David entrent à leur tour. David s’agenouille et Sachs lui donne la gifle par laquelle il le fait compagnon.  Tout le monde part pour la fête.

Deuxième tableau – Une prairie au bord de la Pegnitz, près de Nuremberg – Les corps de métiers arrivent les uns après les autres, les apprentis valsent avec les paysannes. Entrée des Maîtres. Beckmesser s’avance et s’apprête à entonner un chant qui n’est rien d’autre que celui rêve par Walther et qu’il a volé dans l’échoppe de Sachs. Hélas pour lui, il n’a que les paroles, il lui faut composer la musique. Et comme Sachs le prévoyait, il est incapable de lire correctement le poème et de trouver une musique adéquate. La foule hurle de rire, se moque de lui et il doit s’enfuir, furieux, sous les quolibets. Mais avant de partir, il accuse Sachs d’être l’auteur de ce chant. Ce dernier le nie mais ajoute qu’il est d’une grande beauté s’il est accompagné d’une musique appropriée et qu’il va présenter le véritable auteur du poème. Walther réussit sans difficulté à éblouir le peuple et les Maîtres par son chant et Eva le couronne comme le vainqueur du concours. Mais alors que Pogner veut lui remettre l’insigne de la guilde des Maîtres, Walther refuse avec hauteur.  Sachs s’avance, chante les louanges des Maîtres et la noblesse de leur mission de gardiens de l’art. Finalement, Walther accepte la décoration et Eva enlève de la tête du jeune homme la couronne de lauriers pour la poser sur celle de Sachs, que les Maîtres désignent comme leur chef. Tout s’achève dans l’allégresse générale.

VIDEOS :

- Final Acte II : vidéo Met new York

- Final Acte II : audio - Karajan - Kollo

- Acte III - Quintet - Met New York

- Acte III - Final, Bayreuth 1984.


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