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Interview avec Roturier Magazine

Publié le 23 mai 2008 par Mawquise

En prévision de son avènement imminent en tant que blogueuse mode, la Marquise nous a ouvert l’intimité de son boudoir. Dans un déferlement de simplicité et de bonté sans précédent, elle a accepté de nous exposer sa raison de vivre, à savoir une vision incroyablement novatrice de la mode. Son credo: “trop de mode tue la mode“. Entrevue avec cette femme exceptionnelle, que tout le monde s’arrache, dans l’intimité des appartements de sa résidence secondaire…

Roturier-Magazine: A vrai dire, depuis que votre blog existe, le monde de la môôde est en effervescence. On assiste à une véritable crise de moeurs, les repères ont été dynamités sans ménagement, les fâshionistââs sont peu nombreuses à s’en relever…Pourriez vous nous présenter votre rapport à la môôde?

Elsa: Alors Maud, c’est ma cousine. Entre nous, ce n’est pas très urbain de l’appeler “la” Maud, étant donné que ce n’est pas une charolaise, mais passons. Nous avons donc le même âge à deux mois près et…

RM (dans l’oreillette): Psst pauvre conne, la M-O-D-E, pas la Maud, qu’est ce qu’on en a à secouer de ta cousine?

E: Oh! Euh…hé hé….AH AH! vous y avez cru hein. Hum. Bon donc, la mode. Je vous dirais bien que j’y attache une importance modérée histoire de coller au ton de mon blog, mais ce serait un mensonge. Et comme me l’a appris la mère supérieur du couvent des Lesbiennes Trappistes, le mensonge, c’est tout droit au barbecue sans passer par la case St Pierre. Ce qui n’est pas très aristo, vous en conviendrez. Je suis tombée très tôt dans la mode, fascinée que j’étais par la coupe Desireless de ma mère dans les années 80, ainsi que par ses lunettes à monture bleu klein très épaisses en forme d’ailes

RM: Tant de promesses pour l’icône de môôde que vous êtes! Dites-nous en un peu plus sur vos premiers rapports avec le monde des apparences…

E: Evidemment, toute prédisposée que j’étais à incarner la classe et le glamour, il n’en demeure pas moins que l’adolescence reste d’adolescence, avec ce qu’elle comprend de rébellion et de faux-pas. Je suis donc passée comme tant d’autres par des périodes, comment dire…d’expérimentations douteuses. L’over-maquillage, le vernis à ongles bleu pailleté, les chandails d’inspiration péruvienne, les doudounes sans manches qui doublaient mon volume, les cheveux plaqués en arrière ramenés en chignon de danseuse…autant de bévues à qui je dois aujourd’hui d’incarner le bon goût.

RM: Fâscinant!! Vous êtes absolument délicieuse! Et aujourd’hui, comment vous situez vous dans le monde cruel de la mode?

E: Comme je ne suis pas qu’un pur esprit…Vous n’allez pas le marquer ça, si? Si vous le faites c’est l’intelligentsia mondiale qui va voler en éclats! Vous risquez un cerveau-gate de derrière les fagots l’ami, personne ne s’en relèvera. Bon donc, comme je ne suis pas qu’un pur esprit, n’en déplaise à certains, je suis très au fait des nouvelles tendances. La faute à tous ces blogs complètement futiles mais étonnament addictifs. Et non, je vous le dis, je vous le claironne: la Marquise ne renie pas sa futilité, c’est juste une belle connasse qui aime foutre sa merde! Pardon je m’emporte. Je voudrais un lait-fraise s’il vous plaît. Oui, ça m’aide à me calmer. Avec deux doigts de scotch.

RM: Mais c’est un scoop exceptionnel que nous tenons là! Derrière votre image de femme blasée, ne seriez vous en fait rien de mieux que les autres?

E: Comme tu y vas, petit pigiste merdeux! Je suis MIEUX que les autres, qu’est ce qui t’en permet d’en douter? La mode, ce n’est qu’une grosse imposture destinée à faire croire que tout le monde peut être beau s’il se plie aux tendances. Et comme j’aime bien passer du temps à réfléchir à des choses inutiles, j’ai théorisé là-dessus.

RM: Dites-nous en plus, nous sommes toute ouïe, pendus à vos lèvres, en attente totale de l’épiphanie qui va suivre, faites résonner les bongos, dansez chamanes, hurlez pleureuses, car la nouvelle ère modesque va s’ouvrir devant nos yeux ébahis! (les yeux du pigiste roulent dans leurs orbites, un filet de mousse blanche s’échappe de sa bouche, il est pris de tremblements et de convulsions. En fait ce con est juste épileptique)

E: Sans déconner, ami journaleux, rien ne me gonfle plus que de voir du clone à tous les coins de rue. Et vas-y que je te fous du keffieh, de la godasse Chloé, du tye and dye, du liberty, du slim, du legging. Note que dans dans cette liste, j’ai à peu près un exemplaire de chaque. A part les trucs moches, genre le tye and dye. Alors bon, nuançons le propos. Ce qui me gonfle, ce n’est pas tant ces items (oui, j’aime le UK, je parle ché-bran) pris séparéments que de les voir tous dans une seule et même tenue. Parce que j’ai envie de te dire: mais vous en faites quoi de votre personnalité, les gens? Vous prenez une trouilloteuse et vous faites des confettis avec? Sans rire, tout le monde y va de son “ah non, moi je suis comme ça…“, “c’est comme ça, c’est mon caractère“, tout le monde essaye de se singulariser à base de “on m’aime comme je suis ou on ne m’aime pas“, et au niveau des fringues on fait l’inverse?

Completely incoherent, si tu veux mon avis.

A mon avis, la meilleure définition de la mode reste “quelque chose qui va te mettre en valeur physiquement, of course, mais aussi et surtout refléter ta personnalité”. Alors qu’est ce qu’on s’en tape en vrai de ressortir les mêmes fringues d’une année sur l’autre, ou de ne pas s’habiller dans les couleurs de la saison? C’est plus de la mode à ce stade, c’est être un mouton.

Remarque, ça aussi, c’est à la mode ces temps-ci, alors…

RM: Votre laïus est admirable chère Elsa, vous mériteriez grandement que l’on vous fassiasse…faîtasse…fussiasse…

E: “Fasse”, c’est le mot que vous cherchez.

RM: …que l’on vous fasse gagner le concours de Sabrina. Qui a une boutique qui fait swinguer sa maman qu’on en veut toutes de la robette comme ça!

E: Laissez tomber gamin, le soudoiement ne marche pas, Gazelle c’est une coriace…


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