Le moyen métrage des frères Governatori sera diffusé demain dans l'émission Libre
Court, spécial Cannes, sur France 3, à partir d'1h35
VITA DI GIACOMO des frères Governatori, a été sélectionné dans une dizaine de festival à travers le monde, dont celui de
Cannes en mai 2007. Il a obtenu le Prixspécial du jury
à Vendôme (c'est à cette occasion que cette interview a été réalisée). Il s’agit d’un film de fin d’études que Luca et Diego avaient à réaliser dans le cadre de leurs études à la Femis. Un
travail libre sur la forme mais avec un budget limité à 15 000 euros et 12 jours de tournage maximum.
Le thème de la dualité est très présent dans votre film…Il y avait un double point de départ à notre film. Le désir de filmer ce
lieu, à savoir une région d’Italie dont notre père est originaire et où nous allons encore régulièrement. La deuxième raison provient d’une série de photographies des années 60 d’un Italien qui
s’appelle Mario Giacomelli. On y voyait de jeunes séminaristes, souvent photographiés dans des scènes de jeu.La possibilité de filmer ces paysages et d’y inscrire ces corps avec ces longues soutanes noires nous a beaucoup
inspiré.
Au niveau du fond, il y avait surement l’envie d’explorer un milieu plutôt fermé par
définition…Ce n’était pas tant l’envie de
découvrir, car le film reste assez extérieur à la réalité très concrète du métier. Le but était plutôt s’interroger sur l’engagement de ces personnes dont on ne sait pas grand-chose. On s’en fait
l’idée de personnes assez recluses sur elles-mêmes, mais ce n’est pas toujours vrai, en particulier en Italie.
Vous vous êtes donc documenté auprès de séminaristes pour VITA DI GIACOMO?Nous avons beaucoup parlé avec le prêtre qui joue dans le film. C’est un
vrai prêtre contrairement aux autres personnages. Il nous a beaucoup aidé à partir des idées que nous avions. Comme nous ne venons pas d’un milieu catholique, nous voulions pouvoir ancrer le
récit de manière assez réaliste.
Pensiez-vous également au foot comme une deuxième religion ?En Italie, c’est un lieu commun et une vérité à la fois. Ce qui nous
intéressait, c’était le thème du partage. Au fond dans la religion, il y a l’idée de relier les gens les uns aux autres : entre eux et à la divinité. Dans le football, il y a aussi l’idée d’une
communauté, qui partage l’amour du jeu.