Magazine Humeur

Parce que je le vaux bien.

Publié le 24 mai 2008 par Jlhuss

L’âne et l’éléphant Par French Fry

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C’est une femme intelligente, Hillary, méritante. Elle a travaillé sans cuillère en argent dans la bouche, elle s’est élevée. Elle a composé avec un physique certain (grosse myopie et tendance stéatopyge). Elle a deviné le champion sous le cheval de trait, a fait de son Bill un étalon, pour le meilleur et pour le pire. Elle a tout supporté, tout compris, Hillary. C’est un chef. Une vraie politique. Sagace, sans illusion, éloquente tendance menteuse, patiente, cynique, vaillante, clairvoyante, sacerdotale, redoutable, impitoyable, appropriate. Chaque matin, quand elle clipse ses perles aux oreilles en interrogeant sa glace, elle n’a pas tort de se dire et de se répéter : « Je le vaux bien ». Oui, ce job est fait pour elle. Elle ferait un vrai président des Etats-Unis. Bon âge, bon ton, bon mari, bon parti, bon savoir-faire, bon moment, bon adversaire : c’était son tour. Elle a bossé pour ça. Cette élection était à sa pogne. Seulement voilà, le destin aime les surprises.

L’élection lui échappe. L’élection est en train de lui échapper. Elle ne le supporte pas. Pour la première fois d’une vie « ultra-pertinente », c’est juste inadmissible. Alors, elle y va carrément :

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1. Elle vient d’annoncer que le chiffre à atteindre pour la qualification n’était plus de 2026, mais 2210. Elle réintègre la Floride (185 délégués) et le Michigan (128 délégués) dans la comptabilité générale. … Et tant pis si elle ne devait pas y faire campagne (des accords y avaient été passés) et tant pis s’il n’y avait même pas de bulletin Obama dans le Michigan. Pas grave, on s’en fout.

2. Elle annonce également qu’elle a obtenu le plus grand nombre de voix, environ 18 millions, mais sans comptabiliser les états qui ont organisé des caucus. Elle ne retient que le vote populaire (les primaires) et ne prend pas en compte les voix démocrates (toutes les élections internes ont plébiscité la candidature de B.O.).

3. Devant chaque micro, chaque caméra, elle pose ces principes en termes de droits civiques et moraux. Elle présente son intenable position comme une lutte pour que toute la démocratie et rien que la démocratie s’exerce, pour que tout le monde puisse faire entendre sa voix.

4. Elle n’a pas peur d’assimiler « son combat » (c’est ainsi qu’elle le formule) aux luttes pour les droits civiques de la communauté afro-américaine dans les années 60 (!) ou pour la conquête du droit de vote des femmes.

5. Elle dit être victime de discrimination sexiste.

6. Elle ne manque pas d’air.

Au fil des prises de paroles éhontées, elle pose la candidature d’Obama, sans jamais le nommer, comme un obstacle à l’expression d’un droit constitutionnel de base : le droit de vote. Elle le fait aussi passer pour un abominable macho, qui a osé tenir sa chaise pour lui permettre de s’asseoir avant une rencontre (le même aurait été qualifié de goujaterie sordide s’il ne l’avait pas tenté…). Même la presse la plus indulgente reste médusée. Les médias, qui commencent à se lasser, qualifient cette théorie de « creative math » (que l’on peut traduire par « fiction mathématique »). B. O. regarde cela incrédule, mais se garde de tout commentaire. Il connaît le piège. Il aura tort de toute façon, risquant à tout moment de tomber pour « suffisance », « sexisme », « mauvais esprit », ou pire, pour « négligence » face à l’expression du vote populaire. Notre homme reste donc muet. Bien lui en prend.

Puisque la réalité dépasse la fiction, imaginons une minute un effet miroir : dans cette fable, Lady H. aurait la nomination à portée de main et Mr. O serait largement distancé, mais obstinément accroché à l’idée que la nomination est possible. Imaginons le, n’hésitant pas à invoquer le racisme ou à changer les règles de calculs de la nomination en cours de partie. Silence gêné.

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Sont-ce les derniers spasmes d’un acharnement désespéré de la part de Mrs Clinton ou l’expression cristalline d’un machiavélisme le plus méphistophélien ? … Car du mensonge reste toujours quelque chose : depuis une semaine, les spécialistes font et défont leurs calculs à grands renforts de graphiques interactifs sur tous les sites et toutes les chaînes du pays …

Je vous laisse aller voir là et vous verrez que je ne mens pas, moi (désolé pour la pub juste avant le documentaire, mais cela vous mettra dans l’ambiance !). La presse, les chroniqueurs politiques, le peuple entier, et Obama, s’en remettent maintenant au comité exceptionnel démocrate qui se réunit le 31 mai prochain pour statuer au sujet de la Floride et du Michigan. Anticipant sur une potentielle pression hillarienne, ils ont interdit toute manifestation et pancarte devant le lieu de réunion (!). Gros casse-tête pour le parti : la réponse qu’il apportera doit à la fois respecter les résultats, ne pas froisser les électeurs de Floride et du Michigan, ne pas s’aliéner les partisans de la candidate Clinton.

Pendant ce temps-là, Mc Cain (appelons le Mac Pain, prononcer « Païne », ce qui signifie « douleur ») a été déclaré apte par la médecine du travail ce vendredi ! Il organise un barbecue ce week-end avec trois vice présidentiables (le gagnant sera celui qui sait le mieux retourner les steaks) et sillonne l’Amérique en bus. Bref. ça roule pour lui…

À quoi pense vraiment notre incroyable Hillary en se coiffant le matin ? Faire imploser le parti plutôt que d’en voir la tête lui échapper ? Miner le terrain afin de saper la « Baraka » en novembre et ainsi s’assurer une nouvelle candidature et une élection en 2012 après un

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mandat éléphantesque de 12 ans (W+W+Mc Cain) ? Ou bien, s’imposer comme vice-présidente incontournable pour mieux gagner en 2012 ?

Stay tuned !


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