Magazine Culture

Critique Ciné : Magic in the Moonlight, l'illusionniste illusionné

Publié le 25 octobre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Magic in the Moonlight // De Woody Allen. Avec Colin Firth et Emma Stone.


L’an dernier, Woody Allen nous offrait le brillant Blue Jasmine, l’un des meilleurs films de sa carrière et j’adore ce cinéaste depuis des années maintenant mais lors de ses dires périples européens au sein de ses films, j’ai pas réussi à retrouver l’énergie qui le caractérisait, notamment dans sa façon de filmer les Etats-Unis (et même Londres). Avec Blue Jasmine, j’ai vu une vrai renaissance de l’homme et Magic in the Moonlight va dans cette même direction, celle du film drôle et touchant, racontant une belle histoire et pourtant, rien n’était gagné. Se situant dans les années 30, forcément que le film se devait d’avoir un certain aplomb. Afin de mettre en scène son histoire dans sa cadre idyllique qu’il aime tant, il choisit la Côte d’Azur et je dois avouer que j’ai adoré. Car c’est un lieu qui n’a rien d’une caricature et qui peut être utilisé dans ce sens là, celui de la comédie fraîche et pimpante avec son lot de personnages tous plus amusants et légers les uns que les autres. Au bout du film, l’histoire est logique mais le déroulé est tout de même intelligent. Magic in the Moonlight cherche à nous faire douter tout au long et à la fin, on ne sait plus vraiment où donner de la tête.

Le prestidigitateur chinois Wei Ling Soo est le plus célèbre magicien de son époque, mais rares sont ceux à savoir qu’il s’agit en réalité du nom de scène de Stanley Crawford : cet Anglais arrogant et grognon ne supporte pas les soi-disant médiums qui prétendent prédire l’avenir. Se laissant convaincre par son fidèle ami Howard Burkan, Stanley se rend chez les Catledge qui possèdent une somptueuse propriété sur la Côte d’Azur et se fait passer pour un homme d’affaires, du nom de Stanley Taplinger, dans le but de démasquer la jeune et ravissante Sophie Baker, une prétendue médium, qui y séjourne avec sa mère.

L’idée de faire se rencontrer un prestidigitateur et une médium était une brillante idée, celle de la rencontre entre la tromperie et le paranormal. Je dois avouer que j’ai trouvé ça étrange au premier abord le fait que Woody Allen introduise un élément aussi surnaturel dans l’un de ses films alors qu’au fond c’est quelqu’un qui a toujours su garder les pieds sur terre au cinéma. Mais je me demande si au fond il n’a pas voulu mettre une partie de lui dans Stanley Crawford et le fait qu’il est un homme bien plus de science que d’occulte. Au delà de tout ça, le film est délicieux car les dialogues sont une fois de plus très lumineux, très inspirés. C’est ce que j’aime chez Woody Allen, sa façon de faire dialoguer ses personnages que je trouve tout simplement brillante. Parmi les récents films du réalisateur, celui-ci entre directement en seconde position de mes préférés. C’est un film qui se veut élégant, plein de charme et qui associe son spectateur à ce spectacle réussi. Le film parle de beaucoup de choses en plus de ça, notamment de la croyance ou non au surnaturel, de l’illusion, de l’amour, etc.

Je me demande si au fond Woody Allen n’a pas voulu faire en sorte que son film le représente lui à cette période de sa vie. Colin Firth (Avant d’Aller Dormir, Les Voies du Destin) continue de surprendre tout au long du film. Ce qu’il y a de bien avec cet acteur c’est qu’il peut tout jouer, de la comédie au drame profond. Ici c’est plutôt de la comédie romantique légère teinté d’une légère intrigue secondaire. Et puis il y a Emma Stone, une jeune femme pimpante qui s’est fait une place à Hollywood en quelques années seulement mais qui ne démérite pas. En effet, le film trouve un moyen de rendre son personnage si attachant, si mignon et si drôle. Sans compter que le charme de l’actrice fera forcément tomber plus d’un homme. Magic in the Moonlight est donc une très belle oeuvre, soignée à la fois sur la mise en scène mais également du point de vue du scénario qui fonctionne comme il se doit du début à la fin. Je dois avouer que je n’aurais jamais cru ça possible quand j’avais pu voir le très mauvais To Rome With Love mais comme le vin, parfois certaines années ne sont pas millésimées. Celle-ci est un très bon cru.

Note : 8.5/10. En bref, film ravissant et délicieux.


Retour à La Une de Logo Paperblog