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SHANGHAI (Chine)

Publié le 26 octobre 2014 par Aelezig

Shanghai (littéralement : « sur la mer ») est la ville la plus peuplée de Chine. Elle constitue aussi l'une des plus grandes mégapoles du monde avec plus de 23,5 millions d'habitants (2012). Elle est située sur la rivière Huangpu près de l'embouchure du Yangzi Jiang, à l'est de la Chine.

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À l'origine port modeste et village de tisserands, Shanghai ne semblait pas promise à pareil essor cosmopolite.

Shanghai ne s'est pas toujours appelée Shanghai. Jusqu'à la dynastie Sui (581-618), c'était le village de Hua Ting. Elle est devenue la préfecture de Huating avant de prendre son nom actuel sous la dynastie Song (960-1234). Étant donnée sa situation stratégique à l'embouchure du Yangzi Jiang, au centre de la Chine, et la proximité avec des villes aux productions artisanales réputées (Suzhou, Hangzhou), Shanghai est devenue très tôt un centre d'échanges économiques importants.

Cependant, ce n'est qu'après les guerres de l'opium (XIXe) et la présence étrangère que le développement économique de la ville a pris l'envergure qui a fait sa réputation. Pendant la première guerre de l'opium, les forces britanniques ont temporairement tenu la ville. Américains et Français suivront, précédant les Russes et les Japonais. La guerre cesse en 1842 avec le traité de Nankin. Les Britanniques vainqueurs y aménagent l'un des cinq ports ouverts qui leur seront alors concédés. Avec le traité du Bogue, en 1843, et le traité sino-américain de Wangxia, en 1844, des nations étrangères ont le droit de s'établir sur le territoire chinois : c'est le début des concessions étrangères.

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En mars 1854, l'empire chinois signe un accord avec les Européens présents dans les concessions leur demandant de construire rapidement de nombreux logements, une grande partie de la ville ayant été détruite par une révolte. C'est ainsi que se construiront les lilongs, jusqu'en 1949. Jeu, opium et prostitution sont alors les activités les plus lucratives de cette ville qualifiée alors de « plus grand bordel du monde ». Après la guerre sino-japonaise de 1894-1895, le traité de Shimonoseki permet aux Japonais de s'ajouter aux forces occupantes. Ils établirent à Shanghai les premières usines de la ville.

Cette période d'occupation a profondément marqué l'identité culturelle de la ville, tout en contribuant dans les années 1920 et 1930 à l'essor des arts, cinéma, théâtre, et la naissance du premier groupe de jazz chinois. Les étrangers ont façonné les rues à leur goût, mêlant les styles néogothique, classique, victorien, Art déco...

C'est à Shanghai qu'est créé le Parti communiste chinois en 1921 et que sont organisées les premières grèves ouvrières. La plupart demeurent dans la pauvreté et viennent grossir les rangs du Parti communiste. En 1927, les ouvriers chinois, mobilisés par les communistes, prennent Shanghai avant même l'arrivée des troupes gouvernementales. Tchang Kaï-chek, inquiet, lance les triades contre les ouvriers, déclenchant le massacre de Shanghai, qui signe le début de la guerre civile chinoise.

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Maison du Thé

Sous le régime de la République de Chine, Shanghai devient le centre financier de l'Asie. La marine japonaise bombarde la ville le 28 janvier 1932, déclenchant la « guerre de Shanghai ».

À compter du mois d'août 1937, à l'aube de la seconde guerre sino-japonaise, Shanghai est soumise par la marine et l'armée nippones à une série de bombardements. Disposant de forces terrestres et navales bien supérieures à l'armée chinoise, les troupes impériales prennent possession de la ville en novembre puis se dirigent vers Nankin où elles se livrent à un terrible carnage (massacre de Nankin).

Les Japonais prennent le contrôle total des concessions le 8 décembre 1941. Durant l'occupation, les citoyens des pays Alliés travaillant pour l'administration municipale demeurent à leur poste jusqu'en février 1943, date à laquelle ils sont internés.

Les huit années d'occupation, puis la victoire, en 1949, de Mao Zedong sur les troupes du général Tchang Kaï-chek précipitent le déclin de la ville.

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Après la victoire des communistes, la ville est considérée comme le symbole du capitalisme étranger, elle sommeille, et le monde l'oublie.

Pendant la Révolution culturelle, Shanghai connaît des troubles politiques et sociaux. 150 000 logements sont confisqués rien. Entre 1968 et 1976, un million de Shanghaiens sontr ruralisés de force.

Au début des années 1990, en une décennie, la « perle de l'Orient » redevient un centre économique de première importance.

En 2002, la métropole chinoise est désignée pour organiser l'Exposition Universelle de 2010, qui se tient donc, pour la première fois depuis 151 ans, dans un pays en voie de développement. Depuis, rien ne semble arrêter le développement de Shanghai. Parmi les grandes métamorphoses, le district de Pudong dont la superficie devrait doubler dans les cinq prochaines années. Avec la création d'un jardin digne de Central Park et un opéra prévu pour 2015, ce quartier d'affaires veut devenir le poumon vert de la ville et un temple de la culture.

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Siège du premier congrès du parti communiste

Une maquette géante de la ville est visible au musée de l'urbanisme sur la Place du Peuple. Elle donne une idée de la valeur de prestige accordée au développement immobilier à Shanghai. Le paysage urbain se transforme rapidement depuis quelques années. Des quartiers entiers, comme celui de Dun Hui Fang, sont rasés pour être reconstruits. Les expulsions concernent des dizaines de milliers de personnes depuis le milieu des années 1990 et un total de 20 millions de mètres carrés d'habitations ont été démolis. Les habitants reçoivent en échange de leur départ une compensation dérisoire et sont confrontés aux méthodes violentes et illégales des sociétés de démolition ou de la police...

Il y aurait actuellement 5000 tours, dont 120 gratte-ciels de plus chaque année, et 20.000 chantiers permanents. Le World Financial Center, en est l'exemple le plus éclatant, avec ses 492 mètres de hauteur, il est le plus haut bâtiment de Chine.

Toutefois, il convient d'ajouter un bémol face à cet engouement spéculatif. Le taux d'occupation des bureaux est très bas dans la ville. Certains analystes redoutent une bulle immobilière comparable à la bulle japonaise des années 1980. En Chine, l'immobilier est une des activités les plus opaques, ce qui explique la fragilité du secteur qui pourrait éclater si la croissance économique montre des signes de ralentissement. Enfin, la multiplication des gratte-ciel fait peser un danger sur le sol de la ville. Les spécialistes constatent que depuis 1921, celui-ci s'affaisse à une vitesse estimée à 1,5 cm par an...

A voir un jour

D'après Wikipédia


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