La réalisation à la Réunion d'un vaste réseau urbain de climatisation à l'eau de mer, unique au monde par son ampleur, a fait l'objet à Saint-Denis, d'un accord pour ouvrir ce marché de 150 millions d'euros aux petites entreprises de l'île.
MARINE RENEWABLE ENERGY
Piloté par le Syndicat intercommunal d'exploitation des eaux océaniques (Sideo), le projet consiste à exploiter les eaux froides des profondeurs de l'océan indien pour climatiser une soixantaine de bâtiments publics et privés (aéroport, université, centres commerciaux...) des zones urbaines de Saint-Denis et Sainte-Marie (nord).
D'un coût de 150 millions d'euros dont 90 financés par l'Etat, les travaux commenceront mi-2015 pour une mise en service mi 2017. Entre 300 à 400 emplois seront crées sur le chantier, notamment pour creuser les 23 kilomètres de tranchées nécessaires pour enfouir les canalisations.
Les partenaires (Etat, Région, GDF Suez, ADEME) du projet, une première mondiale par son ampleur, ont signé avec des acteurs économiques de l'île un "Small business act" destiné à ouvrir le marché, directement ou en sous-traitance, à des petites entreprises locales.
"Quel beau symbole, quel bel exemple de ce qu'on peut faire ensemble!", s'est réjoui Jean-Lou Blachier, médiateur des marchés publics, en déplacement sur l'île. "C'est une commande essentielle pour le secteur du BTP", a souligné le préfet de la Réunion Dominique Sorain.
Le réseau de climatisation marine, fondé sur le procédé SWAC (sea water air conditionning ou climatisation à l'eau naturellement froide), déjà exploité en Polynésie ou à Hawaï à petite échelle, pompera l'eau d'origine polaire des profondeurs de la mer (5° à 1.100 mètres), pour refroidir, via un échangeur thermique, un circuit d'eau douce alimentant les locaux à climatiser. 75% d'électricité sera ainsi économisée. La baisse des prix pour les clients n''interviendra qu'à moyen terme, à compter de 2022, selon Eric Bassac, du pôle international de GDF Suez.
Energie thermique des mers
Grâce aux technologies développées dans le domaine de l’ETM, DCNS va permettre aux régions tropicales marines non connectées aux réseaux continentaux, d’atteindre leur autonomie énergétique.Le principe de l’énergie thermique des mers (ETM) consiste à exploiter la différence de température dans les mers tropicales entre l’eau de surface, qui est environ à 25 °C, et celle des eaux profondes, qui est de 5 °C aux alentours de moins 1 000 mètres. Cette différence de température permet de produire du courant électrique en continu. L’ETM contribuera, à terme, à répondre aux besoins croissants en électricité des territoires situés dans les tropiques et à assurer leur future autonomie énergétique. Cette solution innovante est en effet une alternative verte aux énergies dites « fossiles » (gaz, charbon), encore massivement utilisées sur les sites isolés, non connectés aux réseaux électriques continentaux. DCNS est aujourd’hui en mesure de proposer deux solutions complémentaires d’énergie thermique des mers clés-en-mains : une solution flottante en mer, qui permet de produire 16 MW et une solution à terre, d’une capacité de 7 MW. Le Groupe va développer une centrale flottante ETM en Martinique, dans le cadre du projet NEMO (New Energy for Martinique and Overseas), qui a obtenu en juillet 2014 une subvention européenne.