Vélo à Montréal
Vélorues: la méthode Ferrandez en question
Le maire de l’arrondissement du Plateau Mont-Royal, Luc Ferrandez, a annoncé une série de mesures visant à améliorer le réseau cyclable au début du mois de juin 2014. Si l’intention est louable, sa façon de faire n’est pas du goût de tout le monde.
Éléonore Genolhac dossiers Ville de Montréal,Politique

Vélorues
Les cyclistes du Plateau sont aujourd’hui trop nombreux pour les infrastructures en place. Certaines pistes cyclables, notamment celle longeant la rue Brébeuf, se retrouvent saturées aux heures de pointe. Et la cohabitation avec les voitures devient elle-aussi délicate.
Luc Ferrandez a décidé de prendre le taureau par les cornes en annonçant la création de vélorues dans son arrondissement. Il affirme lors de cette conférence de presse que «si nous n’arrivons pas à implanter ces mesures ou à réduire le nombre de morts et de blessés sur nos rues, ça voudra dire que nous sommes inutiles et moi, je vais offrir ma démission.»
Ces «nouvelles» rues donneront la priorité aux bicyclettes et aux piétons sur les véhicules motorisés. Le but est de fluidifier le trafic de certaines pistes cyclables et de permettre aux vélos de rouler en toute sécurité, loin des artères jugées dangereuses. La création de ces vélorues s’accompagnera d’une réduction de la vitesse à 30km/h dans les rues et à 40km/h sur les grandes artères du Plateau.
Effet d’annonce
Annoncé en grandes pompes lors d’une conférence de presse, certains acteurs du Plateau déplorent néanmoins «un effet d’annonce». «On nous

Le Plateau Mont-Royal doit maintenant travailler avec la ville centre (Montréal) pour la mise en œuvre de ce projet. Car si l’arrondissement peut décider de réaliser des aménagements de la vitesse, le développement du réseau cyclable quant à lui relève de la compétence de Montréal, comme le souligne Marc Jolicoeur, directeur de la recherche chez VéloQuebec.
C’est là que le bât blesse pour certains qui reprochent à l’équipe de M. Ferrandez de mettre la charrue avant les bœufs: «on nous rapporte quelque chose qui n’est même pas travaillé», continue ce représentant.
Manque de concertation

Ce n’est pas le seul grief qui est adressé à l’équipe municipale: «Personne n’a été consulté avant que M. Ferrandez ne donne cette conférence de presse, pas même les services d’urgence», affirme le membre de l’Association des commerçants et des résidents du Plateau Mont-Royal.
Interrogé sur le sujet, le service des Pompiers nuance quelque peu ces propos. Si l’arrondissement n’avait effectivement pas échangé avec eux avant de présenter cette série de mesures, il semble que le contact soit maintenant établi: «le Service de sécurité incendie de Montréal a été mis au courant des projets de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal dernièrement. Il faut rappeler que ces mesures ne sont pas encore instaurées» nous confiait Mélanie Drouin, chargée de communication du Service de sécurité incendie de Montréal.
Elle ajoute: «nous sommes en attente d’un retour de l’arrondissement quant à une future rencontre ainsi que pour tout document relatif au projet. Nous devrions donc être amenés à contribuer au projet afin d’évaluer tous les impacts en tenant compte de notre réalité opérationnelle et législative.»
Argument que reprend Michel Tongay, chargé de communication à la mairie du Plateau Mont-Royal: «Nous en sommes encore au tout début du projet. Il est encore trop tôt pour la concertation. Il va falloir maintenant voir avec la ville centre pour son implantation.»
Si l’intention de l’équipe Ferrandez est louable par son innovation, l’idée des vélorues n’est encore qu’un projet et elle laisse perplexe sur sa mise en pratique.
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