Week-end of a champion

Pour une fois malgré le titre du billet je ne parlerai pas de moi. Aujourd’hui il est question de F1, des seventies, de Jackie Stewart, de sa femme Helen, de Polanski, de François Cevert.

Émouvant docu # week-end of a champion de Polanski, retrouvailles avec Jackie Stewart 40 ans après #canalplus pic.twitter.com/1z6LvDmsHs

— Aux anges etc. (@auxangesetc) 27 Octobre 2014

Et aussi un peu de moi, je m’aime et personne ne me le dit plus. Manu, je t’aime.

C’est un peu beaucoup de hasard ce visionnage en replay sur Canal+ de « Week-end of a champion« , sorti en 1972 et repris-complété en 2013,  plus d’une heure d’images filmées par Polanski au Grand Prix de Monte-Carlo 1971, des plans incroyables, une beauté nostalgique, pathétique aussi, ce monde sur pellicule n’existe plus. C’est fini. Terminé. Tilt. Game over. 
Disparus l’improvisation permanente, l’amateurisme, l’artisanat d’art et d’essais, les pilotes humains, trop humains, qui clopent, qui boivent, qui b*****, cette confraternité tribale entre héros de la pédale et du volant. Ces bolides-cercueil qui sacrifient la sécurité au profit de la vitesse, à tombeau ouvert, ces sponsors alcoolisés et fumeux…. tout un monde du bien, du mal, à l’aune de notre morale rancie  actuelle, un monde qui fonce sous la caméra experte de Polanski, c’est beau comme l’antique.

L’élégance, le style, les couleurs, ces tenues qui osent tout, les formes psychédéliques imprègnent inoubliablement chaque plan.
Je suis fan.
Bon faut reconnaître quand même que si t’aimes pas la mécanique et Jackie Stewart, au bout d’un moment, tu finis par t’emmerder, les rouflaquettes ne font pas tout. Heureusement Polanski filme aussi Mme Stewart et là, ma nostalgie des années pattes d’éph, bottes à poil, mini-jupe à Kaboul (clic), Giscard et Tupperware, atteint son nirvana. Sans passer par Katmandou ou la secte de Guyana (clic).

La petite amie seventies de Jackie Stewart, une merveille #polanski #canalplus pic.twitter.com/xQTHQLjgZB — Aux anges etc. (@auxangesetc) 27 Octobre 2014

Après un peu trop long d’archives, le docu embraye (ahaha) sur une interview du désormais vieux Jackie par le toujours jeune Roman. Ils sont dans la même chambre d’hôtel qu’il y a 40 ans, à Monte-Carlo donc si vous suivez. Face aux mêmes virages, aux mêmes courbes.

Tout a changé.

Le conformisme, l’hygiénisme, le sport-business et la langue de bois sont devenus la règle, fini de déconner avec la santé ou les millions des sponsors, ça coûte trop cher. La sécurité des pilotes prime désormais et heureusement sur tout, et la longue litanie des morts dans les années 70 rappelle qu’à chaque course ou presque un pilote perdait la vie. Émotion maximale quand Stewart évoque François Cevert, son coéquipier, écrabouillé sur une barrière de sécurité tranchante. Cevert c’était Mike Brant, Paolo Maldini et Georges Cloney inside le même visage, le charme, la classe et la testostérone à l’état pur.

François Cevert, beau comme un dieu au grand prix de Monte-Carlo, paradiso #canalplus #polanski pic.twitter.com/ZU7yDE9UlV

— Aux anges etc. (@auxangesetc) 27 Octobre 2014

Le vieux monsieur Stewart rangé des voitures désormais n’est pourtant pas contre une petite balade dans les rues de Monte-Carlo, histoire de faire péter son humour british à chaque accélération, c’est fort, tannique, sincère et revigorant comme un bain de jouvence de l’abbé souris. Histoire de se souvenir qu’avant les champions étaient des hommes, des vrais, pas des encarts publicitaires ou des sticks déodorant.

Docu de Polanski top vintage sur la F1 et Jacky Stewart en replay sur Canal + pic.twitter.com/SATrKyUz5k

— Aux anges etc. (@auxangesetc) 27 Octobre 2014

Week-end of a champion, à voir en replay sur Canal+ (clic)  ou alors en DVD ou en téléchargement. .. légal.