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29 octobre 1914, l'ennemi cherche évidemment à entretenir un état de frayeur permanent parmi la population

Par Cantabile @reimsavant

Vers 4 h 1/2, les détonations de nos grosses pièces, installées à "La Villageoise", nous réveillent. Les Allemands ripostent et pendant quelque temps ce duel d'artillerie, dans un bruit de tonnerre ,donne à croire qu'une sérieuse bataille est engagée.

Plus tard, on entend éclater des obus en ville et lorsqu'à 8 h 1/2 je passe chez P. Simon, 10 rue du Cloître, j'apprends que les shrapnells ont tombé dru sur la partie du centre avoisinant la place Royale ; une balle, qui a traversé une vitre, a été ramassée dans l'escalier de la maison. D'autres obus, 77 et gros calibres, ont été envoyés enore vers le faubourg de Laon et le quartier du Barbâtre.

L'ennemi cherche évidemment à entretenir un état de frayeur permanent parmi la population.

Toute la vile est lasse et fatiguée d'avoir supporté déjà quarante-six jours de ce continuel bombardement, qui accumule les ruines et augmente chaque jour le nombre des victimes civiles.

Les journaux en ont annoncé, ces jours-ci de 6 à 700.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

jeudi 29 - Canonnade violente, et 51 bombes (?) à 5 h du matin. Matinée tranquille.

Visite à S. Remi, église, patronage ; Hôtel-Dieu, où j'ai été reçu par l’Économe, le D. Hanel, la Directrice, qui tous m'ont fait le meilleur accueil, et m'ont fait visiter toutes les salles. Je voulais voir M. Maruchet. On alla le prévenir ; et l’Économe lui fit savoir que Mgr voulait visiter l'hôpital. Je ferais plaisir aux malades, aux infirmières et aux Docteurs.

C'est ainsi que je fus amené à entrer à l'Hôtel-Dieu.

M. Guichard me remercia, et me dit quelques jours après à Roederer, si je ne me trompe, que je pouvais visiter tous les hôpitaux et hospices, que cela ferait plaisir à tout le monde, que je serais très bien accueilli. Tout le temps de la guerre, il en fut ainsi.

Le 29 octobre, on me dit visiter toutes les salles, à commencer par les caves où sont installés les malades, tout le grand bâtiment, et les appartements où étaient soignés les petits enfants, atteints alors de maladies contagieuses.

Le réveil est sonné à 4H par nos gros canons qui pendant 2 heures, font un vacarme infernal ; ils recommenceront d’ailleurs à 19H1/2 et à 22H, mais en abrégeant leur sérénade.

Entre 6 et 7 heures, une variante survient, qui n’est pas précisément une amélioration à notre régime ; c’est la réapparition de bombes incendiaires qui accomplissent leur sinistre mission en 6 endroits différents. Heureusement, des secours arrivés en temps opportun ont permis d’arrêter l’extension du feu.

Paul Dupuy - Document familial issu de la famille Dupuis-Pérardel-Lescaillon. Marie-Thérèse Pérardel, femme d'André Pérardel, est la fille de Paul Dupuis. Ce témoignage concerne la période  du 1er septembre au 21 novembre 1914.

Source : site de la Ville de Reims, archives municipales et communautaires

29 octobre 1914, l'ennemi cherche évidemment à entretenir un état de frayeur permanent parmi la population
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