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Recettes pour un bon lynchage

Publié le 29 octobre 2014 par Juval @valerieCG

Avis : toute ressemblance avec une situation vécue serait purement fortuite.

Aujourd'hui, je vais donc tenter de vous expliquer comment organiser un bon lynchage. La  recette est évidemment non exhaustive mais applicable à toutes les situations.

Point de départ :
Deux adolescents attrapent Pompon, joli chat tigré, abandonné au mois d’août, dans un village par ses propriétaires. Les deux adolescents lui coupent les pattes au couteau.

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Les journaux relaient l’affaire et de nombreux internautes, outrés, s’empressent de donner leur avis.
1. Le talion.
L’internaute est, dans ces situations, très séduit par les politiques des régimes totalitaires qu’il conspue par ailleurs. Avec un bon sens qui n’appartient qu’à lui, il propose donc de faire subir les mêmes tortures à nos deux coupables.

2. l’obsession anale.
Notre internaute sait qu'en prison, on viole ; cela ne le choque pas vraiment, puisqu'au final, si on est en prison c'est qu'on l'a bien cherché. Il envisage donc que ce funeste sort arrivera peut-être à nos deux tortionnaires ce qui les conduira peut-être au suicide (et coûtera moins cher au contribuable).

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3 . l’extrapolation.
Qui vole un œuf, vole un bœuf car le feu n’est jamais sans fumée.
S’ils ont torturé Mistigris, ils auraient tout aussi bien pu faire la même chose à Julie, adorable petite blonde de 3 ans qui se trouve être la fille de notre internaute. Ces monstres, qui ne méritent même pas le nom d’êtres humains, sont sans aucun doute des pédocriminels en puissance. Il convient donc, après leur avoir coupé bras et jambes, les avoir violés et les regarder se pendre, de les castrer (chimiquement ou non ; notre internaute a un voisin véto qui se propose de faire l’opération gratuitement).

4. l’acuité visuelle et auditive.
Notre internaute, qui passe son temps à sa fenêtre à observer madame Michu se faire lutiner par M. Dupont, sait que lui aurait entendu les cris du pauvre Mistigris.
Il est donc certain que les villageois ont tous entendu mais n’ont rien fait ; il a d’ailleurs ouï dire que la conduite de leurs grand-parents pendant la guerre n’était pas exempte de toute reproche. Les chiens ne font pas des chats.

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5. les responsabilités diluées.
Notre internaute  a bien constaté que Mistigris avait été abandonné. S’il ne l’avait pas été, il n’aurait pas été torturé. Ces ex propriétaires sont donc aussi coupables que s’ils avaient tenu le couteau et, à ce titre, méritent la même peine que nos ados. Il en est évidemment de même pour chaque villageois qui n’a pas adopté ce sympathique animal.

6. cette censure intolérable.
Fort de toutes ces réflexions, notre internaute se précipite sur son journal en ligne préféré pour poster ses réflexions. Et il est censuré. Qu’en conclure.
Que le modérateur
- cautionne la maltraitance animale
- est un gauchiste qui ne rêve que de libérer les violeurs (oui là il s’emporte un peu mais comprenons le). L’internaute va alors s’adresser directement au modérateur : certes il ne souhaite pas qu’il arrive la même chose à son chat ou ses enfants – encore qu’il doute que le modérateur soit apte à procréer – mais au moins il comprendrait.
- mériterait qu’on le mette face à Mistigris afin qu’il lui explique, les yeux dans les yeux, le pourquoi du rejet.

Evidemment ce genre de situations est transposable à tout fait-divers, que soient impliqués un chat, un enfant, des voisins trop bruyants, un cinéaste ou un ministre en exercice.

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