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La CGT patron voyou : les salariés du syndicat sont de plus en plus nombreux à le traîner devant les prud’hommes.

Publié le 29 octobre 2014 par Lecriducontribuable

Article extrait de « Enquête sur la CGT », Les Dossiers du contribuable n° 10, décembre/janvier 2012.

Evidemment la CGT ce n’est pas le PS où, selon des rumeurs persistantes, une bonne partie du service communication a travaillé 40 heures par semaine, jusqu’à… l’été 2012 ! Mais la centrale de Montreuil, même si elle reste dans les clous en ce qui concerne les 35 heures, est parfois un employeur pire que les patrons voyous qu’elle voue aux gémonies.

Les litiges du syndicat avec ses salariés se multiplient. Après trois ans de lutte, Serge Crimet, un ancien du syndicat vient de gagner le procès qui l’opposait à la fédération CGT commerce-distribution-services. L’affaire est révélatrice du peu de cas que la Confédération réserve aux salariés dont elle veut se débarrasser. Comme dans une firme de Wall Street, Crimet entre en guerre contre la CGT après s’être fait débarquer pour « manquement à ses objectifs ». Lesquels ? L’histoire ne le dit pas. Ce qu’elle raconte, c’est qu’après plusieurs tentatives de licenciement, l’homme se rend un jour à son travail sans parvenir à pénétrer dans les locaux CGT de Coutances. C’est un peu comme s’il était en prison, sauf qu’il est bouclé dehors : ses camarades ont ajouté une fermeture supplémentaire à la porte pour qu’il ne puisse pas entrer. Ambiance !

Estimant qu’il s’agit d’une rupture de son contrat de travail, l’ex syndicaliste traîne alors la CGT aux prud’hommes. En première instance, il décrochera d’abord une maigrelette indemnité de 1 700 € au titre d’un reliquat de salaire et de congés payés. C’est en appel que le tiroir de la caisse enregistreuse s’ouvrira en grand. Crimet obtient 54 mois de salaire ainsi que 12 000 € de dommages et indemnités. Au total la CGT est condamnée à lui verser 132 000 €.

Vexations, intimidations, stress permanent et flicage

Trop de coups de knout : la CGT est également en bisbille avec des salariés du CE de la SNCF, dirigés d’une poigne de fer. Le syndicat-patron qui pratique une gestion humaine prédatrice comme en atteste un turn-over élevé, leur aurait parfois proposé des salaires en dessous du Smic. Ici comme ailleurs, la CGT ne sait pas négocier. L’affaire a fini par une multitude de procédures prud’homales et de plaintes pour harcèlement.

Autres récriminations, à Montreuil cette fois, au siège de la CGT ! La Centrale a été en bisbille fin 2010 avec le personnel « de la confédération, des associations et organismes ». Une soixantaine de salariés ont écrit à leur patron pour protester contre un « déni de reconnaissance » et une « entrave à l’activité syndicale ». C’est l’arroseur arrosé… Les frondeurs fulminaient contre leurs conditions de travail et appelaient leurs dirigeants à assurer « des rapports sociaux de loyauté, de respect et aussi de reconnaissance vis-à-vis des salariés des organisations CGT ».

Ils rappelaient aussi que, lors de la préparation du congrès 2009 de la CGT, le bureau confédéral s’était engagé à bâtir « un vrai projet commun sur l’organisation du travail, le contenu du travail, la définition du rôle et de la place de chacun ». Manifestement ce grand chantier est resté en l’état.

Parmi les autres griefs des frondeurs de Montreuil : le stress permanent dû à une administration « agressive » et le flicage qui est si fort que les salariés n’osent pas raconter ce qui se passe dans certains services du siège de la Confédération.

Viré comme un malpropre

Autre lieu, même grief contre la CGT et son comportement de patron voyou : en Alsace, l’ancien secrétaire fédéral de la Fédération CGT du commerce, Yucel Basarslan a demandé aux prud’hommes l’annulation de son licenciement par l’Union départementale CGT du Haut-Rhin. Victime d’une chasse aux sorcières depuis qu’il s’est présenté, en 2011, sur une autre liste que celle de la secrétaire générale mandatée par le comité central, il assure avoir été mis au goulag idéologique. Puis viré comme un malpropre. Cette situation en a ému plus d’un, y compris au sein même de la mouvance cégétiste. Il aurait reçu 250 signatures de soutien dont celles de l’ensemble des syndicats et sections CGT du commerce d’Alsace et du syndicat des cheminots.

Dans son blog spécialisé sur les déviances sociales de la CGT, Cyril Lazaro note que l’on pourrait aller vers une validation du droit à la discrimination syndicale, grâce à une jurisprudence que le syndicat est en passe de créer contre un de ses militants, tant elle est désireuse de museler les salariés ne partageant pas ses oukases…

Didier Laurens

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