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Space Marathon à Amsterdam

Publié le 30 octobre 2014 par Emmanuel S. @auxangesetc

Comment ne pas aimer une ville où les vélos sont 4 fois plus nombreux que les voitures, où les gens du XVIIe siècle ont gentiment construit tout plein de canaux pour divertir les touristes du XXIe, où les gâteaux et le thé rendent heureux, où l’expression « faire du lèche-vitrine » prend tout son sens dans le Quartier Rouge et où, comble du bon goût, « Merci » se dit « Danke u »? Moi, en tout cas, j’étais convaincu. Pour toutes ces raisons (et d’autres), je décidai qu’Amsterdam serait donc le lieu de mon premier marathon à l’international.

Vendredi 17 octobre, direction gare du Nord pour prendre le Thalys avec toute la petite famille. Je sais, Amsterdam n’est pas nécessairement dans la top-list des destinations familiales mais les enfants doivent savoir ce que c’est que la vraie vie, la drogue, la prostitution et tout ça. Au programme, prise en charge de la chambre au Mercure, situé un peu en périphérie, qui présente l’avantage d’être proche du Stade Olympique d’où s’élancera le marathon. Le samedi, balade en ville, petit tour sur les canaux, fête foraine sur la place du Palais Royal et déjeuner rapide dans une friterie pas terrible et super chère. Ils sont couillons ces touristes. Je jongle toute la journée entre mon peu d’envie de marcher (pas envie de me tuer les jambes la veille de la course) et la nécessité de marcher un peu, justement (sinon, madame va vraiment croire que je me suis bien foutu d’elle avec mon week-end romantique aux Pays-Bas). Samedi soir, l’hôtel propose un super « Sport buffet » avec tout plein de pâtes. Impec. Je me gave et me voilà près pour un gros dodo.

Dimanche matin, réveil à 6h32 (ça me stresse le réveil à 6h30 précises). Petit-déj au top, je remplis mes batteries sans abuser. Je me sens bien, je me sens prêt. Rapide passage dans la chambre et prise de 2 imodium (je suis pas pro médicaments mais j’ai enfin trouvé une solution, certes un peu radicale, pour soulager mes stress d’avant et de pendant course). Direction le Stade, dernier pipi sur place puis passage en consigne. Je me dirige vers le départ. Je rejoins mon sas, pas le temps de m’échauffer, à peine quelques minutes d’attente et le départ est donné. C’est parti !

Bizarrement, j’ai beaucoup de mal à me mettre en jambes, j’arrive pas à trouver l’allure, rien. 1re leçon de la journée, l’échauffement est important, même pour un marathon. J’arrive finalement à trouver mon rythme une fois le 1er ravito passé. Je suis parti sur une base de 3h10 mais j’ai déjà perdu 1mn là où franchement je ne pensais pas la perdre. Les kms défilent, je fais super attention à bien gérer les ravitaillements. À chaque fois, c’est un verre de boisson énergétique et un petit verre d’eau. À partir du 14e, on fonce plein sud en longeant l’Amstel. Pas grand monde sur le côté, juste de jolies prairies. Et de jolies maisons. Quelques personnes sortent de chez elle et mettent quelques verres d’eau sur une table de camping. Enfin, je pense que c’est de l’eau mais dans le doute, j’y touche pas. Mais sympa quand même.

Je passe le semi en un peu plus de 1h36. Toujours cette minute de retard. 22e km, j’entends un suprenant « Allez la CDC ! ». Qu… quoi ! Comment est-ce possible ? Je me retourne et je tombe sur Ludo, un pote du boulot ! Je savais qu’il devait courir le marathon mais j’avoue que ça m’était un peu sorti de la tête. On échange quelques mots, il me dit que le pote qu’il devait accompagner a lâché prise, il continue tout seul sans ambition particulière. Je le salue et je trace ma route. Comme dirait Lara, mes 3h10 « j’y crois encore ». Moyennement je le reconnais mais l’espoir fait vivre.

Toujours concentré, je suis déstabilisé pour la 1re fois de ma course au 23e km. Je dois faire face à l’une de ces légendes urbaines qui circulent dans les rangs des marathoniens. Perdu dans mes pensées, je lève la tête et soudain je la vois, devant moi. Une belle blonde, belle allure, belle foulée. La sportive par excellence, équipée comme il se doit, d’un haut technique et d’un shorty noire. Sauf que quelque chose cloche. Le shorty n’est pas que noir. Il est décoré d’une curieuse rayure. Une trace verticale marron pour être précis. Sur le haut des cuisses, sous le shorty donc, des éclaboussures. Marrons, elles aussi. Noo… non…. pas possible… je me sens fébrile, je vacille. Il faut que je me ressaisisse. J’accélère, je repars de plus belle même si cette vision d’horreur continue de me hanter.

Les kms se succèdent, la foule est un peu plus dense à mesure que l’on retourne vers Amsterdam. Pas de mur, déjà une bonne chose, mais je suis obligé de ralentir l’allure entre le 30e et le 40e. Manque de muscle. 2e leçon de la journée, ne pas négliger la PPG durant l’entrainement

La fin approche, je puise dans mes dernières ressources. Passage au 41e, je me rends compte qu’il va falloir aller chercher les 3h15. J’accélère, je veux impérativement casser cette barrière. C’est con mais c’est comme ça. Je finis les 500 derniers mètres en quelque chose comme 3’40 au kilo. Je finis à fond sur le stade. Faut reconnaître que c’est vibrant comme arrivée. Je franchis la ligne et regarde tout de suite ma montre. 3h14 et quelques secondes. Mission accomplie…

J’aurais pas mal appris sur moi grâce à ce marathon. J’en retire beaucoup de choses et j’en reviens avec une certitude : si je refais un marathon, ce sera pour passer sous les 3h. Vous penserez peut être que je suis un égocentrique prétentieux (et vous aurez probablement raison) mais je suis certain d’en être capable. Il faut juste que je mette en place une approche progressive et structurée. Je me laisserai le temps qu’il faudra mais j’y arriverai. Avec Manu?

;)

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