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Portugal Fashion Week | Generations

Publié le 30 octobre 2014 par Christianpoulot @lemodalogue

Sous une température estivale, la saison des fashion weeks se termine avec la fashion week portugaise (Lisbonne et Porto).

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« You can find inspiration everywhere » est le titre de l’ouvrage que M. Paul  Smith à écrit il y a quelques années. « You can find creativity everywhere », tel pourrait être le slogan de toute fashion week, chacune réservant son lot de surprises à qui désire les chercher.

En cette période globalisée et mondialisée, la mode se crée aussi bien à Istanbul, Porto, Londres, Séoul ou Rio. Reste à se donner les moyens de le faire savoir et d’être reconnu, apprécié, distribué et… vendu! C’est ce que s’emploie à faire Portugal Fashion depuis 19 ans.

La crise économique sévère qui à touché le pays en 2010 à compliqué les choses et ralenti bon nombre d’investissements. Depuis le second trimestre 2013, la reprise qui a lieu semble aller de pair avec la nouvelle identité graphique de Porto, la seconde ville du pays. Présentée il y a peu, elle est en rupture. Très graphique, tenant plus du logotype d’une marque à la mode que du blason héraldique, modernisant les azulejos, elle semble témoigner d’un désir d’internationalisation, un désir de conquête tenu par l’ensemble des jeunes créateurs lusitaniens rencontrés pendant cette fashion week.

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Le Portugal qui à acquis un certain savoir-faire dans le domaine de la confection (bon nombre de marques font fabriquer dans la province de Porto) se considère comme un jeune pays de mode. La France à des maisons de couture plus que centenaires (Lanvin fête ses 125 ans cette année, soit plus de 4 générations).

La première vague de créateurs portugais menés par Felipe Olivera Baptista, Fatima Lopes et Luis Buchinho a obtenu, après plusieurs années, une reconnaissance internationale. Jose Neves, le fondateur de Farfetch, le site marchand réunissant des boutiques de modes indépendantes est lui devenu une référence sur le web.

La deuxième génération emmenée par Daniela Barros, Hugo Costa, Susana Bettencourt ou encore João Melo Costa veut aller plus vite. A peine sortis d’école (Modatex, Central Saint Martins…) ces jeunes designers pensent à l’international, la reconnaissance locale n’est plus suffisante. Soutenus par Portugal Fashion au sein du salon Bloom (réservé aux jeunes créateurs) ils multiplient les salons (Londres, Berlin, Paris…) les rencontres avec les acheteurs, les journalistes, ouvrent leur boutiques en ligne, etc.

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Portugal Fashion qui se déroule entre Lisbonne et Porto (sur 4 lieux) offre une vision élargie de la création de mode portugaise (des défilés d’école à ceux de designers établis). Le challenge est double, hisser la manifestation au sommet en terme de logistique et de visibilité et accompagner ces designers sur le devant de la scène.

Il n’existe pas au Portugal les nombreuses initiatives privés que l’on trouve ici (concours, partenariats, défilés, festivals, etc.) permettant de générer expérience, visibilité et aide au financement d’une petite collection.

Luis Buchinho et Fatima Lopes diffusent leur aura de part et d’autre de la Méditerranée présentant leur collection autant à Paris qu’au Portugal. Pour la jeune garde, les conditions sont plus difficiles. Leur priorité est de pouvoir répondre en terme de production or très peu d’entre eux, comme souvent quand on en est à ce stade, ont les moyens d’avoir un petit atelier, ni de s’offrir les services d’un bureau de presse. Ils travaillent souvent seuls ou aidés par des parents et quelques amis. Une situation qui peut devenir un handicap lorsque, comme certains d’entre eux, ils doivent transformer l’expérience du podium en réalité commerciale.

Mais peut-on demander à un jeune designer de ne pas créer de collection parce qu’il n’a pas les moyens financiers et/ou techniques de la produire? Ou au contraire ne faut-il pas stimuler l’initiative privée et publique? Il s’agit alors d’une décision politique culturelle et industrielle, un marché pesant plusieurs millions d’euros.


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