Presque 4 ans après l'énonciation du principe de la longue traine et devant la déconfiture de l'industrie du disque, peut on essayer de considérer le web comme l'avenir de la musique ?
Elle chouine depuis des années l'industrie du disque, ah ça, on l'entend, et ces artistes avec (enfin pas tous, surtout ceux qui sont passés de quelques dizaines de milliers à quelques milliers d'euros de revenus), à croire que le vilain Internet lui a fait tout perdre, que c'est plus rentable de faire un disque aujourd'hui et que (mon dieu le grand mot) la musique est en train de mourir...
Les faits sont simples :
-Internet a fait chuté de manière terrible les revenus des majors (et des autres, on va pas non plus faire de l'anti capitalisme primaire), via la téléchargement et tutti quanti.
-En parralèle de ça, le numérique a permis à n'importe qui équipé d'une carte son et d'un micro d'enregistrer un disque et d'en faire avec un peu de talent quelque chose d'écoutable.
Le numérique au sens large (matériel, logiciel et Internet), a donc fait chuter les gros et se multiplier les petits.
En résulte une baisse de l'offre "grand public" et une hausse de l'offre spécialisée (on évitera le terme underground).
Là où les gros ont vu leurs "produits" perdre leurs valeurs monétaires, les petits ont vu leur public potentiel et leur réseau de diffusion grimper en flêche.
Autre chose, on achète certes moins de musique, mais en écoute t'on moins ?
La demande et les supports ayant suivis le mouvement numérique, la réponse est non.
Reposons la question : on achète moins de morceaux, mais en écoute t'on moins ?
Là, ça mérite reflexion, j'oserai dire qu'on écoute beaucoup plus d'artistes et de morceaux différents qu'il y a 10 ans (c'est my 2 cents de toute façon, si tu as des chiffres qui disent le contraire, fais toi plaisir).
Internet a offert à tous les artistes un terrain où tous sont égaux (certains sont aidés, certes), en témoigne les chiffres de MySpace, RadioBlog et autre Deezer.
Le web a aussi ouvert la voie aux webzines, donnant en plus de la possibilité d'écoute de la visibilité à tous.
Un petit exemple assez parlant, en tapant "pop rock" dans Google on tombe sur... un webzine en premier résultat, devant la Fnac et la "pop rock station", qui pour cette dernière couvre un champ bien limité du style alors que le webzine se veut plus exhaustif.
La longue traine, c'est ça : on trouve de tout sur la toile et on peut en entendre parler partout.
Amazon a tout compris avec son MarketPlace, on est certain de trouver n'importe quel disque ayant bénéficié d'un minimum de distribution (voire moins), de plus en plus de blogs / webzines ajoutent d'ailleurs un lien vers la page Amazon des disques chroniqués (et là, on tombe dans l'affiliation), susciter de l'intéret par l'écrit, faire écouter et provoquer l'achat, c'est aussi ça le web.
Je reste convaincu que ceux qui vendent moins de disques depuis l'avènement du web, ce sont ceux qui profitaient le plus de la faiblesse du réseau de diffusion (ventes + communication) et que si ceux qui vendaient peu vendent toujours peu, ils sont aujourd'hui plus nombreux, pour moi, on revient à un équilibre en somme.