Un rose mauve

Par Autourdupuits


 dans les hautes herbes ...
Dans le parc aux lointains voilés de brume, sous Les grands arbres d’où tombe avec un bruit très doux
L’adieu des feuilles d’or parmi la solitude, Sous le ciel pâlissant comme de lassitude,
Nous irons, si tu veux, jusqu’au soir, à pas lents, Bercer l’été qui meurt dans nos coeurs indolents.
Nous marcherons parmi les muettes allées ; Et cet amer parfum qu’ont les herbes foulées,
Et ce silence, et ce grand charme langoureux Que verse en nous l’automne exquis et douloureux

Et qui sort des jardins, des bois, des eaux, des arbres
Et des parterres nus où grelottent les marbres,
Baignera doucement notre âme tout un jour,
Comme un mouchoir ancien qui sent encor l’amour.


Rainer Maria Rilke et Albert Samain pour accompagner la fermeture de Giverny hier.