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Publié le 24 mai 2008 par Karedig @Karedig_GA
 

 
Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la Nation... Les députés ont voté à la quasi-unanimité un amendement au projet de loi sur la réforme des institutions qui vise à modifier l'article 1 de la Constitution pour inscrire la reconnaissance des langues régionales même si, bien sûr, la langue de la République est le français.
Cette simple reconnaissance de notre patrimoine est symbolique mais elle est importante. La fureurs des temps emporte parfois nos richesses communes, on décapite les statues des cathédrales comme on amuï nos parlers. L'abbé Grégoire, qui fût mieux inspiré pour demander l'abolition de l'esclavage, favoriser la conservation des jardins botaniques ou créer les Arts & Métiers, présenta le 4 juin 1794 son « Rapport sur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française ». Deux cent quatorze ans après, la représentation nationale s'amende discrètement.
Le rapport de l'abbé Grégoire à la Convention n'est pas à balayer d'un revers de main car il expose, parmi un fatras de préjugés, des soucis d'administration politique qui trouvent écho aujourd'hui chez certains de nos voisins... Mais dans sa passion d'uniformisation, le brave abbé ne prévoyait pas l'offensive mondiale de la langue de Shakespeare. On relèvera ainsi cette réflexion : « Quoiqu'il y ait possibilité de diminuer le nombre des idiomes reçus en Europe, l'état politique du globe bannit l'espérance de ramener les peuples à une langue commune. Cette conception, formée par quelques écrivains, est également hardie et chimérique. Une langue universelle est, dans son genre, ce que la pierre philosophale est en chimie ».
 

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