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[Critique] Paradise Lost

Par Régis Marton @LeBlurayphile

paradise-lost-poster-franc-pathéParadise Lost

Titre original : Escobar – Paradise lost

Un film de : Andrea Di Stefano

Avec : Benicio Del Toro, Josh Hutcherson, Claudia Traisac, Brady Corbet, Carlos Bardem, Ana Girardot

Nick pense avoir trouvé son paradis en rejoignant son frère en Colombie. Un lagon turquoise, une plage d’ivoire et des vagues parfaites ; un rêve pour ce jeune surfeur canadien. Il y rencontre Maria, une magnifique Colombienne. Ils tombent follement amoureux. Tout semble parfait… jusqu’à ce que Maria le présente à son oncle : un certain Pablo Escobar.

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Premier essai

Andrea Di Stefano, acteur italien habitué aux seconds rôles, signe ici son premier film, dont il a aussi écrit le scénario. Et l’on peut dire qu’il ne manque d’ambition, vu qu’il s’attaque à un sujet qui le passionne depuis des années: Pablo Escobar. Baron de la drogue colombien à la fois adulé et détesté, ayant déjà eu droit à deux films (Escobar d’Oliver Stone et Killing Pablo de Joe Carnahan) et une pléthore de documentaires. Le réalisateur va ici aller à contre-courant des classiques biopics et va s’intéresser aux quelques années précédant le 19 juin 1991, date à laquelle il s’est livré aux autorités colombiennes, mais du point de vue d’un personnage fictif, comme a pu le faire Le dernier roi d’Ecosse.

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Regard extérieur

Ce regard profane est incarné par Nick, joué par un convaincant Josh Hutcherson. À l’origine venue en Colombie pour de rejoindre son frère, ce personnage rencontrera Pablo Escobar par le biais de sa très jolie copine, la nièce de Pablo. Cela permet de dresser un portrait dédramatisé et plus humain du personnage et cela est dut au travail de fond effectué par le réalisateur/scénariste. Benicio del Toro comme toujours est habité par son rôle, un être bestial et classieux à la fois. L’’acteur n’a pas besoin de forcer son charisme pour donner des frissons. La drogue n’est pas présente, ce qui surprend au premier abord mais qui passe bien avec l’histoire traitée. Le thème abordé relève plutôt de la fascination que l’on peut développer pour un être charismatique qui, sous sa personnalité charmeuse et sympathique, peut cacher un vrai monstre. Jusqu’où peut-on se laisser séduire ? N’est-il pas trop tard pour s’échapper ?

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Chaos 
maîtrisé

L’un des gros problèmes du film vient du découpage qui insert un flash-back à l’intérieur d’un autre. Si cela est déroutant au premier abord, cela peut-être traduit par le terme de l’emprisonnement. Dans le second flash-back issu du premier, on nous présente un Nick prisonnier des choix – bons ou mauvais – qu’il a dut prendre, alors qu’Escobar, bon croyant, jouit de sa vie bâtit sur le crime. Tandis que dans le premier flash-back, Nick finit par prendre sa vie en main et Escobar est en fuite, pour finalement se rendre aux autorités avant de renier Dieu.

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Vision floutée

Mais malgré une histoire prenante et un montage auquel on peut trouver un sens, Andrea Di Stefano est un piètre réalisateur. Celui-ci n’arrive pas à faire le point sur l’image et l’on se retrouve à plusieurs reprises avec des flous qui nous empêchent de réellement rentrer dans l’histoire. La relation entre Nick et Maria est trop prévisible et creuse pour convaincre. Heureusement que le réalisateur maîtrise bien la tension et la dramaturgie vers la seconde partie qui relève le niveau du film.

Pour un premier film Paradise Lost n’est pas convaincant. Cela est dût à l’inexpérience de Di Stefano à manier la caméra. Mais nous pouvons noter qu’en termes d’écriture et de direction d’acteurs, il n’a rien à envier à ses pairs. Nous espérons qu’il apprendra de ses erreurs et que ses prochains métrages seront mieux maîtrisés.


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