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Entre les colères de Sarko et les bourdes de Rama

Publié le 24 mai 2008 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com
Samedi, 24 Mai 2008 19:30

Entre les colères de Sarko et les bourdes de RamaLe clin d'oeil de DanSolal

"Alors votre Sarko, il va mieux ?" ..."Mais que devient Carla?" ..."On dit que rien ne va plus entre votre Président et son premier ministre, c'est vrai?" ... "Est-ce vraiment au sein de l'UMP que se trouve la vraie opposition à Sarko?".... "Alors vos caisses vides, elles cessent de se vider ?".

La vie politique intérieure française, comme l'italienne d'ailleurs (comme c'est étrange...) suscite toujours un intérêt amusé chez les journalistes et les politiques de nos voisins et partenaires. "Sarkopoleon sait-il que sa présidence de l'Union ne va durer que six mois dont deux d'été?... Et qu'on l'attend plus au tournant pour le siffler que sur le podium pour l'applaudir" ?

J'en passe. "La réputation", disait Aristote, c'est ce qui ne dépend pas de nous, mais c'est dur de se refaire une image de marque très détériorée par des fautes de communication accumulées...

Sur le fond, en matière européenne, Sarkozy n'a guère eu de satisfactions cette semaine. Les "bonnes surprises" de la croissance ne vont pas empêcher la Commission de taper les doigts du "mauvais élève" de l'Euroland. Les propositions de la même Commission sur l'Union méditerranéenne enlèvent encore quelques plumes au projet élyséen. Barnier va devoir ramer pour faire avaliser les mesures "spéciales" prise dans le conflit des pêcheurs sans feu vert de Bruxelles. Même la fusion tant annoncée Suez-GDF risque d'être retardée par une enquête communautaire sur Gaz de France. 

Et à l'intérieur, les satisfactions autoproclamées sur les vertus du "service minimum" ne font évidemment pas oublier la multiplication des problèmes de tous ordres qui font que les mécontentements s'accumulent... Politiquement il y a comme un malaise. A un point tel que les relations entre Matignon et l'Elysée, et entre l'exécutif et l'UMP deviennent plus "amusantes" pour les esprits ricaneurs que les compétions internes au PS.

Il suffit que Sarkozy dise un jour que sa chute dans les sondages est "enrayée" pour que l'IFOP, demain, dans le JDD, lui donne tort : -1 encore pour l'hyper président. Il suffit que Fillon dise tout le bonheur qu'il a à travailler avec son ami Sarkozy pour que celui-ci alimente lui-même les infos sur le climat de "détestation" (c'est fort, non ?) qui s'installe. Et qui pousse Sarkozy à renouer avec ce qu'il adore : les contacts avec la base militante. La montée au créneau. «À chaque fois que mes amis m'ont demandé de rester en réserve, j'en ai retiré plus d'inconvénients que d'avantages.» Conclusion : «Quitte à en prendre plein la figure, je préfère faire les choses moi-même»,  

Des confrères de la "presse présidentielle" me disent que l'Élysée ressemble à un QG de campagne. Avec plusieurs cercles de "fidèles". Qui fait partie du "club des Sept» ? Pourquoi le petit déjeuner de la majorité, chaque mardi matin, se tient-il désormais «aussi souvent que possible» à l'Élysée, et non plus à Matignon ? Comme le comite de liaison entre les différentes composantes de la majorité qui se réunit une fois par mois.

Les éclats de voix ne se comptent plus... "Il pique colère sur colère" lâche un proche...qui en a essuyé une parce qu'il osait faire une suggestion de bon sens ...sur l'Europe. . Colère contre Copé, contre Devetjan,contre les élus UMP de paris, contre un fabricant  de tee-shirts "humoristique", contre tel ou tel journal (toujours!), contre tel ou tel ministre. Tout cela ne crée pas un climat serein dans la préparation de la "présidence française". D'autant que le noyau des "collaborateurs directs" n'a ni la connaissance ni la compréhension ni l'intelligence que peut avoir Jean-Pierre Jouyet, par exemple.

Qui plus est, les "gaffes" des uns et des autres ne se sont pas achevées après les dernières mises en garde de Fillon. .

 Hier encore la secrétaire d'état aux droits de l'Homme a fait bondir ceux qui se démènent pour que les hausses des prix alimentaires et les pénuries ne se traduisent pas par une baisse des aides humanitaires.... Rama Yade (qui devrai savoir que le droit de manger à sa faim est un droit de l'Homme) a estimé qu'il fallait «dégraisser certains mammouths» de l'aide internationale. «Il faut faire en sorte que toutes ces organisations, la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), le PAM, qui travaillent sur le terrain ou sur le plan financier, puissent coordonner leurs actions, sinon on a une déperdition d'énergie incroyable». Ben voyons. L'aide française serait-elle mieux organisée ? Les Français encore et toujours "donneurs de leçons». Pas de chance pour Rama. Ses propos inconsidérés interviennent le jour même où un collectif sérieux d'ONG sérieuses met en cause la politique d'aide humanitaire de la France...

 « L'abandon de l'engagement pris par la France de consacrer 0,7% du RNB à l'APD en 2012, avec un objectif intermédiaire de 0,5% en 2007, représente une perte de 12 milliards d'euros d'aide sur la période 2007 - 2012, ce qui représente un an et demi d'APD de la France » (...) La France qui s'apprête à assurer la Présidence de l'Union européenne fait partie des pays européens dont l'APD a le plus fortement diminué en 2007"

Bizarre cette "chute" pour un billet d'humeur qui se veut d'humour! Pardon. Mais les bourdes sarkozyennes ne me font pas (ou plus) rire. Et vous? .En mai, on ne fait pas toujours ce qui nous plait...

DanSolal 



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