Ce jeudi 6 novembre 2014, le site de recherche de Limagrain à Chappes a été envahi par un groupe d’une centaine de Faucheurs Volontaires.
Le reportage de La Montagne
Le point de vue des Faucheurs
100 Faucheurs Volontaires (FV) se sont invités sur le site de recherche de Limagrain pour s’informer sur l’état de la recherche sur les OGM. Ils ont voulu interpeller la direction et les membres de cette multinationale de la semence sur l’état des recherches du groupe, dont le siège historique est auvergnat, concernant les OGM et en particulier le blé transgénique.
Les faucheurs volontaires dénoncent le financement d’un programme de recherche appliquée sur les biotechnologies végétales dans le cadre d’un partenariat public-privé, le projet GENIUS.
Alors que la France applique depuis 2008 une clause de sauvegarde sur les cultures d’OGM justifiée par le défaut d’évaluations sur les conséquences agronomiques, sanitaires et environnementales, dans les coulisses les unités de recherches publiques (INRA, CIRAD…) cofinancent avec les semenciers la recherche de développement de 9 espèces transgéniques cultivables. A CHAPPES, Limagrain est engagé dans la recherche sur le blé OGM.
Le directeur des grandes cultures, Bruno Carette, a accepté de rencontrer une délégation de FV pour expliquer les raisons de cet engagement. Il affirme que l’entreprise semencière ne peut pas se priver de cette voie de recherche face à la concurrence mondiale : « pour Limagrain, s’en priver serait suicidaire ».
Pour les FV, ce qui est suicidaire est de poursuivre les recherches sur les OGM à des fins de mises en cultures, de par les conséquences qui en découlent : privatisation du vivant, dépendance des paysans du monde aux semenciers, destruction des écosystèmes, atteinte à la souveraineté alimentaire. Ils n’ont pas obtenu de réponse à la question concernant le rôle du groupe dans l’élaboration d’une réglementation plus favorable à l’autorisation des OGM.
Une journée de travail a été proposée aux FV pour débattre de ces sujets. Le Collectif a pris acte de cette proposition et prendra sa décision de l’honorer ultérieurement.
La réaction de Limagrain
Ces manifestants protestaient contre la recherche sur les OGM et l’intérêt de cette technologie pour l’agriculture. Dans une volonté d’ouverture et de dialogue, deux dirigeants de Limagrain se sont entretenus sur place avec une délégation de manifestants afin de répondre aux questions et de rappeler qu’en France, la recherche sur les OGM est autorisée et que Limagrain se conforme strictement aux règles en vigueur en toute transparence.
A l’issue de cet échange et après seulement 4 heures de présence sur le site, les Faucheurs ont quitté le centre de recherche sans heurt.
« En tant que Groupe coopératif agricole international, Limagrain se doit d’être respectueux des lois et règlements des pays dans lesquels nous développons une activité tout en assurant notre compétitivité par rapport à nos concurrents. Dans ce cadre, partout où la production de plantes génétiquement modifiées est interdite, nous n’en produisons pas. De même, partout où cela est autorisé, nous en produisons et en commercialisons, convaincus que les OGM sont une des solutions existantes permettant aux agriculteurs de mieux répondre aux grands enjeux agricoles : produire plus avec moins de ressources dans un contexte de changement climatique.
Pour Limagrain, la coexistence de toutes les agricultures, qu’elles soient conventionnelles, génétiquement modifiées ou biologiques, peut et doit être respectée. » a réaffirmé Jean-Yves Foucault, Président de Limagrain.