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208 – astrogenese : un raisonnement errone

Publié le 09 novembre 2014 par Jeanjacques

Un fait d'observation n'est pas objectif en lui-même. Sa perception dépend de la structuration de l'organe ou de l'instrument de perception et son interprétation du cadre théorique préétabli nécessaire pour le décrypter. L'article ci-dessous démontre bien à quel point la dépendance entre l'observation et la théorie standard est étroite.

L’ARTICLE

Pour une surprise, c'est une surprise. Une expérience menée grâce à une fusée-sonde de la Nasa vient de révéler que la moitié des étoiles de l'univers se situeraient en-dehors des galaxies. Cela change notre image d'un univers surtout concentré sur ces îlots dense.

Certes, les galaxies sont des berceaux à étoiles, où elles se forment par millions. Mais l'univers est aussi un endroit où il y a des collisions, des frôlements, des attractions mutuelles. Dans tous ces phénomènes, des étoiles sont arrachées à leur galaxie d'origine, et il semblerait que nombre d'entre elles poursuivent ensuite une vie solitaire.

Comment les astronomes s'en sont-ils finalement rendu compte ? En étudiant le rayonnement d'arrière-plan de l'univers. L'instrument d'observation CIBER , afin d'éviter le rayonnement de l'atmosphère terrestre, a photographié l'univers en infrarouge. Cela a permis aux chercheurs d'éliminer la lumière en provenance des galaxies, et de regarder ce qu'il restait. Surprise ! Il restait beaucoup plus de lumière que prévu.

La lumière en question provient donc des étoiles orphelines, celles qui se trouvent hors des galaxies, et leurs rayonnements combinés provoquent une brillance diffuse qui est au final aussi lumineuse que la lumière de toutes les galaxies. L'éclat additionné de ces étoiles solitaires provoque un rayonnement qui a été détecté par CIBER. On ne peut pas les distinguer individuellement, mais "la lumière totale produite par ces étoiles errantes est à peu près égale à la lumière de fond que nous obtenons en additionnant individuellement les galaxies", explique Jamie Bock, l'un des chercheurs qui a travaillé sur le projet.

"Nous pensons que les étoiles sont éparpillées dans l'espace durant les collisions de galaxies", explique Michael Zemcov, auteur principal d'un article publié dans la revue Science et qui explicite les résultats de cette expérience. "Alors que nous avions déjà observé des cas d'étoiles éjectées de leurs galaxies dans un courant de marée, nos nouvelles mesures indiquent que ce processus est très répandu".

Les galaxies pourraient ainsi être redéfinies : on les concevait comme des rassemblements d'étoiles aux frontières bien marquées. En fait, elles pourraient bien s'étendre beaucoup plus loin, reliées les unes aux autres par une mer d'étoiles solitaires.

Écrit par JP Fritz dans (blog nouvel obs)

COMMENTAIRES

On ne sait pourquoi, sans doute parce que lors du big-bang la totalité de la matière est née, on considère que les étoiles d’une galaxie naissent à peu près dans le même temps, se regroupent et se structurent spontanément. Comme le gaz produit par les étoiles est abondant, on imagine également que les nouveaux astres usent de cette matière première en effondrement pour se constituer. Il se trouve que l’abondance de ces nuages interstellaires est située dans les bras des galaxies où sont les étoiles jeunes..lesquelles justement éjectent ce gaz à profusion. On prend donc l’effet pour la cause, affirmant par là-même que le lieu de naissance des étoiles est dans le bras des galaxies.

Ce raisonnement est bien évidemment totalement erroné puisque ces jeunes étoiles en formation sont celles ayant rejoint le plus tardivement le regroupement galactique. Elles naissent donc en solitaire et pas nécessairement en des lieux où se trouve disponible une réserve de matière première. Comme le décrit l’article, cette genèse solitaire semble d’ailleurs la règle, elles peuvent paraître en tous lieux comme évidemment dans une galaxie déjà constituée. Il n’est donc pas nécessaire d’évoquer de problématiques mécanismes d’éjection d’une galaxie ou « que les étoiles sont éparpillées dans l'espace durant les collisions de galaxies" ».

Mais admettre que les étoiles naissent en solitaire consiste à se faire à l’idée qu’elles ne disposent pas « sur place » des matériaux à partir duquel l’effondrement gravitationnel s’effectue. Cela suppose de remettre en cause cette genèse par effondrement qui constitue la doxa partagée par la totalité de la communauté scientifique. Comme cette révolution dans le savoir est inenvisageable dans l’état actuel de la science, il faut bricoler des raisonnements abracadabrants pour expliquer la triste solitude des astres.


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