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Critiques Séries : The Knick. Saison 1. BILAN.

Publié le 09 novembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

The Knick // Saison 1. 10 épisodes.
BILAN


Difficile de ne pas voir The Knick comme une brillante série. Le premier épisode était déjà solide mais ce n’est rien comparé à ce qui suit. En effet, petit à petit la série parvient à nous offrir un spectacle brillant, et notamment d’un point de vue de la mise en scène. Steven Soderbergh, qui a mis en scène tous les épisodes de la série sans exception, permet à The Knick de gagner une vraie cohérence visuelle mais aussi le talent du réalisateur. Car Steven Soderbergh est un maître. Il maîtrise l’univers de la série avec une telle aisance que cela devient presque énervant de ne trouver aucun défaut à cette série. Si la série est déjà renouvelée pour une saison 2, je me demande si la suite sera réellement la même, avec les mêmes personnages car je suis persuadé que les choses vont évoluer dans une direction légèrement différent, afin de nous raconter une histoire de façon différente. Ce n’est pas facile de parler d’une série comme celle-ci, qui a su petit à petit nous offrir un spectacle étincellant, tant visuellement que scénaristiquement. J’avais des attentes vis-à-vis de cette série quand elle a débuté, à la fois car le casting était bon sur le papier mais également car Steven Soderbergh, un metteur en scène que j’admire énormément, s’est occupé de la réalisation de tous les épisodes.

Ce qui force le respect dans un premier temps dans The Knick c’est ce que nous raconte réellement cette série sur la médecine d’une époque que je n’avais jamais connu. Surtout que je n’ai pas fait d’études de médecins de ce point de vue là, je ne suis pas très cultivé. Cela permet d’apprendre des choses comme le fait que la cocaïne était vendue sans prescription en pharmacie en 1900. Comme quoi, le monde a bien changé maintenant que c’est devenu une drogue illicite. Les scènes de chirurgie sont bien souvent assez impressionnantes. Notamment car visuellement tout est fait pour que l’on ait l’impression que c’est archaïque et qu’il n’y a pas toujours de solution pour nous. J’ai notamment adoré cette scène où le patient se retrouve à se vider de son sang et cela va finir par tuer l’infirmière. La façon dont tout cela s’enchaînait était tout simplement brillant et j’aurais adoré en voir encore plus de ce genre de choses. Mais bon, la série a encore des réserves puisque dans les derniers épisodes, plus que d’être cocasse, les scènes sont intelligentes et menées de façon à ce que l’on apprenne presque des choses sur la façon dont les gens étaient soignés à l’époque par des opérations de chirurgie minutieuse et délicate.

Il faut repousser les limites de la médecine et l’apparition de cette fameuse médecine moderne permet aussi de voir les opérations sous un angle différent de ce que l’on a pour habitude de voir dans Grey’s Anatomy ou encore Urgences par exemple. Ici le taux de mortalité a soudainement augmenté, il faut trouver des solutions et la solution que trouve l’équipe de l’hôpital Knickerbocker de New York c’est tout simplement de faire des expériences et d’éduquer une future génération à ces nouvelles pratiques. La façon dont les corps sont mis en scène lors des opérations c’est tout de même grandiose. Surtout que Steven Soderbergh parvient à leur donner une vraie valeur ajoutée, de même que Clive Owen qui, sous les traits du Dr. John Thackery, en impose par son style, son charisme mais également ses actions. Je pense que dans un certain sens, The Knick est presque une série complémentaire à Masters of Sex. Ce n’est pas la même mise en scène mais l’angle de traitement est presque similaire. Notamment car les relations entre le staff (qui pourraient presque faire office de Grey’s Anatomy du bon vieux temps) sont très libérées.

Après tout, on est sur Cinemax, il ne faut donc pas avoir peur de la nudité. Et la série se permet donc tout un tas de scènes de sexe assez explicites. C’est cocasse et sensuel à la fois tout en restant parfois aussi un peu pervers sur les bords. Le téléspectateur, aussi voyeuriste soit-il ne peut pas trouver vraiment ça comme quelque chose de malsain. Ce que l’on voit à l’écran ce sont des gens qui ont tout simplement envie d’évacuer une certaine forme de tension (après tout, avec un tel métier on peut le comprendre). Parmi les dix épisodes de cette première saison, je pense que le plus réussi est certainement le dernier, « Crutchfield ». Mais c’est facile de dire que le dernier épisode est le plus réussi dans le sens où tout ce que l’on peut attendre s’y trouve tout simplement. Du coup, je sélectionne plutôt « Get the Rope », le septième épisode. C’est un épisode d’une extrême finesse d’écriture et de mise en scène. C’est un épisode qui est jouissif dans tous les sens du terme. Quand je l’ai vu j’ai plus ou moins eu l’impression de voir le feu d’artifice que peut réellement être une série comme The Knick. Tout simplement car elle en a le potentiel. Et qu’elle sait le prouver aussi par la même occasion.

Ce qu’il y a de bien avec « Get the Rope » c’est aussi la façon dont le rythme est géré et généré. La série ne cesse de nous surprendre de ce point de vue là, réalisant au fond que The Knick est bien plus qu’une série médicale ou bien de relations entre les personnages de l’hôpital. C’est une série avec une vraie âme que l’on a presque l’occasion de toucher à coeur ouvert dans cet épisode. Cet épisode permet de libérer tout un tas de choses que l’on a pu voir depuis le début de la saison et cela fonctionne terriblement bien. Mais au fond, c’est là que l’on voit à quel point The Knick est une brillante série du début à la fin. Elle sait se faire attendre, se laisser déguster, et c’est ce que j’attendais de la part de cette série au départ, qu’elle prenne son temps avec les choses et qu’elle nous raconte de belles histoires comme Steven Soderbergh sait en mettre en scène. J’espère d’ailleurs qu’il mettra en scène tous les épisodes de la saison 2. Ce serait dommage de se privé de ce qui pourrait être appelé un génie, tout simplement.

Note : 8.5/10. En bref, une première saison qui montre crescendo pour ne jamais redescendre. Brillante.


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