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Magic in the moonlight

Publié le 10 novembre 2014 par Dukefleed
Magic in the moonlightEnvoutant comme un tour de passe passe
Derrière un prestidigitateur chinois de renommée internationale se cache un Anglais snob et arrogant. Nous sommes dans les 20’s. Un ami et peut être son seul le met au défi de confondre une jeune et jolie américaine qu’il soupçonne d’abuser de la crédulité d’une très riche famille anglaise dans le sud de la France. La jeune Sophie prétend avoir un don médiumnique, elle peut connaître le passé et l’avenir des gens qui l’entoure via de flashs et même rentrer en contact avec les morts. Stanley est bien décidé à dénoncer le subterfuge. Mais lui le cartésien, qui ne croît ni au surnaturel, ni à l’amour, ni à Dieu ; va voir en l’espace de quelques jours tout son univers solidement construit vaciller.Ce Woody n’est pas très novateur mais terriblement envoutant, séduisant et délicieux. Très bien, il reprend quelques-uns de ses thèmes fétiches dont le quiproquo amoureux, la magie et l’illusion, les années 20 et l’esthétisme qui les accompagne. Un sentiment de déjà vu ; assurément, on voie dans ce film tour à tour des réminiscences de « Midnight in Paris », « Le sortilège du scorpion de jade », « La rose pourpre du Caire », « Coup de feu sur Broadway », « Scoop » et surtout l’excellent « Wathever works ». Mais le shaker Woody Allen bonifie toutes ces références en un onctueux sirop ; un exemple, quand il exploite à fond la carte postale parisienne dans « Midnight in Paris », ici, la côte d’azur est à peine visible. Les puristes seront donc satisfaits alors que les sceptiques crieront « Il nous sert toujours la même sauce ». Pas faux non plus, Allen est un auteur avec un style et une unité dans son œuvre. Et son talent se loge toujours dans une écriture d’une finesse et d’une intelligence fabuleuse ; entre Allen et les grands auteurs du vaudeville la frontière est ténue. Un Woody çà s’écoute autant que çà se regarde. Son sens du timing si nécessaire pour mener à bien une comédie est ici hyper millimétré. Il est le maître moderne de la comédie romantique sophistiquée et bourgeoise même s’il nous laisse toujours croire que l’on regarde un polar. En effet, sur ce film, le scénario offre de nombreux rebondissements dans le suspense mais surtout dans les rapports humains. Woody Allen, lui l’athée, va jusqu’à faire prier le héro qui lui ressemble si bien dans ce film. Au crépuscule de sa vie, aurait-il changé son rapport à Dieu ? Et bien non, c’est pour mieux prendre à contre pied, cet excès de piété avec cynisme.Ce film nous replonge aussi, avec un brin de nostalgie assumé, dans les plus belles heures de l’âge d’or hollywoodien avec ce jeu du chat et de la souris élégant : jeu, duperie, bluff, tentation de s’y abandonner. Ces délices sont le fonds de commerce de l’activité des deux personnages et va aller jusqu’à constituer le sel même de leur rencontre et de leur confrontation. Et pour porter ces deux personnages, Allen constitue un duo portant littéralement le film allant jusqu’à éteindre tous les rôles secondaires. Emma Stone avec sa légèreté piquante s’inscrit dans la droite ligne des grandes actrices alléniennes (Mia Farrow, Diane Keaton, voire même une Scarlett mais épurée d’érotisme). Et Colin Firth joue tout en retenue l’homme blasé, cynique.Un pur plaisir qui ravira les amateurs d’autant plus que la photo est aussi sublime.
Sorti en 2014

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