Doctor Who (2005) // Saison 8. Episode 12. Death in Heaven.
SEASON FINALE
Steven Moffat nous a livré ma saison préférée de Doctor Who. Je pense que j'en suis maintenant sûr et certain. C'est une saison pleine de belles choses, mélangeant l'histoire du Doctor à des aventures diverses et variées. On a eu l'impression que le départ de Matt Smith a finalement changé la série de fond en comble. Ce n'est plus vraiment la série que l'on a connu il y a quelques années de ça, notamment car cette saison a choisi de mettre l'accent sur d'autres éléments importants et notamment les émotions et l'amour. Tout cela c'est certainement l'un des éléments les plus essentiels de la science fiction et je crois que c'est en grande partie pour ça que ce space opera me touche, car il sait manier les sentiments comme peu de séries de genre. Cela ne veut pas pour autant dire que cela a été maîtrisé sur toutes les saisons. Steven Moffat a aussi fait la pire saison de Doctor Who avec la saison 7. Entre une introduction ratée et bazardée de Clara et la fin sympathique mais bâclée des Pond, etc. je pense qu'il n'avait pas vraiment envie de s'occuper de la saison 7. Sauf que cette année avec l'arrivée de Peter Capaldi on a l'impression qu'il a voulu rebooter la série et nous donner une toute nouvelle jeunesse.
C'est brillant comme tout et ce dès le début de la saison. Le premier épisode, bien qu'imparfait, était une succession d'éléments qui tentaient de sauver la place donnée à Clara durant la saison précédente. Clara devenait donc enfin un bon personnage que l'on avait envie de suivre tout au long de la saison. Elle gagnait en sympathique mais également en intérêt. Bien différent du côté légèrement mécanique et pompeux de ce que la saison précédente avait pu faire. Clara est presque l'héroïne de Doctor Who cette année, surpassant même le Doctor alors que ce dernier est tout nouveau et qu'il aurait plus ou moins dû faire la une de la saison. Mais non, ce n'était pas le but. Le but de cette saison 8 était bien différent, probablement car elle joue énormément sur l'ambiguité qu'il y a chez Clara et le fait qu'elle se fait passer pour le Doctor à plusieurs reprises durant la saison. Je dois avouer que j'aurais tellement apprécié le fait qu'elle soit vraiment le Doctor mais bon, on ne peut pas non plus trop en demander d'un coup à Doctor Who et je sais qu'au delà de ça, le personnage de Clara a ses détracteurs.
Ce dernier épisode était parfait car il manie tout ce que la saison a pu faire de merveilleux dans un seul et même épisode. Et le tout fonctionne terriblement bien. J'ai été surpris d'apprécier pour la première fois de mon existence les Cybermen. En effet, ces créatures robotiques font probablement partie des créatures les plus détestées dans l'univers de Doctor Who et pourtant Steven Moffat s'est dit que ce serait bien de terminer la saison sur eux. Comme il a pu le faire avec les Daleks plus tôt cette année, il a cherché à humaniser ces créatures en leur donnant une vraie âme (et cela va passer au travers du personnage de Danny). C'était beau, les émotions sont complètes et Clara face à Danny en Cybermen c'est tout simplement stupéfiant. J'ai adoré ce moment car c'est l'un des plus beaux que l'épisode nous offre. Je sais bien que j'en demande beaucoup de la part de la série mais cette année elle m'a tellement bluffé que je ne peux pas être déçu. Surtout que ce dernier épisode est plein de petites trouvailles ici et là qui rendent le tout si agréable à suivre. L'épisode remet sur le tapis des tas de sujets intelligents qui touchent à la mécanique même de la série et à ses origine : qui est le Doctor ? quelle est sa relation avec le Master, pourquoi le Doctor et Clara n'ont de cesse de se mentir ? etc.
Toutes ces questions donnent à l'épisode une ambiance de franche réussite. "Dark Water" nous avait déjà donné une idée de ce que l'on pouvait attendre de la part de Doctor Who mais cet épisode fait les choses de façon si belles et énergiques. J'ai même du mal à trouver les mots pour qualifier cet épisode qui m'a bouleversé mais qui n'a aussi donné l'impression que Doctor Who était plus ou moins en train d'approcher petit à petit de sa fin. Je pense que cet épisode demanderait même un second visionnage afin d'en faire une seconde lecture pleine d'autres promesses. Les révélations faites (notamment celles sur "la dame du magasin" qui a donné le numéro) sont attendues quand on réfléchit un peu mais cela ne veut pas pour autant dire qu'elles sont mauvaises. Bien au contraire, je dirais même que toutes sont de belles petites trouvailles qui rendent le tout beaucoup plus plaisant et touchant. Clara est aussi une jeune femme qui est douée pour le mensonge. Son face à face avec les Cybermen qu'elle tente de convaincre qu'elle est le Doctor c'était jouissif à souhait car elle pourrait presque nous faire douter nous aussi qu'elle est peut-être le Doctor.
Car si l'on connait une partie des origines de Clara, on ne sait pas encore tout d'elle ce qui laisse finalement espérer peut-être un peu plus en termes de révélations. Puis avec Danny, "Death in Heaven" est un épisode essentiel au sujet des Cybermen. Il parvient à donner un point de vue intelligent sur ces créatures, un point de vue humain que l'on n'avait tout simplement jamais eu auparavant. C'est là que la nuance est forcément plus forte et donc beaucoup plus intelligente à mon goût. Par ailleurs, la tentative de faire une sorte de remake de la Nuit des Morts Vivants était là aussi une autre exemple de réussite. C'est barré, fun et dans un dernier épisode comme celui-ci que demander de plus, comme quand le Doctor se retrouve à la place du Président de l'Humanité, celui qui doit sauver la race humaine. L'un de mes personnages préférés c'est tout de même Missy. C'est elle qui m'a fait le plus rire, à la fois par sa gestuelle mais également par ses dialogues tous très bien trouvés. Finalement, Doctor Who prouve avec ce dernier épisode qu'elle est une brillante série et surtout que cette saison 8 est la meilleure saison de toutes (de la première datant de 2005 à aujourd'hui).
Note : 10/10. En bref, belle fin pour saison brillante.