François Fillon s'est cramé, tout seul, comme un grand.
Un jour de juin dernier, il est allé à l'Elysée rencontrer l'un de ses anciens ministres devenu secrétaire général de l'Elysée. La conversation fut relatée par Jouyet lui-même à deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, qui ont pu la retranscrire au mot près. En juin, donc, Fillon a demandé à Jouyet de faire pression sur la justice pour que des poursuites s'activent contre Nicolas Sarkozy.
En cause, la prise en charge par l'UMP des dépenses de campagne présidentielle de 2012 après la sanction de la fraude orchestrée par l'équipe Sarkozy. Fillon a tenté de contester de l'intérieur de l'UMP cette incroyable trafic d'influence. Voici qu'on apprend qu'il est aussi allé couiner à l'Elysée.
Pour Fillon, c'est la fin d'une aventure. Comment imaginer que l'homme a une une quelconque chance auprès d'une (trop) large fraction de l'électorat de droite après une pareille traitrise. Il fallut près d'une décennies à Sarkozy pour se faire pardonner son ralliement à Balladur en 1995. Pour Fillon, la messe est dite.
Les sarkozystes diront que c'est une preuve que les tourments judiciaires de leur champion sont un complot politique. C'était presque drôle de les voir célébrer comme une vérité absolue ces révélations sur Fillon et Jouyet, alors que les mêmes deux journalistes venaient de publier un ouvrage sur les 11 casseroles judiciaires de Nicolas Sarkozy.
Cette affaire est surtout une bonne nouvelle pour... Alain Juppé.
Le spectacle se dégage à droite.
Nicolas Sarkozy travaille beaucoup. Vendredi, à Paris, le discours fut long, la foule applaudissait, il empilait les bonnes formules et les mensonges. Le plus gros fut son refus de parler de la présidentielle de 2017. L'homme ne pense qu'à cela, mais "XXXX". On souriait. Dans un récent ouvrage, Lauréline Dupont et (feu) Philippe Cohen détaillent les préparatifs d'un faux départ/vrai retour. Cela fait que deux ans, 6 mois et quelques jours que Nicolas Sarkozy a rassemblé sa petite armée auprès de lui pour la reconquête, de l'Association des Amis qu'il a fait créer dès l'été 2012 aux ralliés nouveaux ou anciens qu'il ne cesse de rencontrer.
Sur l'estrade ce vendredi, Nicolas Sarkozy voulait pousser l'avantage sur ses rivaux. Jamais Alain Juppé ni François Fillon n'avaient réuni pareil auditoire depuis la défaite de 2012. Au premier rang, on trouvait Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse (qui a abandonné Fillon) Henri Guaino (qui croit encore en l'homme providentiel), et même Nathalie Kosciusko-Morizet qui tente d'oublier les dérives frontistes de son mentor.
A Paris ce soir-là, Sarkozy pensait si fort à la présidentielle de 2017 qu'il oublia de prononcer le nom de l'UMP dont il briguait pourtant la présidence.
Chassez le naturel...
Un jour de juin dernier, il est allé à l'Elysée rencontrer l'un de ses anciens ministres devenu secrétaire général de l'Elysée. La conversation fut relatée par Jouyet lui-même à deux jour...
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