Le lait de coco

Par Douxmets
Il leva le nez ; quelques nuages en queues de chat s’étiraient dans le ciel ; il ne pleuvrait pas avant un moment ; il avait le temps de grimper dans l’arbre pour décrocher quelques cocos sèches ; c’est vrai qu’il faudrait une bonne demi-heure pour tout râper et qu’il était attendu plus loin sur l’île ; mais son petit frère (même père / même mère) accepterait volontiers de le remplacer ;

de plus, depuis qu’il avait remplacé l’ancien outil de son grand père par une râpe moins archaïque dénichée au marché cela était bien plus rapide de faire le lait de coco ;

il suffisait de prendre place sur l’espèce de petit siège et de râper la noix brisée ; alors qu’avec la longue tige de fer au manche en bois il fallait agrandir l’un des trous sur le sommet de la noix et racler le contenu ;

Ici les cocotiers étaient vraiment un don d’Allah ; de l’eau pour se rafraîchir avec les noix fraîches et une matière grasse avec les cocos sèches, onctueuse à souhait et que les femmes pouvaient même transformer en huile ;

il se souvenait bien des départs au champs de son père lorsqu’il était enfant ; il l’accompagnait parfois ; sur la route il grimpait au cocotier et ramassait une noix de coco fraîche ;

invariablement, lorsqu’il l’agitait aucun bruit n’en sortait ; son père avait une manière sûre de ne descendre de l’arbre que de magnifiques fruits emplis à ras bord de l’eau source de vie ; il avait mis longtemps avant de comprendre que s’il entendait la noix « parler » elle  serait en train de sécher et contiendrait peu d’eau….

ensuite il taillait un petit bout de bois qui servait de bouchon, la glissait dans sa sacoche et rejoignait le champ ou une longue journée l’attendait ; il s’arrêtait parfois au bout du rang et lui faisait signe de lui apporter la noix pleine du liquide désaltérant ;

cette époque était bel et bien révolue, car de nombreux produits issus de l’agriculture vivrière étaient maintenant acheminés sur l’île par voie maritime….

Dans tous les pays ou j’ai eu la chance d’habiter, le lait de coco tenait une place prépondérante dans l’alimentation locale ; très simple à confectionner, extrêmement nourrissant, de plus l’ingrédient principal se trouve au détour de tous les chemins….

toute l’année le cocotier produit ces fruits de belle taille ; il n’est pas rare donc de trouver sur le même arbre des noix de coco fraîches et des noix de coco sèches ; c’est avec celle-ci que sera produit le lait de coco ;  descendu de l’arbre, la noix est ensuite brisée puis râpée ;

la pulpe récupérée est déposée dans une passoire puis arrosée d’eau et ensuite pressée ; tout dépend de la taille de la noix, mais comptez généralement 3 verres d’eau pour une noix ; le lait de coco est ensuite filtré et utilisé frais ; si vous le cuisiner, veillez à ce qu’il ne « bouille » pas afin que la sauce ne se délite pas et que la sauce ne devienne grumeleuse ;

il servira à de multiples usages tels que :

  • Un curry de filets de poisson au lait de coco
  • Dahl indien
  • Du thon mi-cuit croustillant et son mash de légumes blancs
  • Une fabuleuse casserole de poulet
  • Un poulet au gingembre… entre autres choses
  • Sa salade tahitienne
  • Bisque de gambas revisitée…
  • Marinade pour poisson ou volaille au lait de coco
  • Une autre marinade pour une viande rouge à mettre dans une salade
Print PDF