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It eat

Publié le 13 novembre 2014 par Gommette1

La consommation patine, des secteurs comme la maison ou la mode sont en recul, la faute à la crise bien sûr, mais aussi en filigrane à cause de la montée d’une néo-consommation qui privilégie une approche plus hédoniste du « vivre au quotidien ». Un secteur semble sortie de l’atonie mélancolique générale : la bouffe. Et je parle ici du bien manger, du goûteux, du gourmand… Les géants comme Coca Cola, Mc Donald ou P&G s’interrogent parce que leur chiffre d’affaires stagne ou recule : les ravages de l’obésité ou du diabète finissent par interpeler les mal mangeurs impénitents ; à l’inverse, on voit fleurir ici et là, le talent de nouveaux restaurateurs, traiteurs, pâtissiers, boulangers, bouchers, maraichers, cavistes… Ou des maisons anciennes qui revivent une seconde jeunesse sous les coups de butoirs de marketeurs au flair précurseur et d’entrepreneurs au style enlevé. Les dizaines d’émissions de cuistots en herbe et de brulots anti malbouffe finissent par marquer les esprits. Mais pas seulement, notre société de consommation se travestit depuis un moment en société de consolation, et dérive vers la compensation. Les ventes de chocolat en sont le meilleur exemple : plus de 4 millions do tonnes de cacao aspirées en 2013 dans le monde, un tiers de plus qu’il y a dix ans, à tel point que le manque guette l’humanité. La grande presse s’est faite les choux gras de la pénurie de chocolat attendue en 2020…

A Paris, la Grande Epicerie de Paris revampée depuis peu a fait la démonstration de cette attraction pour le bien manger avec une offre pointue et des artisans sur place à même de proposer la fraicheur gourmande. Dans une même foulée, les Galeries Lafayette ont réduit le Lafayette Maison (7.500 m2) pour installer 4.500 m2 de senteurs et de saveurs alimentaires. Ainsi, pas moins de 14 restaurants « locaworld » se côtoient : Dalloyau, Pierre Hermé, Jean-Paul Hévin, la Manufacture d’Alain Ducasse, L’Eclair de Génie, la boulangerie Liberté de Benoît Castel, Petrossian, le grec Mavrommatis, l’espagnol Cinco Jotas, Pret A Manger, le café Cuiller, une cantine japonaise, un italien... Du local et du mondial qui plaisent tant aux mangeurs sans frontières.

En fait de restaurant, on devrait dire comptoir, en effet, les Galeries Lafayette renoue avec ce commerce où vendeurs et clients se font face séparer par un meuble, exactement comme au XIXe siècle où la vente au comptoir suggérait un commerce assisté de conseil et de bienveillance que le libre-service a éradiqué : Au bonheur des dames est dépassé, il reste à écrire Au bonheur des gourmets… Pour bien manger, il faut s'assoir, prendre son temps... et parler de bouffe !

Au bonheur de la vente au comptoir © Galeries Lafayette

Au bonheur de la vente au comptoir © Galeries Lafayette


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