Le Cameroun par sa position géographique qui le place au cœur même de l’Afrique centrale et lui permet en même temps d’assurer la connexion avec l’Afrique de l’Ouest à travers une longue frontière de plus de 1400 km avec le Nigeria. Des pays comme le Tchad et la RCA font transiter par le Cameroun 80 % de leurs importations et exportations. Le secteur des transports génère à lui seul une activité estimée à 15 % du PIB du Cameroun et contribue largement à la croissance du pays. Le Cameroun est le grenier agricole de l’Afrique centrale. Son sous-sol est riche : pétrole, bauxite, manganèse, uranium, nickel, cobalt, diamant, fer, or, etc. Certains gisements sont exploités, mais le potentiel inexploité demeure important et n’attend que les gros investisseurs étrangers.
Le dynamisme du Cameroun
Pays bilingue, le Cameroun dispose d’une ressource humaine de qualité. Etant donné que le Tchad est un pays enclavé, et Douala le port d’entrée proche du Tchad, le Cameroun a entamé la modernisation des infrastructures afin de devenir un hub d’Afrique Centrale pour attirer plus d’investissements dans son pays afin de devenir le référent pour la CEMAC (communauté des états de l’Afrique centrale).Et les nombreux projets industriels sont annoncés.
Le cours mondial actuel du pétrole brut connaît une certaine embellie à 114,93 dollars US, le baril de Brent, contre environ 15 dollars US en 1993. C’est à cette époque que le Cameroun avait négocié les conditions d’exportation du pétrole brut tchadien à travers son territoire.
Au mois d’août dernier, le gouvernement camerounais par l’entremise de son secrétaire permanent du Comité de pilotage et de suivi des pipelines (CPSP), a fait savoir au gouvernement tchadien son souhait de renégocier les accords de transit du brut tchadien. C’est ainsi que le Tchad et le Cameroun ont décidé de réactualiser les accords datant de 1993 en faveur du Cameroun.
Dès les premières phases de négociation avec le Tchad, Le Cameroun aurait bénéficié du rôle soutien du cabinet camerounais CAC International qui a audité pour le compte du gouvernement tchadien les coûts pétroliers des entreprises étrangères opérant au Tchad en occurrence la CNPC et ESSO et étant en même temps le cabinet conseil du gouvernement tchadien. Ce positionnement de CAC aurait permis au gouvernement camerounais de bénéficier d’informations de première main qui lui auraient été bénéfiques pour réclamer l’augmentation du bonus du prix de transport du brut pétrolier.
Le retard tchadien
Avec les enjeux du développement économique dans les secteurs pétrolier, minier qui soulèvent des problématiques juridiques, fiscales complexes et qui nécessitent des compétences spécifiques afin de répondre efficacement aux défis financiers auxquels sont confrontées les parties prenantes. Les autorités tchadiennes ont encore des difficultés à sélectionner leurs meilleures compétences techniques. Il existe pourtant des sources d’expertise locale au sein de la Société des hydrocarbures du Tchad, du Ministère du pétrole et énergie, du Ministère des mines et géologie ainsi que dans les rangs de la direction générale des impôts. La mise en commun de ces expertises pourrait améliorer la visibilité des autorités tchadiennes sur les dossiers sensibles de droit et de fiscalité pétrolière, de négociation sur le stockage, de traitement et de transport de produits pétroliers, gaziers ou miniers et plus généralement des produits traités et raffinés ( raffinage, distribution et commerciale). D’autres sujets aussi stratégiques sont concernés : le financement des projets d’infrastructures et les négociations relatives au financement et à l’exploitation d’oléoducs et gazoducs, les projets d’assistance en matière de développement de projets de terminaux et d’installation de gaz naturel liquéfié (GNL) et le financement des projets miniers ou d’infrastructures logistiques.