En Côte d’Ivoire le téléphone mobile n’est pas uniquement destiné à appeler à l’étranger ou dans le pays. Il est devenu au fil du temps un outil de paiement et même un moyen pour les opérateurs de réaliser des opérations réservées jusque-là aux institutions bancaires. Ces dernières n’ont pas caché leur colère au cours d’un récent colloque qui s’est tenu à Abidjan.
Les établissements bancaires demandent plus de vigilance de la part des régulateurs…
Les opérateurs téléphoniques ivoiriens ne permettent seulement pas à leurs clients de téléphoner pas cher. Ils leur donnent également la possibilité de bénéficier de services financiers sans passer par les banques ou les autres organismes de crédits. Réunis au cours d’un colloque qui s’est tenu dans la capitale à Abidjan, des banquiers issus d’une quinzaine de pays pensent qu’il faut mettre une fin à cette pratique. Pour eux, chaque entreprise ne doit pas dévier de son secteur d’activité. Si on fait une analyse des propos avancés, le rôle d’un opérateur téléphonique se limite aux services permettant d’effectuer des appels internationaux et/ou nationaux, et non de réaliser des opérations destinées aux établissements de crédit.
Les participants au colloque ont donc demandé aux régulateurs plus de vigilance concernant le respect des lois en vigueur par les opérateurs de téléphonie.
Pour continuer leur croissance
Les établissements bancaires ne sont pas contre les offres des opérateurs permettant à leurs utilisateurs d’appeler au Maroc ou ailleurs en illimité ou à bas prix. Ils ne veulent surtout pas que les entreprises de télécommunication freinent leur croissance avec leurs offres financières parfois exonérées de frais.
Pour rappel en effet, rien qu’en Côte d’Ivoire, il existe actuellement plus de 6900 agents bancaires avec près de 500 en moins en 2012. "Les défis de l’émergence pour les pays africains" constituant le thème du colloque ne pourront être réalisés, selon les opérateurs bancaires, si les acteurs du monde de la télécommunication continuent à exercer illégalement en tant qu’établissement de crédit.