Cette nouvelle étude suédoise va-t-elle relancer le débat ? Elle conclut en effet à un risque accru de 30% de gliome, en cas d’utilisation du mobile, avec un risque encore accru avec la 3G…Et au-delà de 25 ans d’utilisation du téléphone mobile, le risque de gliome est multiplié par 3. Des conclusions présentées dans la revue Pathophysiology qui appellent à revoir de toute urgence les recommandations d’utilisation.
Car les conclusions de précédentes études ne sont pas forcément concordantes. On peut citer l’étude Cerenatqui conclut –mais sur la base de données anciennes de 10 ans- que les usages élevés du téléphone portable, soit en cumul » à vie » d’utilisation, soit en nombre d’appels passés, peuvent être associés à un risque significatif de gliome. Ou encore l’étude Interphone, qui malgré l’importance des moyens mis en jeu, n’a pu établir avec certitude un risque de tumeur cérébrale induite par les téléphones portables. A chaque étude, il y a discussion sur la méthodologie ou le manque de recul…
Les chercheurs de l’University Hospital d’Örebro (Suède) ont examiné à nouveau l’association éventuelle entre l’utilisation du téléphone mobile et le développement d’un type de tumeur cérébrale, le gliome à travers une étude cas-témoins, soit 1.380 participants présentant un gliome appariés pour l’âge et le sexe à un témoin en bonne santé. Les participants ont renseigné par questionnaire leur usage du téléphone, fixe et mobile, dont le type de mobile utilisé, l’usage d’une oreillette, ou encore la durée d’appels quotidienne. Les chercheurs ont pris en compte les autres facteurs de confusion possibles, comme le tabagisme, pour le développement d’une tumeur au cerveau.
L’analyse de ces données monte que,
· toute utilisation du mobile augmente le risque de gliome de 30% (OR : 1,30)
· une utilisation durant 25 ans ou plus triple le risque (OR : 3,0),
· une utilisation durant 15 à 20 ans de mobiles type 2G double le risque (OR : 2,1),
· une utilisation durant 5 à 10 ans de mobiles type 3G multiplie par 4 le risque de gliome (OR : 4,1), l’utilisation de téléphones sans fil est également associée à un risque accru de 40% (OR : 1,4),
· et ce risque est encore accru en cas d’utilisation sur 15 à 20 ans (OR : 1,7).
· Globalement, le risque de gliome augmente de manière significative pour toute « tranche » de 100 heures et pour chaque année d’utilisation.
· Une utilisation avant l’âge de 20 ans, d’un mobile ou d’un sans fil, augmente aussi le risque de gliome plus de la première utilisation chez les personnes âgées.
Les auteurs à une preuve supplémentaire de l’association entre le risque de gliome et l’exposition à un champ électromagnétique de radiofréquences, considérée, par ailleurs comme cancérigène au « niveau 1 » par l’Agence internationale de recherche sur le cancer (CIRC ou IARC) de l’OMS et suggèrent à nouveau que les directives actuelles en matière d’exposition devraient être révisées de toute urgence.
Source:Pathophysiology October 28 2014 doi:10.1016/j.pathophys.2014.10.001Cell and cordless phone risk for glioma – Analysis of pooled case-control studies in Sweden, 1997-2003 and 2007-2009