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Too Many Cooks, c’est pas plus drôle qu’il faut

Publié le 14 novembre 2014 par _nicolas @BranchezVous
Too Many Cooks, c’est pas plus drôle qu’il faut Exclusif

Peut-être avez-vous vu la vidéo Too Many Cooks passer sur votre fil d’actualité depuis sa mise en ligne il y a une semaine (autrement dit, une éternité).

Peut-être, tout comme moi, avez-vous préféré ne pas embarquer dans la frénésie collective entourant celle-ci. En fait, c’était mon cas jusqu’à aujourd’hui, alors que mon ami et ex-collègue Patrick Dion n’a pu s’empêcher de rédiger un article au sujet de la vidéo humoristique sur le blogue de Sympatico, où il avoue ne pas se rappeler de la dernière fois où il a autant ri de sa vie.

Peut-être devinez-vous mon opinion concernant ladite vidéo. Il faut dire que le titre «stoole un peu le punch» comme dirait Victor Hugo. En effet Victor, en effet.

J’ai toujours respecté l’opinion de Patrick Dion. Je ne la partage que rarement, ce qui ne nous a jamais empêchés de nous côtoyer et de bien nous entendre, avant de nous chicaner pour une niaiserie, de se rendre compte que c’était niaiseux, de s’excuser puis de recommencer.

Ce midi, entre une cigarette et une gorgée de café latté sans sucre mais avec du lait extra gras (3,25%), je me suis donc tapé l’intégralité de Too Many Cooks, une parodie du générique d’ouverture d’une sitcom américaine fictive des années 80. Voici mon opinion sur celle-ci ainsi qu’une liste de points à améliorer qui ne sera certes jamais lue par ses créateurs, mais à laquelle les inévitables imitateurs souhaitant lui rendre hommage devraient prêter attention.

Une vidéo trop longue

On doit attendre la 3e minute pour qu’enfin le générique se transpose en celui d’une série policière, puis d’une bande dessinée, puis d’un soap, avant qu’un tueur en série ne prenne le contrôle de l’introduction qui n’en finit plus.

D’entrée de jeu, je tiens à préciser que la vidéo n’a rien à voir avec la formation montréalaise Too Many Cooks, contrairement à ce que peut laisser croire son titre. Il va de soi que la popularité de cette parodie aura un impact négatif sur le référencement du groupe rock dans les résultats de recherche sur Google. Amère déception de ce point de vue à mes yeux.

Maintenant, comme le soulève également Dion, la vidéo est trop longue. On doit attendre la 3e minute pour qu’enfin le générique se transpose en celui d’une émission policière, puis d’une bande dessinée, puis d’un soap mettant en vedette des personnages bien nantis, avant qu’un tueur en série ne prenne le contrôle de l’introduction qui n’en finit plus.

S’en suit une course folle à l’intérieur même de ce contexte, après quelques décapitations, où le personnage incarné par Katie Adkins tente d’échapper au meurtrier en question. Elle parvient difficilement à se cacher puisque le jaune lumineux de son nom (toujours fixé à son corps) demeure visible lorsqu’elle se trouve derrière la porte d’un garde-robe.

Les répétitions des images de l’aigle et du manoir à 3:45 et du personnage incarné par Kayte Giralt à 5:40 (dont la transformation est manifestement inspirée de Wonder Woman) sont interminables.

La vidéo n’est pas que mauvaise toutefois. Personnellement, j’ai bien aimé la portion plus absurde, à 6:45, où l’on reprend certains extraits préalables en remplaçant les divers personnages par le meurtrier. Le changement de ton proposé à 7:30, où le tout se transforme en générique d’une émission de science-fiction dans l’espace, est également savoureux, en plus de mieux démontrer à mon sens la qualité de production de cette parodie.

En résumé

Puisque j’en dis déjà trop sur la vidéo comme telle, je préfère vous garder la surprise quant à son dénouement. Essentiellement, voici ce que je reproche à Too Many Cooks :

  • La vidéo est trop longue. Nous vivons tristement à une époque où l’on réclame sans cesse notre attention à gauche et à droite. Prendre 11 minutes de nos vies pour regarder une vidéo loufoque n’est pas raisonnable.
  • Peu d’internautes peuvent consacrer plus de 2 minutes de leur temps avant le début de la vraie joke. Comme dirait Denise Filiatrault, il faut enchaîner.
  • Les scènes où l’on répète les mêmes images sont longues et plutôt inutiles.
  • Le nom de la parodie manque d’originalité. Évidemment, l’expression too many cooks illustre parfaitement le propos mis de l’avant par la vidéo (une sitcom avec trop de personnages), mais c’est chien pour le band qui existait bien avant Internet.1

Bref, la vidéo est amusante, soit. Hilarante? Non. Suis-je de mauvaise foi? Rabat-joie? Toutes ces réponses? À lire les commentaires du magazine The New Yorker, qui encense la vidéo en la qualifiant de «terrifiante», «géniale», «extraordinaire» mais «complètement tarée», je suis probablement l’un des rares à avoir à peine souri en regardant Too Many Cooks.

  1. Les commentaires à propos du groupe Too Many Cooks sont une exagération de l’auteur, qui est parfaitement conscient qu’Internet est le fruit de travaux ayant débutés dans les années 60 (soit bien avant la naissance de la formation musicale montréalaise).

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