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A qui profite l’ « Etat Islamique »?

Publié le 17 novembre 2014 par Leforik
A qui profite l’ « Etat Islamique »?

Incroyable analogie, après Sadam Hussein et Ben Laden, l’histoire se répèterait-elle ?

Alors qu’un 5e otage anglo-saxon vient d’être exécuté et des nouveaux enregistrements envoyés par Daech ce dimanche, le nouvel épisode de la série américaine « Obama contre le méchant calife » semble déjà plaire aux fans.
Le calife Ibrahim a pris ses fonctions en juillet 2014 à Mossoul, bien connu des américains. Obama en chute libre dans l’opinion américaine, Al-Baghdadi fait son apparition et devient son ennemi et l’ennemi mondial numéro un.

Il faut dire que le scénario est savamment huilé. Trop peut-être? On a même eu un le coup de bluff la semaine dernière avec l’attaque du convoi de Daech à Mossoul. « Al-Baghdadi a-t-il été tué ? » « Ou blessé ? » Non. Quel suspense pendant quelques jours en tout cas. La dernière victime, Peter Kassig, un humanitaire américain de 26 ans et James Foley le premier citoyen US à être assassiné par Deach, étaient tous deux convertis à l’islam. Justement, quel lien entretient Daech à l’islam ou d’autres mouvements comme Boko Haram au Nigéria qui multiplient les attitudes non-islamiques? Aussi, si nous revenons à l’exécution hollywoodienne de J. Foley, de sérieux doutes ont été émis. Certains professionnels jugent trop bien faite la vidéo. Des techniques sophistiquées de montage et de post-production ont été employées, on est loin du vieux caméscope d’Al-Qaeda. Et oui, il y a une évolution entre la saison 1 et la saison 2… La Syrie avait affirmé plus tôt que l’ONU était au courant de la mort de James Foley…un an avant sa décapitation.
Quoiqu’il en soit, les conséquences sont les mêmes à chaque fois. L’exécution affirmée hier a excité les médias et légitimé les actions américaines et de leurs alliés. Dans vos journaux, à la télé, à la radio, sur internet c’est reparti pour un tour : « état islamique », « jihad », « barbarie », « le Mal », « islam », « les musulmans », « valeurs chrétiennes », « occidentales », « la république », « laïcité »,… Comprenez: l’islam face au reste du monde.
Et pour une exécution de Daech, combien de morts civiles derrières en guise de représailles ? Ce sont les populations musulmanes qui subissent la vengeance à chaque fois.

Et Bachar Al-Assad dans tout ça?

Aujourd’hui, on apprend, outre la décapitation du jeune américain, l’exécution de 18 « soldats » syriens. Oui « soldats » selon les médias parce que être temps, on ne parle plus de Bachar Al-Assad et des centaines de milliers de victimes de son peuple. Ses « soldats » ne sont pas des assassins. Le peuple syrien est le grand oublié de cette région. Al-Baghdadi est l’écran de fumée d’Assad et consorts. Concrètement, qui est le méchant ? Bachar Al-Assad ou Al-Baghdadi ? Les deux peut-être? Non seul Al-Baghdadi. Le président syrien se détend dans son palais en train de siroter un thé à la santé de son peuple.

Al-Baghdadi, le nouvel alibi

Donc Al-Baghdadi est le nouveau Ben Laden, Daech éclipse Al-Qaeda, Daech 2 en 1 nouvelle formule, seul le packaging change. Les USA d’Obama repartent en guerre sainte contre les islamistes. Une aubaine pour un président en pleine déconfiture. Comme Bush, Obama a lui aussi son ennemi mondial. Toujours beaucoup d’imaginations ces scénaristes américains. Le gentil arrive toujours au bon moment. Alors que tout le monde pensait que l’assassin était Bachar, lui, le gentil, savait que ce n’était pas Bachar et que le méchant était autre: le Calife impitoyable. Le monde est en danger après tout. Le califat fait référence à un empire.

Le chef de l’État Islamique a lui aussi été lâché par les américains

On prêtait des liens entre l’ancien chef d’Al-Qaeda, Oussama Ben Laden, et la CIA. Mais le Calife Ibrahim Al-Baghdadi a peut-être aussi des atomes crochus avec les américains. Selon la presse US, Ibrahim al-Badri al-Samaraï, le vrai nom du chef de Daech, aurait passé 4 ans dans les geôles irakiennes du camp américain de Bucca près de Bassora de 2005 à 2009, ce qui n’arrange pas l’administration américaine qui affirme qu’il n’est resté même pas un an en 2004. Qui a raison ? En tout cas, il a été relâché. Ce séjour semble (lui avoir fait du bien) l’avoir renforcé voire motivé et on peut noter qu’il s’est hissé sans trop de difficulté à la tête de son État Islamique. Boulette américaine ou scénario bien ficelé ? En tout cas, Obama a pu livrer sa phrase culte comme son prédécesseur Bush avec son « axe du mal ». Pour Barack, c’est plutôt le « mal absolu » qu’il faut combattre. Étranges similitudes… Et pendant que le tournage du prochain opus se passe bien on oublie le boucher syrien Bachar Al-Assad, Poutine et son Ukraine. Israël est débarrassé du Hezbollah, quant aux autres pays de la coalitions, ils ont du grain à moudre…
Et c’est bien connu, à la fin du film, le méchant est tué une balle dans la tête, en attendant la suite, un énième long métrage qui mettra en lumière l’Amérique contre un méchant mahométan. Qui aura le rôle ? Les scénaristes doivent déjà réfléchir mais historiquement les mentalités n’ont guère évolué depuis l’avènement du 7e art. En tout cas, cela arrange bien du monde et ce schéma mondial s’avère être une arme redoutable pour servir de hauts intérêts. Clap de fin donc…


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