Tout a commencé par un tweet de l’orchestre de chambre de Paris :
L’article de France Musique écrit par Suzana Kubik traduit et commente celui du chef d’orchestre Baldur Brönnimann. Je m’y suis donc collée, à la rédac du week-end. En faisant l’impasse sur 9 points sur 10 (même s’il y a des choses à dire, par exemple sur l’usage du tweet en concert et la question du silence du public), je parle bien sûr de la problématique / idée n°8 « rendre les concerts plus family friendly ».
C’est un thème qui m’interpelle au plus haut point car justement en novembre je vais tenter ce saut dans l’inconnu : emmener le Grand à un concert qui n’est pas prévu pour les enfants.
Parce que c’est vrai, en région parisienne, il y a de nombreuses initiatives « family friendly » justement, j’y reviendrai bientôt. Le Grand a eu la chance de voir « Pierre et le loup » à Pleyel à 3 ans par exemple. Alors que ses parents y mettaient les pieds pour la première fois (oui, nous sommes de récents convertis).
Par contre, emmener son enfant à un concert « pour adultes », drôle d’idée, me direz-vous. Le comble, c’est que je l’emmène justement écouter quelque chose qu’il adore, lui : la Symphonie Héroïque de Beethoven. Sans compter qu’il accroche plutôt bien avec le genre symphonique (la « faute » à Pierre et le Loup justement ?), celle-là est parfaitement en adéquation avec ses rêves de chevalerie et de super-héroïsme ! Il y avait bien une version jeune public à peu près au même moment à Pleyel, malheureusement réservée aux scolaires…
Comme le souligne Suzana Kubik de France musique, j’y vais bien sûr la peur au ventre, et le sac rempli de bonbons (dans un sachet qui ne fait pas de bruit, c’est prévu!) pour acheter le silence. Et j’ai bien vérifié : dans la salle où je me rends, les enfants sont autorisés à partir de 3 ans (ou interdits en-dessous, c’est selon…). J’espère juste que mon stress ne déteindra pas sur le Grand, ce serait dommage de le traumatiser pour, finalement, pas grand chose, relativisons !
J’ai pris des places pas trop chères, au cas où la tête blonde demande à sortir au bout de 10 minutes, mais n’ai pas pensé à réserver à côté de la porte, damned ! Parce que c’est une idée de Baldur Brönnimann, de réserver des sièges « familles » à côté des portes. Et c’est une excellente idée.
Après, il y a le regard des autres. C’est lui qui est le plus difficile à gérer et le plus imprévisible (en plus des remarques à haute voix du Grand, qui heureusement est plutôt concentré dans ce genre de situation, enfin on croise les doigts). D’un autre côté, je comprends le point de vue de celui qui veut le silence. On a déjà vécu un concert pour enfants difficile à suivre à cause de l’attitude desdits enfants ! En conditions standard, un concert, c’est un moment particulier, pour lequel on se sera levé tôt afin d’avoir la chance de choisir son placement, et auquel on se rend pour une raison qui nous appartient à nous seul. On a donc le droit de ne pas le voir perturbé outre mesure par les Autres. Seulement, il faudrait relever le seuil de tolérance par rapport à ces Autres, surtout ceux qui font moins d’un mètre trente. Et considérer qu’un enfant qui va tôt au concert aura plus de chances d’être un adolescent attentif, puis un mélomane passionné. Et que subir quelques désagrément fait aussi partie du fait de participer à un événement Public. Et que la musique classique doit être diffusée le plus largement possible, pas réservée à une élite.
Là on était dans le registre vœux pieux. Côté pratique, la balle est plutôt dans le camp des salles et des musiciens. Quelques éléments que j’aimerais rencontrer, dans un monde idéal, en novembre :
– Des regards bienveillants, côté public et côté organisateurs.
– Une place près de la sortie (là je vais peut-être tenter un échange).
– La possibilité d’aller près de la scène avant le début, histoire de voir les instruments (on va tenter, ça dépend des salles…)
– Une petite pause ? (il y a la symphonie n°1 avant la 3, c’est mon principal risque dans l’histoire)
– Un petit mot des musiciens pour accueillir les enfants présents (le Grand ne sera pas seul, c’est sûr)
– Pas de retard au démarrage, c’est pas facile à gérer pour un petit !
Je pense que j’aurai des idées plus précises après le concert. On va donc croiser les doigts en attendant et je vous raconterai tout ça, sauf événement imprévu (soudaine maladie, coup de fatigue du vendredi soir, métro en panne…).