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18 novembre, nos gros canons donnent avec une violence et une sonorité non encore entendues

Par Cantabile @reimsavant

Vers 10 h, la nuit dernière, un éclair précédant le sifflement et l'éclatement d'un obus tombé bien près, nous avait inquiétés. A 3 h du matin, la détonation sourde d'un autre départ, au loin, se faisait entendre et quelques secondes après, arrivait, en sifflant fortement, un nouveau projectile qui, s'enfonçant probablement dans la terre d'un jardin à côté, n'éclatait pas.

Comparativement à la précédente, la nuit a été, à part cela assez bonne.

- Température le matin, 4° au-dessous de zéro.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

Mercredi 18 - Aéroplane, bombes, canonnades active.

Réception des épreuves de la Lettre collective des Cardinaux aux Evêques pour Prières publiques.

Nuit tranquille (17-18). Visite à la Cathédrale.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. Travaux de l’Académie Nationale de Reims

La nuit passée a été d’une absolue tranquillité et a permis de bien reposer, compensant ainsi l’insomnie de la précédente.

Il est heureux qu’on n’ait pas été obligé de la couper par une descente au sous-sol, car l’épaisse couche de givre qui, au réveil, couvre les toits prouve qu’elle a été très froide.

À 8 heures, nos gros canons donnent avec une violence et une sonorité non encore entendues ; les détonations sont tellement fortes que la maison en est toute secouée et on se demande si les vitres pourraient supporter longtemps un pareil ébranlement.

Heureusement, cela dure peu, et dans son ensemble la journée est assez paisible.

À 17H3/4, au lieu de Félicien attendu c’est M. Jacques Charbonneaux que j’introduis en cuisine. Un mot du gendre l’accrédite près de moi et lui donne qualité pour recevoir les titres et coupons qu’on me dit de lui confier ; le tout est pour remettre à sa tante Mme Jules Benoist qui, retournant demain à Épernay, veut bien se charger de les porter à C. Lallement.

Paul Dupuy - Document familial issu de la famille Dupuis-Pérardel-Lescaillon. Marie-Thérèse Pérardel, femme d'André Pérardel, est la fille de Paul Dupuis. Ce témoignage concerne la période  du 1er septembre au 21 novembre 1914.

Source : site de la Ville de Reims, archives municipales et communautaires

18 - Mercredi - Temps superbe, forte gelée. Ce jour, révision au Pont de Muire de la classe 1915. A cet effet s'attache peut-être le tapage infernal qui a eu lieu dès le matin. Canonnade et aéro tout est en marche avec fureur. Enfin, vers 9 h matin, un peu de calme relatif et non complet car on tire toujours un peu le canon et quelques aéros. Nuit assez calme.

Carnet d'Eugène Chausson durant la guerre de 1914-1918

Merci à Marie-Lise Rochoy, sa petite-fille pour avoir mis en ligne ce beau carnet visible sur ce lien

18 novembre,  nos gros canons donnent avec une violence et une sonorité non encore entendues

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