Introduction des entreprises en bourse - Les responsables invoquent un processus « complexe d’évaluation »

Publié le 18 novembre 2014 par Ouadayazid1

 

Trois entreprises sur le lot des huit que le Conseil des participations de l’Etat (CPE) avait décidé d’introduire en Bourse pour la relance du marché financier en Alger sont prêtes, a indiqué, hier, le DG de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob), Abdelhakim Berrah, dans une conférence animée au forum du quotidien El Wassat avec le DG de la Société de gestion des valeurs mobilières (SGVM), Yazid Benmouhoub. Il s’agit des entreprises du groupe des cimenteries, de l’opérateur de téléphonie mobile Mobilis, de Cosider, de la banque CPA et de la compagnie d’assurance CAAR. Ces entreprises sont au stade de l’évaluation dont le « processus est complexe », selon lui. Il a estimé, cependant, qu’avec l’entrée d’entreprises telles que le CPA, la CAAR et Cevital (groupe privé), l’Algérie peut atteindre « une capitalisation boursière qui dépasserait de trois fois nos voisins le Maroc et la Tunisie ». Les objectifs sont donc toujours valables, notamment le nombre d’entreprises qui devront rejoindre à court et moyen terme la Bourse ainsi que le niveau de capitalisation. Les pouvoirs publics ont assigné à la Bourse, sur les cinq années à venir, des objectifs qualitatifs et quantitatifs. Ils visent à atteindre un marché boursier de taille appropriée à la dimension de l’économie nationale avec un niveau de capitalisation boursière de près de 5% du PIB, soit environ 10 milliards de dollars (800 milliards de dinars). Enfin, augmenter le nombre de sociétés cotées en Bourse pour le porter de 4 actuellement (deux publiques et deux privées) à 38 avec une moyenne de 7 sociétés par an. Le responsable de la Commission boursière se veut rassurant car, pour lui, il y a des contraintes qui vont faire en sorte que les entreprises, après bien des réticences, vont finalement s’orienter vers ce mode de financement que l’Etat essaie, via la SGVM, de vulgariser à grande échelle. Parmi ces contraintes qui se profilent, Berrah a cité les les « surliquidités des banques qui vont bientôt se tarir » et la réforme du « mode de fonctionnement des conseils d’administration des entreprises ».

« Refus de la transparence » chez les entreprises

Pour ce qui est des raisons expliquant le peu d’intérêt des opérateurs économiques pour la Bourse, il a avancé le « manque de culture financière » et le « refus de la transparence », tout cela accentué par un accès au financement qui est « encore facilité par nos banques » qui « ne doivent pourtant pas financer le long terme », a-t-il estimé. Sur la relance de la Bourse, qui a fait l’objet d’une attention en tant que mode de financement pour le secteur industriel au cours de la conférence nationale sur le développement économique et social tenue récemment, Yazid Benmouhoub a rappelé les grands axes de la réforme dont la création d’un compartiment spécial PME au niveau de la Bourse d’Alger. Un marché dont elles étaient exclues avant 2012. Des tournées de sensibilisation ont été aussi organisées à l’endroit des chefs d’entreprise, des organisations patronales, lesquelles ont montré toute « leur ignorance des mécanismes de ce marché malgré les avantages de toute nature dont on peut bénéficier », a-t-il expliqué. Ce sont en tout 450 chefs entreprise qui ont été touchés par cette démarche. Pour le SGVB, enfin, « la relance de la Bourse est l’affaire de tous », pas uniquement de l’Etat. « C’est au privé de suivre sachant que cette option ne pourrait qu’être bénéfique pour lui », a-t-il estimé. Il a confié à l’assistance que des entreprises qui ont « juste émis le vœu d’entrer en Bourse » ont pu avoir des propositions intéressantes de partenariat avec des groupes étrangers, ce qui n’est pas négligeable. L’entrée en Bourse donne aux partenaires étrangers « des gages de transparence et de sécurité », dit-on.

K. Daghefli

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