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Dure dure la reprise – Episode II: ça fait mal

Publié le 19 novembre 2014 par Emmanuel S. @auxangesetc

Après avoir repris un entraînement presque normal (clic), me voilà de nouveau compétiteur. Entendez par « compétiteur » un simple (très très simple…) retour à la compétition après plus d’un an sans triathlon et plus d’un an et demi après mon dernier semi. Oui, cela remonter à loin. Et le calendrier n’est pas le seul à le dire, mon corps me le rappelle également. Je suis donc compétiteur mais pas compétitif, la preuve ci-dessous.

Certes, je n’en suis pas à l’état d’amortissement de Man (clic et clic), mais je ne fais pas le fier pour autant. Et même tout cassé, Man reste plus performant que moi, sur compétition course à pied j’entends, je n’ai pas vraiment comparé le reste…

Mon retour à la compétition s’est traduit par une participation au semi marathon de Boulogne Billancourt dimanche dernier. Initialement, pris dans un élan irréaliste de volonté de performance, je m’étais inscrit pour un départ dans le sas 1h35. Le con!!!

Les choses se présentaient pourtant encore bien après l’été: certes, je n’avais pas fait de sortie longue (sauf une, pour les statistiques), mais j’avais suivi quasiment intégralement les entraînements fractionnés d’un plan de préparation au marathon. Mais après l’été, tout a commencé à partir en sucette cosmique.

Tout d’abord, j’ai repris seulement fin septembre l’entraînement triathlon. A cette période, j’avais déjà perdu les bénéfices de l’entraînement estival. Bien joué de ma part… La reprise encore plus tardive de l’entraînement natation ne m’a pas aidé, la natation représentant pour ma masse corporelle équivalente à celle d’un Béluga adulte (merci Mathieu pour cette comparaison) un moyen efficace de récuparation mais également de lutte contre les périostites à répétition. Bref, encore une boulette dans ma préparation.

Pour continuer dans la préparation pour les nuls par un nul, j’ai décidé de me caler sur le calendrier triathlon: soit une phase de reprise en septembre et octobre, suivi d’une phase de montée en puissance vraiment gentille en novembre (travail à max 80% de la VMA ou de la FCM théorique). Bref, rien à voir avec les plans de titan de runners.fr qui m’avaient pourtant bien réussi. Mais ça, c’était avant.

Et pour couronner le tout, j’ai fait ce qu’il ne faut bien entendu pas faire la semaine précédent un semi: je n’ai pas coupé ma semaine d’entraînement. J’ai donc nagé 2 fois 1h, fait une séance VMA le mercredi et le top du top du boulet international: j’ai fait 55km de vélo le samedi, après-midi bien sûr pour bien faire les choses! Et bien sûr, allant rouler avec un voisin qui pratique le vélo depuis ses 7 ans, j’ai donc dû montrer que je n’étais pas trop trop nul. Autrement dit, j’ai voulu faire illusion. Etant pourtant vraiment nul, j’ai donc dû m’employer à bloc sans montrer que j’étais au bord de la rupture, me fatiguant donc encore plus. Appelez cela comme vous voulez: l’égo, la fierté, un combat de coqs, de la virilité ridicule, etc.  Bref, un truc de mec. Un truc con donc…

Le matin même, je suis resté sur cette ligne de conduite irréprochable: réveil poussif après une nuit où le sommeil m’a fuit. A force de me dire que je dédierai toutes mes courses à mes jumeaux, j’ai forcément ressassé beaucoup de souvenir m’empêchant de dormir avant 2h du matin, puis entre 4h et 6h. Après un réveil difficile, un bol de coco pop’s et une banane au miel, je pars à l’arrache de chez moi. Je rate la photo avec les coureurs CDC qui ont eu bien raison de ne pas m’attendre vu mon retard. Le temps de garer mettre mon scooter n’importe comment n’importe où sur un trottoir, de déposer mon sac aux consignes, voilà que je dois rejoindre le départ car il est 9h55…

Je pars donc sans échauffement (encore un truc que j’ai fait dans les règles de l’art pour ce semi), à 12km/h parce que j’ai décidé de voir combien de temps je tiendrai cette allure. Après 9km, ça commence à coincer musculairement. Comme je n’ai pas mon cardio, oublié sur le canapé (oui, quand je fais les choses, je les fais à fond même si c’est dans les erreurs répétées), je fais ça au feeling. Et je sens que niveau cardiaque, le coeur ne s’affole pas trop. C’est vraiment musculaire: jambes lourdes, foulées écrasantes plus que bondissantes. Le bacon-burger-frites-mayo de vendredi n’y est peut être pas vraiment étranger… Faut vraiment que j’arrête mes conneries alimentaires moi!

Bref, le temps au km/h augmente au fur et à mesure des kilomètres. Je me fais doubler par tous les coureurs de la CDC.

D’ailleurs, la motivation n’est pas vraiment là. Je n’ai pas vraiment envie de me faire mal et je n’ai pas d’objectifs pour l’année prochaine pour laquelle j’ai tellement de questions mais pas encore vraiment de réponses. Etant quelqu’un d’entier, sans objectif pas de motivation. Je suis à deux doigts de la couvade que je cherche à éviter en me forçant à aller à l’entraînement. Mais je me demande à quoi bon car je ne sais pas quelle sera ma vie en 2015, ni sur le plan personnel et donc ni sur le plan sportif. Mon esprit cartésien ne peut s’accomoder de cette incertitude contre-nature.

Toutes ces questions qui trottent dans ma petite tête ne m’aident pas vraiment à avancer. Mais là où je me rassure, c’est que malgré l’envie irrépréssible de marcher, je décide de continuer malgré le manque de motivation et les douleurs musculaires de plus en plus présentes (faut dire, à part quelques gorgées, je ne me ravitaille pas du tout; y’a pas à dire, j’étais vraiment au top du top dans ce qu’il ne faut pas faire dans la préparation et pendant une course!!!). Je décide donc de terminer quand même en essayant de ne pas trop lâcher de temps. Je termine sur un temps très très moyen, 1h48, soit à +11 mn de mon personnal best qui remonte déjà à avril 2013.

Il faut dire que j’ai fait 2 sorties longues depuis 5 mois (oui, oui, j’ai encore quelques surprises dans les NOT TO DO pour préparer une course). Finalement un semi ça se prépare…

Bref, déception sur le temps mais qui reflète mon niveau actuel et ma motiavtion du moment. Le point rassurant est que j’ai réussi malgré tout à vouloir me faire mal pour essayer de faire le meilleur temps que je pouvais suite à ma préparation digne des plus grands! Peut être que là est le point positif: la volonté est bien présente finalement, celle du compétiteur qui sait qu’il sera mauvais mais qui veut limiter la casse.

A voir donc les prochains épisodes où tout cela me mène…


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