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Un défi

Publié le 19 novembre 2014 par Micheltabanou

Il y a des périodes comme ça, où la croissance se débine, où le bon peuple ne s’en laisse plus compter, où les gens osent critiquer la dictature des marchés, où la fronde gagne les meilleurs, où les princes qui essaient de nous gouverner se retrouvent comme le roi quand il est nu…

Le constat est là : dans aucun pays les technocrates de la Troïka ( Fonds Monétaire International, Banque Centrale Européenne, Commission Européenne ) chère aux libéraux de tout poil, n’ont trouvé la potion magique pour conjuguer la croissance et l’austérité. Leurs recommandations ne varient pas : encore un effort, braves gens et, pourquoi pas, pour une génération ? Alors le reste vous sera donné par surcroît.

Pas d’alternative. Rappelez vous dame Thatcher le disait déjà : Passez votre chemin ! En fait les experts de la pensée unique ne connaissent qu’une médecine, la saignée. Comme le disait le gourou du patronat quand il ne s’appelait pas encore Medef, Denis Kessler : il faut «  démolir méthodiquement » le programme du CNR dont procède notamment la Sécurité Sociale. C’était la feuille de route pour Sarkozy. Un effet, si l’Etat-Providence hérité des Trente Glorieuses, distribue par mois au petit peuple des retraites jusqu’à 1000 ou 1200 € et aux Smicards un peu plus, où allons nous ?

Rendons cette justice à Sarkozy : malgré sa bonne volonté il n’a pas atteint tout à fait les objectifs que lui fixait Denis Kessler. Mais qu’importe ! L’exigence demeure et, si la gauche veut prendre le relais, le Medef de Pierre Gattaz n’est pas sectaire. Les patrons bien entendu préfèrent la droite mais à défaut une certaine gauche pourra faire l’affaire ! A chacun sa méthode pour aimer l‘entreprise !

Personne néanmoins ne peut se dérober à la question-vérité : pendant combien de temps peut se poursuivre une politique qui enrichit les riches et appauvrit les pauvres ? Que la gauche dite de gouvernement se résigne aux prochaines échéances à un tsunami sans précédent, c’est son affaire. Les socialistes Papandreou en Grèce, Zapatero en Espagne, Socrates au Portugal ont été des exécutants fidèles de la politique libéralissime de la Troïka… avant que le peuple souverain les renvoie dans l’opposition.

Que leurs camarades français travaillent à perdre en 2017 le pouvoir pendant une génération c’est leur affaire !

Mais raison de plus pour en finir avec le discours caricatural que véhiculent  l’envi les pseudo-élites de la pensée unique au gouvernement, au parlement et dans les médias. Remboursez la dette ( mais en quoi les salariés seraient ils responsables des emprunts pris par le gouvernement de droite comme de gauche ? ), les Allemands l’ont fait ( mais qui ose discuter le tabou du « miracle  allemand », rappeler les millions de petits boulots rétribués à 400€ par mois en notant qu’aux dernières législatives, les socialistes du SPD ont pris leurs distance avec la politique de Schröder ? ), assurer la compétitivité de l’économie ( mais, qui e dehors de quelques économistes plus ou moins atterrés, relève que la politique de l’euro fort voulue par Merkel asphyxie l’économie française ? ).

Comme citoyen je suis concerné par cette politique qui frappe en priorité les petits et les sans-grades ainsi que les classes moyennes. Avec cette politique c’est la société dans son ensemble qui est en question. Quand certains politiques gouvernent à l’opposé de leurs engagements de leur campagne, la tentation du « tous pourris » dont l’extrême droite se fait son miel  n’est pas longue à se profiler. Regardons Marine Le Pen, entendons la revendiquer les droits des travailleurs, exiger des augmentations de salaires,  victimes du système. Rien à voir avec le FN de papa, «  plus libéral tu meurs » ! Et ça marche, ça marche ! Au galop même. On l’a vu aux municipales et plus encore aux européennes. Et que dire de la suite pour 2015 ? La menace est là dont personne ne peut assurer qu’elle ne submergera pas les urnes de demain. Si, en 2017, avant ou après, l’extrême-droite repeinte aux couleurs de la dédiabolisation doit apparaître comme la seule structure politique qui refuse d’immoler la société française aux appétits du Medef, alors oui, il est à craindre que, comme le dit Manuel Valls, « le FN ( soit ) aux portes du pouvoir ».

Oui, pour reprendre le même, la gauche peut mourir. Elle peut même se suicider quand ses électeurs constatent que ceux qui se réclament d’elle appliquent pour l‘essentiel le programme de ses adversaires !

Les institutions de la Ve ne suffiront plus longtemps encore à protéger des colères populaires. Une chape de plomb « financière » écrase la France et les politiques gouvernementales filtrent les espérances. Nous avons comme devoirs de refuser ce choix impossible entre rigueurs pour les pauvres et le danger de la montée inexorable de l’extrême-droite. Les exigences nouvelles de la citoyenneté auront à inscrire dans la Constitution, pour affirmer le primat de l’intérêt public, à associer les citoyens à la gestion de l’état.

La République démocratique, laïque et sociale ne se défend pas en répétant que dans six mois, dans un an, les résultats seront au rendez-vous ! Depuis deux ans et demi qu’ils sont aux affaires, les Diafoirus de la promotion Voltaire font la preuve que leur politique échoue. Il n‘est que temps de renoncer à cette politique. A défaut si les français n’avaient à trancher qu’entre la fille de son père et le revenant de M. Buisson, le dilemme deviendrait insupportable. Et quand aux champions du moindre mal, ils conduisent inexorablement là où nous allons, à l’abîme. Avec ces perspectives inquiétantes pour notre pays, notre avenir, vous comprenez pourquoi dans le conflit qui m’oppose au niveau local avec le reliquat du PS, ceux qui il y a si peu de temps ont mis en marche la machine à broyer notre municipalité et tacitement se rapprochent  dans un inquiétant consensus politique avec notre droite et ses son jeu arrogant nous présentant comme les disciples politiques des doctrines nord-coréennes mon opposition est passée graduellement du refus qui s’inscrivait encore dans un cadre politique acceptable et réglementé au rejet catégorique. Leur politique par son échec et son entêtement nous a placé en dehors du jeu traditionnel et démocratique de l’alternance pour nous proposer l’inacceptable.

Il faut relever ensemble  défi d’échapper à une telle fatalité et là je vous le dit il n’y a vraiment plus d’alternative !   


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