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212 – eternite, temps et prematiere

Publié le 19 novembre 2014 par Jeanjacques

Il y a deux façons de concevoir l’éternité que nous pourrions nommer absolue et cyclique.

L’éternité absolue est un continuum amorphe, un « toujours là » sans actualisation d’un quelconque évènement supposant l’apparition du mouvement et donc du temps.

L’éternité cyclique c’est l’éternel retour du même qui naît et disparaît selon un temps plus ou moins long. Il s’agit d’une mise « bout  à bout » de temps successifs dont la chaîne représente un continu éternel. L’éternité cyclique présente cet avantage, si l’on peut dire, de ne pas tomber dans l’aporie de la naissance à partir de rien.

Ainsi dans la genèse selon le big-bang, il faut imaginer une contraction de l’univers et un retour à la densité originelle pour rendre cohérente cette théorie. Par là, il n’y aurait pas de « temps mort », de t = 0, le cycle repartirait une fois parvenu à son total achèvement. Il serait calqué sur celui de la vie,par lequel morts et renaissances se succéderaient sans fin, éternel retour de la même « essence », s’inscrivant dans le cycle lui-même éternel de l’univers recommencé.

Tout autre est la conception de l’éternité absolue. Celle-ci est totalement hors du temps en ce que sa présence invariée exclut toute idée de cycle. Temps et éternité sont radicalement séparés. Ou plus exactement ils peuvent coexister sans s’opposer. Dans l’éternité cyclique, c’est la succession ininterrompue du temps qui définit l’éternité de sorte que cette dernière est vidée de son essence propre et apparaît comme un succédané du temps. Si on définit le temps comme participant de l’essence du mouvement, on se rend compte que l’éternité cyclique nous renvoi à un univers sans repos, toujours actif selon son cycle de création et destruction perpétuel.

A l’inverse, l’éternité absolue concilie la totale inertie, et  le mouvement, le temps et l’éternité. L’éternel retour du cycle, son dynamisme continu, s’effectue sur un fond d’un « toujours là » qui l’alimente et auquel il fait retour pour s’initier à nouveau. L’être présent du temps retire ainsi son essence d’un être totalement inerte. En conséquence la notion d’éternité retrouve son absolu et sa pleine acception, ne relevant plus du temps pour sa définition. C’est à l’inverse le temps qui désormais se définit relativement à cette éternité absolue.

Ainsi, nous pouvons penser un type d’univers où le temps-mouvement ne serait pas redevable de lui-même mais s’initierait à partir d’un état d’absolu immobilité, rendant par là même cohérente une théorie générale du mouvement.

Mais l’éternité absolue ne saurait être un concept vide et participer d’une essence évanescente, ce qui supposerait que le temps qui est principe du mouvement prenne sa source dans un rien d’être. Il nous faut donc « matérialiser » cette notion d’éternité absolue qui doit s’incarner dans un « quelque chose » dont l’être-là « réel » est permanent mais inerte. Cette substance éternelle, inerte, partout présente car emplissant l’espace est la prématière. Nous avons de nombreuses fois ici défini ses propriétés physiques multiples pour ne pas y revenir. Sur un plan proprement philosophiques, nous retiendrons que l’existence de la prématière paraît indispensable pour rendre cohérente une théorie qui traite du temps et de l’éternité.


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