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Critique Ciné : De l’Autre Côté du Mur, vue de l'Est

Publié le 20 novembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

De l’Autre Côté du Mur // De Christian Schwochow. Avec Jördis Triebel, Tristan Göbel et Alexander Scheer.


Les films sur l’Allemagne nazi, on n’en peu plus. Je ne sais pas vous mais j’ai beau trouver les films sur la Seconde Guerre Mondiale intéressant dans l’idée, le fond laisse bien souvent à désirer et l’on se retrouve donc avec du cinéma correct, académique et donc pas toujours très intéressant tant il n’apporte rien de bien nouveau. Christian Schwochow tente de nous raconter des choses différentes en prenant l’histoire à la fin des années 70, bien après la Seconde Guerre Mondiale mais toujours sous le mur de Berlin. Le but ici est de raconter la Guerre Froide, l’espionnage des deux côtés de la frontière et ce que cela pouvait avoir comme conséquences. Le réalisateur du très sympathique La Fille Invisible et de L’enfant de Novembre revient ici avec un film primé lors des derniers Césars allemands du césar de la meilleure actrice pour Jördis Triebel. Ce film n’est pas sans rappeler légèrement La vie des Autres sorti plus tôt cette année qui était lui assez intéressant dans son ensemble même si tout n’était pas forcément réussi. C’est un peu la même chose que j’ai ressenti avec De l’Autre Côté du Mur. Ce n’est pas un mauvais film, l’actrice est splendide mais sur le fond, cela aurait pu être un peu mieux travaillé.

Fin des années 70, quelques années après la mort de son fiancé, Nelly décide de fuir la RDA avec son fils afin de laisser ses souvenirs derrière elle. La jeune femme croit à un nouveau départ de l’autre côté du mur, mais en Occident où elle n’a aucune attache, son passé va la rattraper…
La jeune femme va-t-elle enfin réussir à trouver la liberté ?

Dans cette ambiance de Guerre Froide, on ne parvient pas vraiment à voir où est-ce que De l’Autre Côté du Mur veut réellement en venir. Il n’y a pas suffisamment de mystères différentes pour que l’on ait vraiment envie d’en voir beaucoup plus et c’est probablement ce qui m’a le plus déçu. Mais c’est avant tout un film qui cherche à nous apporter un regard différent sur une Allemagne occupée entre d’un côté les russes et de l’autres les américains, français et britanniques. L’ouverture du film est froide, on ne sait pas trop où est-ce que l’on va, mais cela devient très rapidement fascinant. En effet, je ne m’attendais pas nécessairement à ce que l’on assume le spectateur de telles scènes que sont celles qui donne l’impression que Nelly va entrer en prison alors que rien n’est encore arrivé et que l’on ne comprend pas vraiment ce qui va se passer. N’ayant pas vécu sous l’Allemagne occupée, je ne pouvais donc pas savoir ce qui se passait quand on voulait passer d’un côté à un autre de la frontière. Mais ce que voit Nelly en la RFA c’est une nouvelle vie, loin de tout ce qu’elle a pu vivre de terrible en RDA. Elle veut une nouvelle vie pour son fils en somme, mais l’on ne peut pas dire que cela soit ce qu’elle va réellement recevoir.

Dans un premier temps en tout cas. Ce que j’ai cependant du mal à comprendre c’est la réflexion qu’il y a derrière. Il y a une volonté de nous montrer que si l’ennemi est parti, il y en a un autre qui rode dans les parages, etc. Ce n’est pas bête en soi mais je rêvais de quelque chose d’un peu plus concluant. Surtout que Jördis Triebel fait plutôt bien passer les émotions et à mon humble avis c’est ce qu’il y a de plus important. En faisant quelques recherches j’ai pu découvrir que le réalisateur vivait justement à l’Est, en RFA, et a donc lui aussi vécu cette paranoïa ambiante. C’est l’un des éléments les plus intéressants de De l’Autre Côté du Mur, la paranoïa. Car c’est ce qui donne envie d’aller au bout d’une histoire qui, tout en étant assez originale, n’est malheureusement pas complètement réussie. Je m’attendais à ce que le film utilise tout un tas de choses supplémentaires, notamment dans sa façon d’exploiter le personnage de Hans et l’ambiguité qui règne autour de lui sauf que l’on sait d’entrée qu’il n’y a rien à craindre de ce personnage et qu’il est tout aussi niais qu’il en a l’air. J’aurais adoré me tromper sur lui, penser qu’il est infiltré alors qu’en fait il n’a jamais été un méchant, juste un ancien prisonnier de la Stasi.

Note : 5.5/10. En bref, un film traitant correctement d’un sujet ambitieux. En ressort une belle prestation.


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