À l’heure où l’industrie musicale est en pleine transformation, le populaire palmarès du magazine Billboard s’adaptera en intégrant de nouvelles façons de consommer la musique.
Le Billboard 200 est sur le point de subir sa première refonte majeure en 23 ans. Véritable référence de l’industrie qui recense les 200 albums les plus vendus aux États-Unis depuis 1945, le Billboard 200 tiendra désormais compte des ventes de chansons à la pièce et du nombre d’écoutes à la demande provenant de divers services musicaux par diffusion.
La vente de 10 pièces d’un album et la diffusion sur demande de 1 500 pièces d’un album seront compilées comme étant la vente d’un seul album.
Auparavant, le palmarès était réservé uniquement aux ventes d’albums complets, tant les versions physiques que numériques. Cette nouvelle méthodologie représente par conséquent un changement radical par rapport à l’ancienne formule, qui consistait à compiler uniquement les statistiques de ventes.
«L’ajout des données de diffusion confère au palmarès une meilleure représentation de l’activité de consommation musicale», a déclaré Silvio Piertroluongo, vice-président du développement des données et palmarès de Billboard.
«Bien qu’elles représentent toujours une statistique extrêmement précieuse, les ventes d’albums ne sont qu’un indicateur d’une impulsion initiale qui ne permet pas de connaître la profondeur de la consommation par la suite. Quelqu’un pourrait écouter un album qu’une seule fois, ou écouter une ou un certain nombre de pistes 100 fois.»
En exploitant un nouvel algorithme et les statistiques d’écoutes compilées par Nielsen Entertainment, le Billboard 200 représentera ainsi plus fidèlement l’intérêt des consommateurs à l’égard d’un artiste.
Essentiellement, la vente de 10 pièces d’un même album et la diffusion sur demande de 1 500 pièces d’un même album seront compilées respectivement comme étant la vente d’un album complet.
Diffusion sur demande?
Il semble important ici de faire la distinction entre la simple diffusion musicale et la diffusion musicale sur demande. Dans son communiqué, l’entreprise insiste pour parler uniquement de on-demand streaming services, laissant croire que seules les lectures demandées par les utilisateurs seront prises en considération. Nous ignorons si la demande en question doit être précise (une chanson en particulier), globale en lien avec un artiste spécifique ou associée à un genre musical particulier.
S’agit-il simplement d’une formule pour mieux distinguer les services qui participeront à cette cueillette de données – notamment Spotify, Beats Music, Google Play Music et Xbox Music – des services de radiodiffusion par Internet? Peut-être…
Quoi qu’il en soit, il serait surprenant (mais pas impossible) de voir le Billboard 200 prendre en considération l’écoute d’une chanson diffusée dans le cadre d’une liste de lecture proposée par ces nouveaux services, une formule qui s’apparente davantage à de la radiodiffusion – normalement compilée dans le palmarès Billboard Hot 100.