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Critiques Séries : Interventions. Saison 1. Pilote (France).

Publié le 23 novembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Interventions // Saison 1. Episodes 1 et 2. Pilote / Deux.


Après l’échec de la très médiocre L’hôpital, TF1 n’a pas abandonné son envie d’avoir son propre Grey’s Anatomy, sa série médicale maison. Ce n’est pas bête, surtout que les séries médicales françaises sont très rares et que cela change des tas de séries policières que toutes nos chaînes peuvent produire d’années en années. S’il est étrange de voir que TF1 n’a toujours pas tenté la série sur sa grille (était-ce bon ou mauvais signe ?), j’ai tout de même pu me faire ma propre opinion avec les deux premiers épisodes. Co produite avec Gaumont (Hannibal, Hemlock Grove), cette série médicale n’est malheureusement pas exceptionnelle mais elle reste plutôt correcte par rapport à ce que TF1 a l’habitude de nous offrir en termes de production. Le problème c’est toujours la gestion des relations amoureuses entre les personnages. C’est bateau, ennuyeux et terriblement ronronnant. Jean-Yves Pitoun (Cuisine américaine) tente ici de nous raconter des histoires qui ont largement été inspirées de Grey’s Anatomy, notamment la relation entre Romain et sa compagne (la rupture sur « Wasting My Young Years » était plutôt bonne d’ailleurs). Comment ne pas penser à Derek et Meredith. C’est cependant une bien pâle copie qui manque cruellement de forces. Car si Anthony Delon (Polisse) parvient à assurer dans son rôle de chirurgien, autour c’est assez fade.

Enfants de la DDASS, Roman Lucas a grandi de foyers en familles d'accueil. Entre les coups, les insultes, les brimades et l'indifférence, il a appris à travailler seul, en ne se laissant guider que par son propre instinct, en dépit des règles établies. Aujourd'hui les codes et les idées reçues. Bien qu'il possède un don extraordinaire pour donner la vie, il n'en reste pas moins un homme pétri de contradictions aux yeux des membres de son service. Auprès de lui, ces derniers réaliseront que si la médecine est complexe, la vie, elle, l'est bien plus encore...

Dans le premier épisode, on suit plusieurs cas et le tout s’agite dans tous les sens afin de nous laisser penser que l’on est bien aux urgences. Derrière des dialogues médicaux complexes dont on ne comprend que très peu de choses (et l’on se doute bien que c’est plus une récitation de mots que de vrais diagnostique mais l’on ne regarde pas une série médicale pour son langage médical). Interventions tente donc de faire quelque chose de nouveau dans le monde des séries grand public de TF1, notamment d’un point de vue visuel où le tout adopte des tons assez intéressants. Mais si c’est une série sur des Interventions et des urgences, elle part un peu trop dans tous les sens. Il y a tellement de cas, tellement de patients, tellement de choses que du coup ce premier épisode a bien du mal à fonctionner comme il se doit. L’ouverture du premier épisode se fait avec un premier accident qui se veut exceptionnel mais on ne peut pas dire qu’ils frappent un grand coup. Bien au contraire. Interventions cherche aussi à nous plonger dans le quotidien d’un hôpital. A commencer par les réunions de chirurgiens afin de savoir si l’on peut opérer ou bien si c’est trop risqué pour le/la patient(e).

Ensuite il y a les négociations pour débaucher Romain dans une clinique. On apprend à connaître petit à petit le médecin mais aussi l’homme et le tout fonctionne d’ailleurs plutôt bien. C’est bien pour ça que c’est le seul vrai bon personnage de cette série. On suit à côté les infirmières et leurs états d’âme sans parler des internes. En voulant adopter un ton très proche de Grey’s Anatomy mais francisé, les bons sentiments coulent alors à flot mais ce n’est pas suffisamment soigné pour que l’on parvienne à les ressentir. Le premier épisode est aussi un peu trop garni en interventions mettant en avant des naissances. On avait alors l’impression de se retrouver dans un épisode de la série documentaire Baby Boom (TF1) et forcément comme ce n’est pas aussi réaliste, ici c’est tout de suite moins sympathique. La chef de service, Mathilde Krantz, incarnée par Fanny Cottençon manque de pugnacité. C’est un personnage bien trop fade et c’est bien ça le problème. On retrouve chez elle ce qui n’avait pas réussi à L’hôpital. C’en suit alors le second épisode, avec encore des naissances puisque nous avons encore une naissance (avec le cliffangher du premier épisode). Je sais bien que c’est le principe de la série mais cela aurait été sympathique de s’intéresser à des cas sur des bébés…

… plutôt que sur des naissances. Car les naissances c’est rapidement trop tire larmes et donc bourratif. Du coup, quand certains cas viennent nous offrir quelque chose de légèrement différent (la patiente que tout le monde a envie de détester et que Roxanne va se coltiner malgré elle) ou encore notre interne enceinte qui va se retrouver avec tout un tas de problèmes sur le dos (prévenir quelqu’un, le côté ultra proche de tout le monde de Romain  - alors qu’un peu plus de punch ne serait pas de refus -). Dans le second épisode, on s’intéresse encore à la relation entre Romain et sa compagne. Un vrai jeu de je t’aime moi non plus, je ne peux pas rester avec toi car j’ai envie d’un plus grand appartement et pas toi (c’est tout de même ridicule au fond) sans parler de toutes ces histoires plus financières avec cette clinique qui veut absolument les services de Romain (et qui forment ici le fil rouge de la saison un peu plus vilain). Interventions veut avant tout nous offrir la vie. Ce sera donc durant ces deux épisodes des cris de douleur d’accouchement, des cris de bébés, des jambes écartées, des bébés qui fêtent des seins, etc. En somme, ils en font un peu trop.

Mais j’ai tout de même réussi à être ému avec ce couple dont le mari est sourd muet. C’était un joli moment. Ce que j’ai tout de même pu apprécier c’est le fait que la série ne cherche pas à faire du parisianisme ennuyeux. J’ai bien souvent peur que les séries tournées sur Paris fassent en sorte que Paris soit la reine de la série. Sauf que là non, l’hôpital et ses divers univers est très bien mis en valeur. Finalement, Interventions a deux épisodes ici plutôt médiocres dans leur ensemble. Ce n’est pas totalement raté mais disons que cela reste brouillon et qu’avec autant de moyens on était tout de même en droit d’attendre beaucoup plus.

Note : 4.5/10 et 5/10. En bref, des débuts médiocres pour une nouvelle tentative de la part de TF1 dans le monde médical.


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