Magazine Société

Baro Harris Interactive/Délits d’Opinion : Le Maire, miroir inversé de Sarkozy

Publié le 25 novembre 2014 par Delits

C’est l’heure du bilan : à quelques jours du scrutin interne à l’UMP, Jean-Daniel Lévy, qui évoque également l’image du Gouvernement, décrypte l’image de Bruno Le Maire et Nicolas Sarkozy, les deux principaux challengers de la campagne.

1. Délits d’Opinion : François Hollande continue de perdre du terrain (-2points). La séquence d’explications auprès des Français sur TF1 et dans les médias a t-elle été contre-productive ?

Jean-Daniel Lévy : Observons, déjà, que l’intervention de François Hollande à mi-mandat n’a pas été considérée comme convaincante aux yeux des Français d’une manière générale, des personnes ayant suivi l’émission plus particulièrement. 81 % des Français ayant vu ou entendu parlé de l’intervention de François Hollande le 6 novembre dernier ont estimé qu’il n’avait pas été pas convaincant. Considérons que les différentes prises de parole du Président de la République au cours de ces derniers mois n’ont pas marqué nettement les Français. Le 26 mai, au lendemain des élections européennes, alors même que le Front National est arrivé en tête, son allocution solennelle à 20h00 n’a pas marqué les Français. Pas plus que l’interview « traditionnelle » du 14 juillet. Notons que le message délivré dans le cadre de son interview au Monde n’a pas plus été identifié. Alors même que l’on pouvait lire une inflexion budgétaire assez nette. La conférence de presse du 18 septembre n’a pas plus produit d’effet. Rappelons que seuls 19% des Français ayant suivi l’intervention du Président ou en ayant entendu parler avaient été convaincus.

Quoi qu’il en soit, il serait exagéré de lier absence de jugement positif suite à une émission et évolution de la confiance. L’intervention du Président de la République s’inscrit, pour les Français, dans un continuum : un responsable politique quelque peu absent et n’ayant pas véritablement prise sur le cours des choses.

Une des traductions les plus manifeste de cette distance peut être identifiée lors de l’analyse des réponses des sympathisants socialistes. Ils ne sont plus que 61% à indiquer faire confiance au Président de la République. Rappelons qu’en juillet, 77% affirmaient l’accorder à François Hollande. Rappelons, à toutes fins utiles, que 73% de ces mêmes sympathisants apportent une réponse positive à cette même question lorsqu’ils sont interrogés pour Manuel Valls.

2.  Délits d’Opinion : Pour une grande majorité des ministres du Gouvernement, ce mois-ci est marqué par une chute. Les ministres sont-ils entraînés par l’impopularité du Président ?

Jean-Daniel Lévy : Chute, le terme est un peu exagéré. Disons baisse. Baisse marquante chez Fleur Pellerin (30%, – 5 points) avec selon le regard, une sanction de la sincérité ou de l’absence de connaissance de nos grands auteurs français. Baisse également chez la plupart des ministres qui s’inscrit, là aussi, dans une forme de poursuite d’une logique d’opinion engagée en mai dernier. Observons que Bernard Cazeneuve ne souffre pas plus que les autres de la période. Il ne connait pas une forme de défiance des Français suite aux affrontements de Sivens.

Si l’on devait effectuer une classification grossière, disons que le Premier ministre recueille une confiance de 6 points de plus que les ministres qui, eux-mêmes, devancent le Président de 9 points.

3. Délits d’Opinion : Nicolas Sarkozy est-il encore le leader incontestable de la droite et de l’UMP ?

Jean-Daniel Lévy : D’un point de vue d’Opinion, non. Alain Juppé recueille la confiance de 79% des sympathisants UMP, Nicolas Sarkozy 76% auprès du même public. Dès que l’on élargit un peu le spectre, auprès des sympathisants de Droite, Alain Juppé devance nettement l’ancien président de la République (respectivement 78% et  59%). Observons que les traits d’image de Nicolas Sarkozy sont, dans l’absolu, bons. Comme le montre l’enquête réalisée récemment pour LCP, le dynamisme, la capacité à faire preuve d’autorité, le courage (autant d’attributs personnels) sont toujours fortement portés à son crédit. Reste que les caractéristiques évoluent souvent négativement. Les baisses sont fortes lorsqu’il est question de la sympathie (77%, – 14 points), la compréhension des Français (74%, – 15) l’honnêteté (65%, – 16)[1].

4. Délits d’Opinion : Malgré une défaite probable à la présidence de l’UMP, Bruno Le Maire à t-il d’ores et déjà gagné la bataille de l’opinion ?

Jean-Daniel Lévy : Observons la remontée de Bruno Le Maire. Aujourd’hui, il est le 6ème responsable politique préféré des proches de sa formation politique (derrière Nathalie Kosciusko-Morizet, François Baroin, François Fillon). On ne peut ainsi pas dire qu’il aurait supplanté les autres quadras et quinquas, mais qu’il a réussi à se créer un espace.  Avec 47% de confiance, il a progressé de 7 points en 6 mois. Comme le montre l’enquête réalisée pour LCP, s’il ne parvient pas à supplanter dans l’opinion les personnalités politiques implantées, il apparait comme étant une personne ayant réussi sa campagne et a vu aussi bien sa notoriété que l’opinion portée à son égard croitre. Qui plus est, il parvient, même aux yeux de 13% des sympathisants UMP à apparaitre comme le prochain président de l’UMP. Ses traits d’image sont positifs et – lorsque l’on regarde le cœur de cible – s’inscrivent souvent comme un miroir inversé de ceux de Nicolas Sarkozy. Ainsi 54% des sympathisants de la formation majoritaire de Droite le jugent savoir « faire preuve d’autorité » contre 96% à Nicolas Sarkozy. A l’inverse il est nettement plus jugé honnête (76%) que l’ancien Président (65%).

[1] http://www.harrisinteractive.fr/news/2014/24112014.asp


Retour à La Une de Logo Paperblog