Née en 2011, Prêt d'Union fait figure de pionnière du crédit entre particuliers en France et peut se targuer d'une expérience significative, avec 120 millions d'euros de prêts accordés à ce jour. Elle franchit aujourd'hui un cap majeur dans son développement en signant un partenariat de distribution avec Generali France.
Les termes de l'accord permettront aux conseillers en gestion de patrimoine affiliés à la compagnie d'assurance de proposer de nouvelles solutions de placement à leurs clients. Celles-ci se composeront des 4 fonds commercialisés par Prêt d'Union, aux profils de maturité, de risque et de rendement diversifiés. Leur avantage principal est que ces produits offrent, en moyenne, un niveau de performance attractif, régulier et correctement sécurisé, sensiblement plus intéressant que les livrets d'épargne classiques.
Pour mémoire, le modèle adopté par Prêt d'Union est un peu hybride, par rapport à la « norme » de la finance participative. En effet, les dossiers de demande de crédit (à la consommation) déposés par les emprunteurs sont qualifiés de manière traditionnelle par la startup. Les prêts effectivement accordés sont alors convertis en parts de fonds de placement (sans transparence d'attribution), distribuées auprès des candidats à l'investissement (qui, selon la réglementation en vigueur, doivent être « qualifiés »).
Il est probable que cette approche intermédiée du crédit P2P (de « pair à pair ») est un des éléments importants qui favorisent un rapprochement avec Generali. Ainsi, non seulement les nouveaux produits sont-ils aisés à intégrer (« techniquement ») dans l'offre existante mais ils en sont également suffisamment proches (d'un point de vue financier) pour être faciles à appréhender par les conseillers, tout en leur donnant une opportunité de jouer sur la corde (marketing) de l'investissement dans l'« économie réelle ».
En comparaison des réticences de la plupart des banques à s'engager avec des acteurs émergents, l'initiative de Generali constitue un signe supplémentaire de l'avance que reprennent les compagnies d'assurance, depuis quelques mois, en matière d'innovation dans le secteur des services financiers. Peut-être ont-elles même là l'occasion de prendre une revanche sur leur relatif échec avec la convergence de la « bancassurance » : et si elles devenaient demain les championnes de la banque alternative ?