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Mode annees 1990

Par Aelezig

La mode des années 1990 subit de nombreux bouleversements ; la récession du début des années 1990 entraine un refus de la mode matérialiste ostentatoire des années 1980, elle est sombre et conceptuelle. La Guerre du Golfe marque un recul de la haute couture et des ventes de parfums. Comme s'ils souhaitaient se retourner sur le passé, de nombreux créateurs et marques reprennent des éléments clefs des trente dernières décennies. Les années 1960 et 70 inspirent plusieurs collections.

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Série Beverly Hills

Si la haute couture a été de tout temps une influence pour la rue, la mode en général puise également son inspiration de cette rue. Le sportwear est l'amalgame des tenues sportives et du prêt-à-porter, essentiellement américain ; la musique techno ou l'acid house engendrent une culture qui développe ses propres codes vestimentaires. Le succès du rock alternatif dès 1991 répand le grunge, ce mélange de superpositions de vêtements colorées et style débraillé avec boots, hérité de la mode punk et hippie. Reprenant les symboles de ce mouvement, la Couture ne rencontre pas le succès, les cliente de celle-ci attendant traditionnellement des vêtements plus classiques. Le piercing et le tatouage apparaissent comme un complément classique de la tenue vestimentaire, et se diffusent dans toutes les couches de la société.

Loin du grunge et de la mode de rue, les créateurs italiens, milanais, avec une mode colorée, sexy, et sophistiquée, sont en première place dans les médias ; leurs créations sont dynamiques, souvent à base d'imprimés, de broderies dorées ou de fourrure. Glamour est le maitre-mot durant toute la décennie pour ces stylistes qui ne verront pas leur succès faiblir. Les stars du cinéma ou de la musique s'affichent en marques italiennes, donnant une visibilité mondiale à celles-ci. Malgré tout, Paris reste le centre mondial de la mode, bénéficiant de l'influence de créateurs nationaux ou étrangers, comme plusieurs créateurs japonais installés dès les années 1980, ou les Six d'Anvers établis dans la capitale française et qui présentent une mode majoritairement monochrome, minimaliste, ou « déconstructive », promouvant le mouvement Antifashion qui s'est instauré auparavant.

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Série Friends

Cette anti-mode est soutenue par la vague des « modernistes » qui diffusent leurs créations minimalistes, décontractées, épurées, mais féminines et élégantes dans des tons les plus souvent neutres. Ce courant moderniste est représenté par quelques très rares créateurs mais a un retentissement important. Insufflée par ce courant, la discrétion et surtout la disparition du logo sera une tendance de cette fin de décennie pour toutes les marques.

La mode « éco-responsable » par l'usage de produits naturels, la mode durable, mais aussi l'« authenticité » avec des créations aux inspirations ethniques, arrivent peu à peu sur le devant de la scène. En réponse à ces aspirations ethniques, l'Asie et le Proche-Orient entrent dans les collections des stylistes et couturiers vers le milieu des années 1990.

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Série Hélène et les garçons

La mode masculine s’adoucit, la silhouette s'affine. Les tailleurs anglais accueillent une nouvelle génération, le costume sur mesure retrouve son intérêt auprès d'une clientèle plus jeune.

Le milieu des années 1990 voit également la naissance du mouvement des cyber-modes, vêtements futuristes ou industriels faisant usage de matières techniques alors nouvelles dans l’habillement telles-que le néoprène ou des micro-fibres ; celui-ci trouve de multiples sources issues de la mode punk, de la science-fiction, du virtuel, des tenues de sport, de la mode fétichiste et même de films comme les Mad Max.

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Minimalisme sexy, film Basic Instinct

Les maisons parfois familiales sont concentrées peu à peu dans de grands groupes de luxe. Le plus important, LVMH, participe à la mutation de la mode, par ses acquisitions, mais également par ses nominations de jeunes créateurs à la tête des maisons qu'il possède. Ces derniers, surtout les britanniques, vont présenter une mode théâtralisée, transformant leurs défilés en démonstrations conceptuelles. Le défilé n'est plus destiné à présenter le vêtement qui sera disponible en boutique, mais la créativité est omniprésente. Malgré tout, le modèle économique de la haute couture s'épuise face à tout ses bouleversements.

Alors que jusqu'ici cohabitaient principalement deux lignes de produits — le luxe et le prêt-à-porter — au sein des maisons les plus prestigieuses, celles-ci vont diversifier à outrance leurs gammes de produits et lignes ; les accessoires, et plus particulièrement les sacs, dont la dimension va croitre peu à peu au cours de la décennie, deviennent un marché primordial.

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Les jeunes grunge ou sportswear du film Esprits rebelles

Dans la prolongation de la mode sexy des italiens qui triomphe toujours année après année, le porno chic du trio Ford-Roitfeld-Testino devient une tendance très présente dans la publicité et les magazines, jusqu'à influencer de nombreux autres créateurs.

Mais la crise économique asiatique entraine une chute de la consommation pour toutes les maisons de mode ; celles-ci présentent par la suite des collections très sobres. Jusque là occasionnel, le minimalisme est plus que jamais d'actualité. L'autre tendance qui cohabite — temporairement — dans les collections vers la fin de ces années est le bohème chic, un styles bohémien, fluide et coloré.

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Touche ethnique pour Susan Sarandon, grunge chic pour Julia Roberts, dans le film Ma meilleure ennemie

La fin du siècle a rejeté l'Antifashion dont il ne reste qu'une partie du courant minimaliste, tandis que le sportswear a traversé l'époque et le grunge marqué celle-ci. Versace, McQueen, Galliano et Chanel avec Lagerfeld sont des noms incontournables du luxe. Tommy Hilfiger, Calvin Klein ou Ralph Lauren continuent à étendre leurs empires, ainsi que Gap ou Zara. Toutes les capitales du monde veulent leur Fashion Week.

Dans la continuité de leurs importantes carrières des années 1980, les topmodels Christy Turlington, Linda Evangelista ou Naomi Campbell sont omniprésentes en couverture des magazines et dans les publicités. Claudia Schiffer voit sa carrière lancée suite à une publicité pour les jeans Guess. Mais une nouvelle génération de mannequins arrive avec la vague du grunge et de l'Antifashion, dont Kate Moss sera la plus emblématique représentation. Celle-ci, alors âgée de seize ans, apparait pour la première fois en juillet 1990 dans le magazine The Face. D'autres mannequins, repoussant les canons du glamour, incarnent les goûts de la Génération X.

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Film Basic Instinct, minimalisme chic new yorkais

Dans la lignée de Kate Moss, le milieu de la décennie voit apparaître plusieurs mannequins très maigres ou pré-pubères, pour finalement revenir en quelques temps à des femmes plus glamour.

Le succès des magazines people va en grandissant, mettant sur le devant des personnalités ; certaines marques ont bien compris l'intérêt publicitaire que cela représente, l'époque de la « culture des célébrités » débute.

D'après Wikipédia


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