Progressivement, les opérateurs de transferts internationaux tels que Western Union et MoneyGram se voient menacés par des acteurs émergents (Azimo, TransferWise…), qui appliquent des modèles disruptifs à leurs activités historiques. Qu'à cela ne tienne, ils se mettent désormais eux-mêmes à étendre leur champ d'action…
C'est en tous cas la démarche qu'adopte MoneyGram, le numéro 2 du secteur, avec le lancement d'une nouvelle plate-forme technologique. MGiAlloy – c'est son nom – est destinée à toutes les entreprises qui souhaitent proposer des services financiers « alternatifs » à leurs clients mal équipés en la matière. A la clé, la promesse d'une meilleure fidélisation, grâce à une offre adaptée, simple, pratique et disponible à travers une multitude de canaux (agent, web, mobile, GAB, kiosque…).
Au-delà de son socle technologique, la solution de MoneyGram repose sur une approche plutôt originale. En effet, son cœur est constitué d'un module de gestion des clients (à « 360° ») – consacré autant à la conformité réglementaire qu'à l'optimisation marketing – sur lequel viennent se greffer les services financiers proprement dits. Parmi ceux-ci, figurent naturellement les transferts de fonds, mais également le paiement de factures, le rechargement de forfaits mobiles, l'encaissement de chèques…
Dans ce dernier cas, c'est un partenaire, Ingo Money, qui est à l'origine de la fonction. Et il s'agit justement là d'une des particularités de la plate-forme MGiAlloy : elle est conçue pour accueillir et intégrer de nouveaux services (fournis par des tiers) au sein d'une interface unique, fédérée autour de la relation client. Ainsi, l'objectif est de créer une offre complète qui devrait être à même de répondre, à terme, à tous les besoins de ses utilisateurs, alors qu'ils sont aujourd'hui obligés de jongler avec différents interlocuteurs.
MGiAlloy est déjà déployée dans quelques commerces (dont le points de vente du géant de la distribution Tesco, au Royaume-Uni) et aussi dans plusieurs centaines d'agences bancaires américaines. Pour tous ceux-là, l'attractivité de la solution réside dans sa capacité à capter des clients qui ne peuvent être correctement servis par les institutions traditionnelles (y compris Tesco Bank) et que connait bien MoneyGram, par son métier historique. Si elle parvient à séduire les partenaires qui lui permettront d'en faire une offre suffisamment riche, elle aura de sérieux atouts pour réussir.