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Critique Ciné : Eden, garage band

Publié le 29 novembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Eden // De Mia Hansen-Love. Avec Félix de Givry, Pauline Etienne et Hugo Conzelmann.


Impossible de ne pas penser aux Daft Punk quand on suit le destin de Cheers jusqu’au moment où finalement ce sont les Daft Punk qui réussissent et les Cheers qui vont sombrer au fond du gouffre petit à petit. Il fallait bien s’y apprendre mais c’est une histoire intelligente qui nous plonger dans l’univers de la musique électronique des années 90 et la façon dont ce business s’est construit en France à cette époque là. On va même rencontrer le duo des Daft Punk et leur difficulté à se faire reconnaître (et donc à entrer dans des lieux privés) puisque le grand public ne les connaît qu’au travers de ses casques. Une fois passé ces deux là, on se concentre avant tout sur le destin de Paul qui va monter Cheers avec l’un de ses amis. Ce dernier est très effacé et ne sert pas à grand chose dans Eden puisque ce qui nous intéresse réellement c’est Paul et rien d’autre. La façon dont sa vie va être un véritable plaisir puis un véritable enfer presque du jour au lendemain. Cela permet donc de célébrité éphémère, de la difficulté de réussir dans la musique (et encore plus quand on est DJ) alors que les représentations sont difficile à avoir, que l’argent ne coule pas autant à flot qu’ils n’auraient pu l’imaginer avant de monter leur groupe, etc.

Au début des années 90, la musique électronique française est en pleine effervescence. Paul, un DJ, fait ses premiers pas dans le milieu de la nuit parisienne et créé avec son meilleur ami le duo «Cheers».
Ils trouveront leur public et joueront dans les plus grands clubs de la capitale. C’est le début pour eux d’une ascension euphorique, vertigineuse, dangereuse et éphémère.
C’est aussi le parcours sentimental d’un jeune homme qui accumule les histoires d’amour et qui n’arrive pas à construire.
Eden tente de faire revivre l’euphorie des années 90 et l’histoire de la French Touch : cette génération d’artistes français qui continue de briller dans le monde entier.

Mais au départ ce n’est pas une envie d’argent c’est surtout une volonté de partager son amour de la musique et plus particulièrement du « garage », un genre musique à mi chemin entre la house et la disco. Ce n’est probablement pas le genre le plus connu du grand public mais le dernier album des Daft Punk est à mon sens assez proche. Peu importe, la façon dont le film explore aussi l’apparition de la musique électro française est assez intelligente. On veut nous montrer des coulisses et elles sont là. Les personnages sont tous plus intéressants les uns que les autres car ils apportent tous quelque chose autour de Paul bien évidemment. C’est un film mélodieux et mélancolique qui, sans être parfait, parvient malgré tout à nous plonger dans les années 90 avec une certaine nostalgie. Impossible de ne pas revoir des choses que j’ai personnellement connu plus jeune étant né en 1990. Il y a donc des choses qui m’ont marqué et qui me marquent encore. Mia Hansen-Love cherche donc à mettre en avant tout ce qui peut être proche de la pop culture française grâce au prisme de la musique électro qui a réellement pris son envol en France dans les années 90.

Je me demande si le problème d’Eden n’est peut-être pas sa seconde partie. La première est fluide, sans accro, on enchaîne les titres des Daft Punk afin de nous donner une sorte d’indication sur les années que l’on passe (comment ne pas vibrer sur One More Time par exemple qui deviendra après le générique des NRJ Music Awards pour plusieurs années). Eden s’amuse mais avec la seconde partie le film semble plus ou moins se perdre dans le mélodrame de bas étage. Je pense par exemple à toutes ces longues scènes où l’on cherche à nous démontrer que Paul a loupé une vie, qu’il aurait pu avoir une femme et un enfant, mais qu’il n’a finalement pas eu tout ça à cause de ses choix. Il s’est rendu compte trop tard qu’il avait un problème, d’argent mais aussi de drogue, ce qui va forcément lui causer du tord et le laisser au fond d’un gouffre dont il ne va pas réussir à sortir la tête. Les groupes qui émergent et qui meurent, cela existe par dizaine chaque année mais c’est le jeu de la célébrité éphémère.

Note : 6.5/10. En bref, après une première partie réussie, la seconde détruit en partie le joli travail fait dans un premier temps. Dommage.


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