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Qu’est-ce que le web 3.0, réellement ?

Publié le 01 décembre 2014 par Edeation @edeation

Alors que le web 3.0 est annoncé dans quelques mois, une couche de mystère entoure encore ce qu’il recouvre exactement. Voici ce que l’on peut en lire ce jour sur Wikipedia :

L’expression Web 3.0 est utilisée en futurologie à court terme pour désigner le Web qui suit le Web 2.0 et constitue l’étape à venir du développement du World Wide Web. Son contenu réel n’est pas défini de manière consensuelle, chacun l’utilisant pour désigner sa propre vision du futur d’internet.

Quand on essaie de creuser un peu la question, on découvre que chaque auteur donne effectivement au web 3.0 un contenu différent. Certains parlent de web sémantique (comme si le web 2.0 actuel ne l’était pas déjà), d’autres de « web des objets connectés » (pour que votre réfrigérateur puisse enfin vous alerter qu’il faut racheter du beurre), ou de web du cloud. D’autres encore parlent d’un web permettant des actions de groupe (à l’image d’une communauté de hackers)…

En réalité on ne sait pas encore comment évoluera exactement le web car, par définition, son avenir dépendra de l’expérience des utilisateurs, et au premier chef celle des développeurs. Il est d’ailleurs assez artificiel de parler d' »âges du web » comme d’une évolution discontinue. C’est d’autant plus artificiel que les architectures web ont vu se multiplier les couches technologiques.

Reste alors, justement, les grands principes de cette architecture, qui définissent les conditions de possibilité du web. Quand on réduit le web à son os technique, on en arrive à des questions de protocole technique. Et justement, ce protocole est appelé à changer. À se relâcher plus exactement : le web de demain n’utilisera plus seulement le protocole HTTP (autorisant la diffusion de documents au format HTML ou XHTML), mais tout type de « Saas » (« Software as a Service » ou logiciel en tant que service). Auparavant, il existait déjà des logiciels en tant que service, tels que ASP, mais ces solutions n’étaient pas nativement conçues pour des transmissions vers un serveur distant. C’est cela qui est en train de changer ; les Saas d’aujourd’hui permettent d’étendre l’architecture orientée services (SOA) vers une architecture orientée web (WOA). On peut alors parler de « solution web », qui est un point de convergence entre le web HTTP et le SOA.

La principale différence entre le SOA et le WOA est que le WOA repose sur une technologie REST (REpresentational State Transfer) alors le SOA utilise le protocole SOAP (Simple Object Access Protocol). L’avantage de REST est qu’il n’est pas un protocole mais un style d’architecture. Par conséquent, l’architecture REST ne subit pas les contrainte d’un protocole particulier comme SOAP, qui est bâti sur XML, ce qui le rend flexible et adaptable à tout projet de type Saas (par exemple pour connecter des objets ou des machines). On parle de système « RESTful » pour qualifier les systèmes qui reposent sur les principes de l’architecture REST.

Voilà donc le fond du problème, ce qui fait dire à certains (avec raison, mais ce sont plutôt des conséquences), que le web 3.0 est le web des objets connectés, et finalement le web du cloud. Cela me fait penser, pour conclure, que le web 3.0 est un peu le point de vue orthogonal du web social. Alors que ce dernier avait pour principe de développer la connectivité des personnes, le web 3.0 a pour principe de développer la connectivité des technologies. On entrevoit alors le web 4.0, lorsque les deux connectivités seront intégrées. Certains y voient la préfiguration de l’intelligence artificielle, ou du « web symbiotique » comme l’a suggéré Joël de Rosnay.


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