Fin 80s, les lignes haute tension sont devenues la cause d’une peur irrationnelle : les ondes électromagnétiques ont été accusées de provoquer des maladies, pour les humains et le bétail, et surtout pour les enfants.
Une étude en particulier avait mis le feu au poudres : elle montrait que parmi les enfants de la ville de Denver, aux Etats-Unis, ceux victimes de leucémie étaient deux fois plus exposés que les autres à ces ondes, par exemple parce qu’ils étaient scolarisés près d’une ligne à haute tension.
Fin 80s, les lignes haute tension ont été accusées de provoquer des maladies, pour les humains et le bétail, et surtout pour les enfants. Des conclusions aujourd’hui réfutées.
L’auteur principal de cette étude de 1987, David Savitz, était devenu ce qu’on appelle aujourd’hui un lanceur d’alerte. Persuadé que le problème qu’il avait découvert était de proportion égale à celui du tabac, il avait investi les télévisions pour faire passer son message.
Dans un documentaire présenté par le New York Times, cet épidémiologiste repenti revient volontiers sur ses conclusions de l’époque. Pour lui, les lignes à haute tension ne sont plus un problème de santé publique.
Les études plus récentes ont relativisé ses calculs. Ils portaient sur le leucémie de l’enfant. Or, fort heureusement, cette maladie est très rare et l’échantillon statistique n’était pas suffisant pour tirer des conclusions.
Une augmentation de l’exposition ne pouvait être associée en réalité qu’à un cas ou deux. Or, ce type de maladies est multifactoriel et rien ne pouvait certifier que les ondes électromagnétiques étaient une cause réelle de la leucémie de ces enfants.
Ce rectificatif, apporté vingt ans plus tard, aura peu de chances de modifier la perception du public. Dans l’inconscient collectif, les lignes à haute tension, symboles du progrès au début du XXème siècle, dont définitivement devenues des épouvantails, capables de faire chuter la valeur de n’importe quel patrimoine immobilier. Mais peut-on reprocher à un scientifique de partager ses inquiétudes ? Et qu’aurait-on dit s’il ne l’avait pas fait ?