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Les Ogres-Dieux (Récit complet) Petit

Publié le 03 décembre 2014 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Les Ogres-Dieux » : Petite-grande Claque !!!!

Scénario de Hubert, dessin et couleurs de Gatignol

Public conseillé : Adultes / Grands adolescents

Style : Conte pour adultes
Paru chez Soleil, le 3 décembre 2014,
Collection « Métamorphose », 176 pages couleurs, 22 euros

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Les Ogres-Dieux (Récit complet) Petit
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L’Histoire

Dans la gigantesque salle de banquet d’un grand château sombre, une famille d’ogres bâfre.
Comme si de rien n’était, la reine accouche d’un avorton, de taille presque humaine. Pour sauver le nouveau né de la voracité de ses frères et de son mari, elle le gobe… pour le confier à tante Desdée, une très vielle et gigantesque ogresse enfermée pour avoir renié sa nature profonde. La vieille prend pitié de “Petit”. Elle le cache, le nourrit et l’instruit, au grand dam d’Ermione, sa mère, qui voit dans ce fils, la renaissance de la famille, un nouvel Ogre-Dieu…
Mais si elle lui apprenait à ne pas manger de chair humaine, qu’adviendrait-il de ce ‘faible” enfant ?

Un conte gothique et cruel

Les contes ne seraient destinés qu’aux petits enfants ? Que nenni, vermisseaux ! Hubert et Bertrand Gatignol vous prouvent le contraire avec un ENOOORMME conte pour adultes, grandiose, gothique et féroce ! De quoi vous mettre des étoiles plein les yeux et donner des cauchemars à vos marmots.
“Petit”, c’est d’abord l’édifiante histoire d’un ogre pas comme les autres. Un avorton parmi les siens, à peine plus grand qu’un homme. C’est dire si sa vie ne vaut tripette dans cette famille d’Ogres géants. Mais, faut-il le rappeler, la taille ne fait pas tout…
Car la famille du petit ogre n’est pas au meilleure de sa forme. A force de consanguinité, la race s’éteint. Les ogres deviennent de plus en plus bêtes et surtout de plus en plus petits. Quelle horreur pour une famille de despotes qui règne sur les humains par la terreur et la force !
Heureusement, “Petit” pourrait être LA SOLUTION pour redorer le blason familial. Peut-être serait-il en mesure de commencer une nouvelle lignée saine et vigoureuse, en s’accouplant avec des humains, comme son ancêtre, le fondateur de la lignée ?
Chapitre après chapitre, Hubert nous raconte la vie (difficile) de “Petit” dans le château familial. De sa prime jeunesse dans les jupons de la douce Desdée, en passant par les premiers émois jusqu’au combat ente père et fils, il ne nous épargne rien !!!!
On peut se demander, entre l’inné et l’acquit, où “Petit” trouvera-t-il sa place ? Mais surtout, à la fin, qui mangera l’autre ?

Parallèlement à l’histoire de “Petit”, Hubert parsème chaque inter-chapitre d’un texte romancé, écrit à la façon d’un conte, qui nous éclaire sur son arbre généalogique. Parents, ancêtres, vie du clan, héritage, coutumes… il dissèque et explique le contexte familial.

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Ce que j’en pense

Pour une claque, c’est une sacré claque !
“Petit” m’a captivé par son univers baroque de conte, trempé dans une ambiance crue et gothique.

Dans “Petit”, tout est exagéré, disproportionné, mais jamais ridicule. La cruauté des ogres, les émotions, les dimensions du palais… Tout se résume à un rapport de taille… incroyable, énorme, fantastique…
L’immersion dans ce monde m’a fait remonter à la surface des sentiments et des lectures de jeunesse. L’impression d’être minuscule au milieu des géants ? Qui n’a jamais connu ça ?
Avec “Petit”, j’ai plongé (en apnée) dans un fantastique hallucinant et effrayant, raconté avec une telle sincérité, qu’il est difficile de ne pas y croire…

Le dessin

Gatignol est un auteur aux multiples facettes. Il navigue entre “Character design”, Production TV (Mikido) et BDs jeunesse (‘Jeanne’ et ‘Pistouvi’ chez Dargaud).
En BD, avec “Petit”, il fait le grand saut et change de registre avec brio. Son trait classique, épuré, à peine exagéré, m’a littéralement envoûté. Avec ce récit gothique, Bertrand Gatignol trouve le cadre idéal pour exprimer son talent.
Travaillant son album exclusivement en noir et blanc, il fait la part belle aux grandes masses (noires ou blanches). Les murs du château, dessinés sur fond noir, font le pendant aux visages très blancs des personnages. Le résultat est magnifique, violent, sombre et terrible.
Le trait est fin et détaillé, et la composition n’est pas en reste. Les cases sont dynamiques, percutantes et les mise-en-pages rythmées. Narration sage (3 bandes par planches) ou éclatées (pleines pages et cases aux formes exotiques) rythment la lecture.
On se s’ennuie pas dans cet album tout en noir et blanc, tout en émotions et en terreur, qui exploitent à merveille le rapport de taille.

Pour résumer

Hubert et Gatignol vous attendent au tournant, pour vous raconter l’histoire édifiante du plus jeune et plus petit ogre de la famille. Dans une ambiance gothique et flamboyante, c’est toute l’histoire du clan qui vous attend. Loi du genre, déterminisme familial et grands sentiments, à la fin, il faudra bien “manger ou être mangé”…. Juste somptueux et terrifiant !

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