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VIH: Est-on en train d'éreinter le virus ?

Publié le 03 décembre 2014 par Santelog @santelog

VIH: Est-on en train d'éreinter le virus? – PNASA-t-on, à force de traitements anti-VIH, éreinté le virus ? Certainement pas. Cependant cette étude montre que le VIH s’est tout de même adapté et évolue vers des formes moins virulentes. Les conclusions, publiées dans les actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS) montrent en effet une virulence du VIH au Botswana réduite par rapport à celle du virus en Afrique du Sud, en raison de l’adaptation protéines impliquées dans la réponse immunitaire et de l’utilisation de médicaments anti-VIH. Cependant, ces données viro-épidémiologiques ne signifient en aucun cas que globalement la virulence du VIH est en baisse, et qu’il faut oublier les mesures de protection, comme le préservatif.

Des chercheurs d’Oxford et de plusieurs instituts au Canada, aux États-Unis, en Afrique du Sud, au Botswana et au Japon ont examiné spécifiquement le VIH, au Botswana et en Afrique du Sud, et l’évolution de sa virulence au fil du temps, c’est-à-dire de sa capacité à déclencher la maladie.

Ils rappellent que chaque sujet va répondre différemment à l’infection à VIH et certains vont développer le le sida plus rapidement que d’autres. Cette variabilité de la réponse en en partie liée aux variations d’un sujet à l’autre, des gènes HLA qui codent pour des protéines présentes à la surface de toutes les cellules de l’organisme qui forment «  le complexe majeur d’histocompatibilité  » et interviennent dans le contrôle de la réponse immunitaire. Les chercheurs ont donc examiné le rôle des protéines HLA dans l’évolution du VIH.

L’étude a donc précisément porté sur la génétique et la virulence du VIH au Botswana et certaines régions d’Afrique du Sud, 2 pays durement touchés par l’infection à VIH, avec une antériorité plus importante pour le Botswana. Pour caractériser la virulence du VIH, les chercheurs ont pris en compte la prévalence du virus chez les adultes dans les deux pays,

·   la charge virale moyenne,

·   et le taux de CD4 moyen,

·   la capacité de réplication virale.

L’analyse constate que :

Alors que  l’épidémie au Botswana a commencé plus tôt qu’en Afrique du Sud, la prévalence de l’infection à VIH au Botswana s’est avérée, durant ces 20 dernières années, plus élevée qu’en Afrique du Sud au cours des 20 dernières années.

Cependant, malgré cette prévalence logiquement plus élevée, la charge virale et la capacité de réplication virale au Botswana apparaissent significativement plus faibles qu’en Afrique du Sud, suggérant une moindre virulence du virus au Botswana.

Les protéines HLA ont poussé le virus vers une forme moins virulente : Cela tient, selon les chercheurs, à l’utilisation massive de la thérapie antirétrovirale et une adaptation des protéines HLA ayant poussé le virus à évoluer vers une forme moins virulente. Le VIH «  évoluerait rapidement », devenant moins virulent avec le temps, en raison de la sélection naturelle : Explication : Les virus les plus graves tuent leurs hôtes trop tôt pour être transmis. Ainsi, les souches le plus virulentes meurent, les formes moins virulentes survivent.

Des résultats passionnants qui contribuent à une meilleure compréhension des processus d’infection à VIH mais qui ne modifient en rien les différentes recommandations, que ce soit en matière de prévention ou de traitement.

Source: PNAS December 1 2014 doi: 10.1073/pnas.1413339111Impact of HLA-driven HIV adaptation on virulence in populations of high HIV seroprevalence.  


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